Jardin botanique national de Belgique - Nationale plantentuin van België
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1967- | Jardin botanique national de Belgique - Nationale plantentuin van België |
1870-1967 | Jardin Botanique de l’Etat - Rijksplantentuin |
1797-1870 | Jardin Botanique de Bruxelles - Kruidtuin van Brussel |
Historique
Le premier jardin botanique de Bruxelles a vu le jour grâce à l’arrêté du 26 fructidor an IV (12 septembre 1796). Il a vraisemblablement été créé afin de relocaliser la collection botanique revendiquée de l’Hôtel de Nassau. Le jardin se situait sur le « Hofberg » dans la rue de Ruysbroeck. Le fondateur de l’arboretum, qui en est également devenu le premier directeur, était l’ancien échevin Joseph Van der Stegen de Putte. Le jardin a été relié officiellement à l’Ecole Centrale du département de la Dyle de 1797 à 1802. La collection de plantes systématiquement classées servait de support au cours de sciences.[1]
En 1826, des projets d’aménagement urbain ont menacé la survie du jardin. Afin de sauver la majeure partie de la collection, des botanistes amateurs et des férus d’horticulture ont fondé la Société royale d’horticulture des Pays-Bas. La société anonyme a fourni un nouveau refuge à la collection de plantes dans une région à l’époque encore inexploitée, entre l’actuelle place Charles Rogier et la Rue royale. L’objectif de la Société royale n’était pas seulement économique, mais également scientifique. L’amélioration des plantes, l’enrichissement de la collection grâce à différentes espèces de plantes et d’arbres étaient les préoccupations majeures de la société. Les collections botaniques, horticoles et forestières ainsi que les expositions éphémères avaient désormais pour but d’éclairer la lanterne des visiteurs curieux.
L’inauguration du jardin avec ses terrasses en pente et bâtiments a eu lieu le 1er septembre 1829, pendant la première exposition de produits horticoles organisée par la Société royale. L’arboretum a impressionné les visiteurs[2], mais cela n’a pas empêché le jardin et ses serres d’être transformés l’année d’après en champ de bataille par les révolutionnaires. Les dégâts causés aux collections et les réparations représentaient un coût énorme pour cette Société aux faibles revenus qui devait tout de même payer ses actionnaires. Même avec les subventions annuelles de l’État dont elle a bénéficié à partir de 1837, la Société ne savait pas joindre les deux bouts. C’est pourquoi elle est devenue en 1837 une société commerciale, sous un nouveau nom, la Société royale d'horticulture de Belgique. Elle a vendu une partie de ses terrains et a lancé un commerce lucratif de fruits et légumes, de plantes ornementales et de fleurs. C’est ainsi que la Société s’est maintenue à flot au cours des décennies qui ont suivies. La dimension scientifique du Jardin a toutefois été complètement laissée de côté en raison de ses intérêts économiques. En 1854, la Société a décidé de rendre au jardin son caractère scientifique originel en nommant un nouveau directeur au profil scientifique : le botaniste Henri-Guillaume Galeotti (1814-1858). Un musée botanique a été créé et la collection s’est étoffée sous sa direction. Une section de recherche halieutique (la première d’Europe !), équipée d’aquariums, d’une machine ichtyogénique et d’une rivière artificielle avec des truites a vu le jour, ce qui a permis de redonner un élan scientifique au jardin.[3] Cependant, la rénovation urgente des serres et l’installation indispensable d’un système de chauffage ont signé l’arrêt de mort de la Société, qui s’est dissoute en 1870. L’État belge a racheté les terrains et les bâtiments par l’intermédiaire de l’homme politique Barthélémy Dumortier.
Le Jardin a trouvé un second souffle en tant qu’institution nationale. Le but scientifique a pris toute son importance sous l’égide des administrateurs qui se sont succédé. François Crépin (1876-1901) a donné le ton durant sa longue période d’administration : il a convaincu l’État belge d’acheter le riche herbier du botaniste Munichois Carl Friedrich Philipp von Martius et de le faire installer dans le jardin. L’herbier a servi en quelque sorte à forger la réputation scientifique du nouvel institut national grâce au matériel de recherche qu’il contenait, comme le voulait Crépin. Crépin a fait planter des roses sauvages dans son propre herbier. Il a transformé la salle de l’herbier en centre de recherche scientifique du Jardin botanique national. Au cours de la décennie suivante, l’herbier national et la collection de plantes n’ont pas cessé de s’enrichir grâce aux différents achats et donations. De nouvelles serres ont été construites. Une vue d’ensemble de l’évolution de l’herbier national du Jardin est disponible sur le site internet du Jardin botanique national. L’étude de la flore d’Afrique centrale a commencé à la fin du siècle. La Société royale de botanique de Belgique et la Société belge de microscopie ont partagé les mêmes locaux, ce qui a favorisé un échange scientifique fructueux. Par ailleurs, l’aspect divertissant du Jardin a été mis en avant à partir de 1870 : chaque terrasse a été réaménagée dans un style architectural différent et des sculptures, des franges et des corniches ornaient le jardin. Désormais, le Jardin botanique était un parc accessible au public qui pouvait profiter de sa diversité botanique et architecturale et de son splendide panorama.
De nouveaux projets d’aménagement urbain et surtout l’espace limité pour entreposer les collections ont rendu impossible le maintien du Jardin botanique au cœur de Bruxelles. En 1939, le jardin a donc été déplacé dans le domaine de Bouchout à Meise, une propriété de l’État. La construction du Palais des Plantes, un complexe de 13 serres, a commencé en 1947. L’herbier a connu un tel essor à cette époque qu’une nouvelle aile a été aménagée entre 1985 et 1987. Le département cryptogame (Bryophytes et Thallophytes) ainsi que ses collections mycologiques, bryologiques et phycologiques y ont été installés. À l’heure actuelle, la collection compte plus de 18 000 sortes de plantes vivantes. Le Jardin botanique est également spécialisé dans la conservation de graines de plantes sauvages dans une banque de graines.
Directeurs
1797: Joseph-François-Philippe van der Stegen de Putte. Jusqu’à 1799,
Josse Dekin, le jardinier en chef, était probablement de facto le directeur du jardin.
1809: Adrien Dekin
1823: Pierre Nyst
1826: Louis Wellens van ten Meulenberg
1854: Henri-Guillaume Galeotti. Jusqu’en 1858
1870: Jean-Edouard Bommer
1875: Édouard-François Dupont
1876: François Crépin
1901: Théophile Durand
1912: Emile de Wildeman
1931: Walter Robyns
1966: Fernand Demaret
1976: Ernest Petit
1991: Jan Rammeloo
Emplacements
- 1797-1826 : Rue de Ruysbroeck, Bruxelles
- 1829-1939 : Entre l’actuelle place Charles Rogier et la Rue Royale à l’emplacement du centre culturel actuel « Le Botanique », Bruxelles
- 1939 - … : Domaine de Bouchout, Nieuwelaan 38, Meise
Publications
- NYST, Pierre,Catalogue des plantes cultivées dans le Jardin botanique de la ville de Bruxelles, Brussel, 1826. Dit is de allereerste catalogus van de plantentuin.
- GALLEOTTI, Henri, Journal d’horticulture pratique de la Belgique : revue de l’horticulture belge et étrangère, (1857-1860).
La revue du Jardin botanique sous différents noms :
- Bulletin de la Société royale d'Horticulture de Belgique et du Jardin botanique de Bruxelles
- Bulletin du jardin botanique de l'Etat (Bulletin van de Rijksplantentuin) (1902-1967)
- Bulletin du Jardin botanique national de Belgique = Bulletin van de Nationale plantentuin van België (1967-1999)
- Systematics and geography of plants (1999-2009)
Fusionné avec le Belgian journal of botany en Plant ecology and evolution, à partir de 2010.
Bibliographie
- DIAGRE, Denis, “Histoire du jardin botanique de Bruxelles (1830-1837): des premiers sources au désespoir, de l’idéalisme au pragmatisme de survie…”, in Scientiarum Historia, 2 (2002), 17-58.
- DIAGRE, Denis, Le Jardin botanique de Bruxelles. 1826-1912. Reflet de la Belgique, enfant de l'Afrique, Bruxelles, 2012.
- André Lawalrée, "De Plantkunde" in: Robert Halleux, Geert Vanpaemel, Jan Vandersmissen en Andrée Despy-Meyer (éds.), Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000, Bruxelles : Dexia/La Renaissance du livre, 2001, vol. 1,, 245-256.
- Le Jardin botanique national de Belgique. 1870-1970, 1970.
- RICQUIER J.-C., Le Botanique de 1829 à nos jours, 1993.
- WITTE E., Le Jardin botanique de la S.A. "Société Royale d'Horticulture des Pays-Bas" (1826-1870) in Histoire des jardins botaniques de Bruxelles 1870-1970, 1970, 7-19 .
Notes
- ↑ Eugène Van Bemmel, Histoire de St-Josse-ten-Noode et de Schaerbeek... : Accompagnée de 2 cartes et de plusieurs tableaux de statistique, Sint-Joost-Ten-Node, 1869, 122-124 sur Google e-Books.
- ↑ Journal d'agriculture, d'horticulture, d'économie rurale et des manufactures du Royaume des Pays-Bas, 10 (1829), 46-47.
- ↑ La Société belge de Pisciculture créée spécialement à cette époque se trouvait dans le Jardin botanique.