Duchesne, Jules Charles Gérard Léon (1911-1984)

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Chimiste spécialisé en spectroscopie moléculaire né à Seraing le 1er décembre 1911 et décédé à Liège le 22 octobre 1984.


Biographie

Jules Duchesne est né à Seraing le 1 er décembre 1911. Il suit des humanités gréco-latines à l’Athénée de Seraing. Toute la famille s’installe à Liège quand Jules Duchesne entame ses études à l’Université de Liège. En 1937, il obtient le diplôme de licencié en sciences naturelles, section chimie. A cette époque, il a déjà publié 6 articles sur la spectroscopie infrarouge des molécules simples. Il est appelé à faire son service militaire, qu’il termine dans le courant de 1938 et est immédiatement désigné comme aspirant au FNRS. Il part à Londres à l’Imperial College sous la direction du professeur William Penney. Après trois mois, il est rappelé sous les armes à Rocourt, sur les hauteurs de Liège. Il participe à la campagne des 18 jours au début de la seconde guerre mondiale.[1] Il échappe à l'envoi vers un camp de prisonniers. Il devient docteur en sciences chimiques dès 1941.[2]
En 1941, il est nommé chargé de recherches du FNRS et en 1943, il est chercheur qualifié au sein de cette institution. De 1945 à 1951, il est chercheur associé.[3]
Il passe sa thèse d'agrégation de l'enseignement supérieur le 25 mai 1944. Pendant la seconde guerre mondiale il est membre de la Résistance. Grièvement blessé, Il est fait prisonnier. Il reçoit la croix belge du prisonnier politique après le conflit.[4] En 1951, il reçoit la médaille de la Résistance et la croix de guerre avec Lion en bronze.[5]
De 1945 à 1946, il est assistant à l’Université de Liège, et en 1946, il devient chargé de cours.[6] Jules Duchesne occupe ensuite la chaire de structure de la matière et est directeur des laboratoires de physique atomique et moléculaire. En 1953, il est nommé directeur du laboratoire de spectroscopie des radiofréquences. En 1959, il devient professeur ordinaire à l’Université de Liège. [7] De 1971 à 1979, il est membre du conseil d’administration de cette institution.[8]
En 1982, il accède à l’éméritat.[9]
Le 8 décembre 1956, il est élu membre correspondant de Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique . Il devient membre effectif de l’institution le 11 décembre 1965. En 1970, il est vice-président de la Classe des sciences et l’année suivante, il en est président. Il participe également à la commission administrative.[10]
En 1964, il est président fondateur du Comité National de Biophysique. En 1975, il est élu membre du Comité National de Logique, Histoire et Philosophie des Sciences.
A partir de 1947, Duchesne est membre de la Société royale des sciences de Liège. De 1975 à 1980, il est vice président de la Commission Physique du FNRS.[11]
À l’étranger, il est : membre honoraire de l’Accademia Teatina per le Scienze (Chieti-Italie), membre honoraire de l'Académie des Abruzzes des Sciences et des Arts de la République italienne, membre de l’Accademia Tiberina et membre du Conseil d’administration de la "Société de Chimie-Physique de France".[12]
Il remporte différents prix : le prix Stas, le prix Agathon De Potter et le prix Adolphe Wetrems, il est, par deux fois, lauréat de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique .
De 1947 à 1948, il est titulaire de la Chaire Francqui à l’ULB. En 1961, il remporte le prix Francqui. Il est médaillé d’or de la fondation Francqui. [13] En 1970, il gagne la médaille du FNRS.[14]
Il est docteur Honoris Causa des Universités de Nice (1973), de Poitiers (1974) et de l’Institut de physique de l’Université Libre Internationale G.Galilei (Pescara, Italie) (1980). [15]
En 1967, il devient commandeur de l’Ordre de Léopold et en 1982, il est promu grand officier du même ordre. Il est également grand officier de l’Ordre de la Couronne.[16]
Il décède à Liège le 22 octobre 1984.


Travaux

Via les recherches au Laboratoire de Physique atomique et moléculaire, Duchesne étudie le comportement dynamique des molécules et indique le rôle des vibrations moléculaires au niveau de la réactivité chimique ; ceci résulte, en 1950, sur : la théorie de la photoactivation infra-rouge.
Il effectue des recherches sur les propriétés de l’état solide. Il est le premier à rétablir la loi qui régit l'élargissement des raies de résonance nucléaire quadripolaire dans les cristaux contenant des impuretés isomorphes. Il découvre par cette technique les effets de transfert de charge, la fraction de ce transfert et le site de l'électron transféré.[17]
En 1955, il découvre les propriétés piezoélectriques de l'A.D.N., et en 1960, le caractère semi-conducteur des acides nucléiques à l'état solide.[18]
Il se penche à partir de 1957 sur les propriétés de l’azote. Il présente ses résultats à l’Académie : La molécule de N2O4 et un nouveau type de liaison chimique.[19]
En 1964, des radicaux libres dans diverses météorites sont découverts à Liège. Duchesne est un spécialiste reconnu des roches carbonées et il est choisi par la NASA (National Aeronautics and Space Administration) pour étudier des échantillons lunaires rapportés par les missions spatiales Apollo 11 et 12. [20]
A partir de 1975, il continue à rédiger des articles sur la physique atomique et biophysique moléculaire, mais les élargit à des sujets médicaux.

Travaux philosophiques
Il rédige: Science et espérance dans lequel il propose une réflexion sur l’universalité des lois de la nature.[21]

Publications

  • Liste des publications dans BRUYLANTS, Albert, "Jules Duchesne", in Annuaire de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, année 1987, p. 107-147.


Bibliographie

Notes

  1. JAUMOTTE, André L., “Jules Duchesne”, in Nouvelle Biographie Nationale, vol.8, p. 119.
  2. JAUMOTTE, André L., “Jules Duchesne”, in Nouvelle Biographie Nationale, vol.8, p. 120.
  3. "CV Jules Duchesnes pour le prix Francqui", consulté le 30/03/2011 à 10h30.
  4. JAUMOTTE, André L., “Jules Duchesne”, in Nouvelle Biographie Nationale, vol.8, p. 120.
  5. BRUYLANTS, Albert, "Jules Duchesne", in Annuaire de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, année 1987, p. 102.
  6. JAUMOTTE, André L., “Jules Duchesne”, in Nouvelle Biographie Nationale, vol.8, p. 120.
  7. "CV Jules Duchesnes pour le prix Francqui", consulté le 30/03/2011 à 10h30.
  8. BRUYLANTS, Albert, "Jules Duchesne", in Annuaire de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, année 1987, p. 99.
  9. BRUYLANTS, Albert, "Jules Duchesne", in Annuaire de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, année 1987, p. 100.
  10. BRUYLANTS, Albert, "Jules Duchesne", in Annuaire de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, année 1987, p. 101.
  11. BRUYLANTS, Albert, "Jules Duchesne", in Annuaire de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, année 1987, p. 105-106.
  12. "CV Jules Duchesnes pour le prix Francqui", consulté le 30/03/2011 à 10h30.
  13. JAUMOTTE, André L., “Jules Duchesne”, in Nouvelle Biographie Nationale, vol.8, p. 120.
  14. BRUYLANTS, Albert, "Jules Duchesne", in Annuaire de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, année 1987, p. 103.
  15. BRUYLANTS, Albert, "Jules Duchesne", in Annuaire de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, année 1987, p. 100.
  16. BRUYLANTS, Albert, "Jules Duchesne", in Annuaire de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, année 1987, p. 102.
  17. Jaumotte, André L., "Jules Duchesne", in Nouvelle Biographie Nationale, vol. 8, p. 120.
  18. BRUYLANTS, Albert, "Jules Duchesne", in Annuaire de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, année 1987, p. 90.
  19. BRUYLANTS, Albert, "Jules Duchesne", in Annuaire de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, année 1987, p. 83.
  20. JAUMOTTE, André L., “Jules Duchesne”, in Nouvelle Biographie Nationale, vol.8, p. 120.
  21. JAUMOTTE, André L., “Jules Duchesne”, in Nouvelle Biographie Nationale, vol.8, p. 121.