Gilson, Gustave Félicien (1859-1944)

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Zoologiste, océanographe. Né à Watermael-Boitsfort le 12 juillet 1859, décédé à Herent le 1er janvier 1944.

Biographie

En 1878, Gustave Gilson entreprit des études de médecine à la université de Louvain, mais se tourna, par après, vers la recherche en laboratoire, un domaine en plein essor. Sous l’influence de Jean-Baptiste Carnoy, il se réorienta vers le domaine des sciences naturelles. Toujours dans le cadre de son doctorat en sciences naturelles (1883), il travailla comme assistant auprès du biologiste Jean-Baptiste Carnoy et du zoologiste Pierre-Joseph Van Beneden, pour qui il a également assuré une partie des cours. Il obtint l’agrégation en 1886. Deux ans plus tard, il devint professeur extraordinaire, puis professeur ordinaire en 1890.

Pendant une longue période, Gustave Gilson continua de travailler dans les deux laboratoires : il travailla, d’une part, au laboratoire d’embryologie situé près du laboratoire de Jean-Baptiste Carnoy au Pauscollege et, d’autre part, au laboratoire spécialisé en zoologie, paléontologie et anatomie comparée de Pierre-Joseph Van Beneden au Premonstreitcollege. En 1884, Gustave Gilson et Jean-Baptiste Carnoy créèrent une revue scientifique, intitulée La Cellule. À la mort de M. Van Beneden en 1894, M. Gilson assura les fonctions et la réorganisation des collections d’histoires naturelles du défunt professeur. À la mort de M. Carnoy en 1899, il reprit la direction de l’Institut de cytologie, qui fut renommé Institut Carnoy, ainsi que la direction de La Cellule. Tout au long de sa carrière, il réduisit progressivement les nombreuses leçons qu’il enseignait. Après la Seconde Guerre mondiale, il n’enseigna plus que la zoologie et l’anatomie comparée.

Gustave Gilson (1859-1944) dans son laboratoire. Peinture de Jos Damien et Anne Rutten datant de 1936.


À partir de 1896, Gustave Gilson s’intéressa de plus en plus à l’exploration marine. Il fut engagé par Édouard Dupont, le directeur de l’Institut royal des sciences naturelles de Belgique, pour conduire l’étude systématique de la faune marine présente à la côte belge. À cette époque, M. Gilson avait surtout accumulé de l’expérience dans la recherche microscopique en laboratoire. Pour se préparer à ses nouvelles fonctions d’océanographe, il séjourna aux stations marines de Naples et Roscoff. En 1897, il entreprit une longue expédition en Polynésie et dans les îles Fidji. Son premier ouvrage sur l’océanographie, intitulé Exploration de la mer sur les côtes de la Belgique en 1899 fût publié trois ans plus tard. Cette publication ne servit pas uniquement de première étape pour une étude systématique de la mer, c’était également un exemple de démarche interdisciplinaire. Outre l’aspect biologique, M. Gilson se pencha sur les aspects physique, chimique et sédimentologique de ce domaine.

Il délimita le Sud de la mer du Nord et en fit son domaine de recherche qu’il appela Mer flamande. À Louvain, il avait rencontré Alphonse Meunier, en qui il avait trouvé un grand ami. C’était également ce dernier qui avait déterminé le matériel de recherche lors du voyage du Belgica en 1907.

Avant son expédition, il travailla dans un laboratoire maritime et dans une huîtrière à partir de 1914. Il acheta son propre bateau et créa le journal Travaux de la Station de recherches relatives à la pêche maritime à Ostende. Ni son laboratoire à Ostende ni son journal n’a survécu à la Première Guerre mondiale. Une nouvelle station marine a pu être construite à Ostende en 1925.

En 1903, M. Gilson représenta les autorités belges au Conseil international pour l'exploration de la mer (International Council for the Exploration of the Sea), une organisation préoccupée par les conséquences de la pêche dans la mer du Nord.

M. Gilson se spécialisa dans plusieurs disciplines au cours de sa carrière : biologie cellulaire, zoologie et recherche marine.
En 1909, M. Gilson prit la place d’Édouard Dupont au poste de directeur du Musée royal d’histoire naturelle de Belgique. Les cours de M. Gilson à Louvain furent repris par Paul Debaisieux. Au poste de directeur du musée, M. Gilson milita pour que l’établissement tienne un rôle plus actif, notamment consacré à l’exploration du territoire national. Il s’intéressa principalement à la biologie marine, au détriment d’autres sciences, qui furent quelque peu délaissées dans le musée. M. Gilson prit sa pension en 1925, mais continua d’assurer la direction de l’Institut maritime d’Ostende jusqu’à sa mort.

Prélèvement d’acier et mise en place de sondeurs par Gustave Gilson. Source: Le mouvement scientifique.


Travaux

Gustave Gilson est un pionnier de la recherche océanographique en Belgique.[1] Il effectua une étude approfondie des organismes marins présents dans la partie Sud de la mer du Nord et de leur milieu. Ses recherches traitent souvent des poissons et des effets de la pêche sur les populations de poissons. Son œuvre comporte également un guide populaire des poissons susceptibles d’être rencontrés le long de la côte ou à la criée. En 1927, il prit la tête de l’Institut maritime d’Ostende, un centre de recherche marine dont il avait plaidé la nécessité auprès des autorités.

M. Gilson était également un fervent défenseur du travail de terrain dans le domaine biologique. Lors de ses années de directions au Musée royal d’histoire naturelle de Belgique, il lança moult expéditions, s’inspirant de l’éthologie, à l’instar de l’éthologie qu’Alfred Giard développait en France.[2]

À partir de 1928, Gustave Gilson et Victor Grégoire dirigèrent ensemble la revue scientifique La Cellule, fondée par Jean-Baptiste Carnoy.[3]



Publications

  • Liste des publications dans
    • DEBAISIEUX, P., "La carrière scientifique de Gustave Gilson", La Cellule, t. XLV, 1936-1937, pp. i-xx.
    • VAN STRAELEN, Victor, "Gustave Gilson (1859-1944). Notice biographique avec liste bibliographique", Bulletin du Musée d'Histoire Naturelle de Belgique, XXIV (1948) 1, p. 1-21.
  • Exploration de la mer sur les côtes de la Belgique en 1899. "Mémoires du Musée Royal d'Histoire Naturelle de Belgique = Verhandelingen van het Koninklijk Natuurhistorisch Museum van België", I(2). Polleunis & Ceuterick: Bruxelles, 81.


Bibliographie



Notes

  1. Walter Decleir, Nicole Podoor en Geert Vanpaemel, "Twee eeuwen mariene biologie in België," Tijdschrift voor de Geschiedenis van de Geneeskunde, Natuurwetenschappen, Wiskunde en Techniek, 13 (1991) 66-82; André Capart, "Naissance de l'océanographie en Belgique. Un précurseur : le professeur Gustave Gilson (1859-1944)," in Bulletin Inst. océanogr. Monaco, N° spécial 2, p. 311-316 (1968); Marc Poncelet, Henri Nicolaï, Jacques Delhal, Jean-Jacques Symoens, "De overzeese wetenschappen" in Robert Halleux et al. (red.), Geschiedenis van de wetenschappen in België, 1815-2000, vol 2, Brussel, Dexia/La Renaissance du Livre, 2001, p. 260.
  2. Raf De Bont, "Exploratie! Exploratie! Exploratie! De transformaties van het Koninklijk Natuurhistorisch Museum in Brussel, 1890-1920," Tijdschrift voor Geschiedenis 122 (2009) 2, 162-177.
  3. Martens, Pierre, "Victor Grégoire", in: Biographie nationale, vol. 34, kol. 430.