Difference between revisions of "Huys, Ida (1864-1932)"

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On sait peu de choses sur la jeunesse et l’éducation de Huys. Le père Leo était haut-fonctionnaire aux Chemins de fer belges : la famille appartenait peut-être à la classe moyenne inférieure. Cette partie de la population avait pris l’habitude de donner aux filles aussi une bonne éducation. En tout cas, la jeune Huys fréquenta quelque temps l’École normale de Liège mais n’y obtint aucun diplôme. Son bagage intellectuel semble avoir suffi pour qu’elle brigue une formation universitaire. En 1883, Huys, qui avait peut-être passé un examen devant le Jury central, s’inscrivit à l’[[Université de Gand|Université d’État de Gand]] en candidature en sciences naturelles. Son inscription fut acceptée sans problèmes. L’année précédente, en 1882, l’université avait ouvert ses portes à sa première étudiante, Sidonie Verhelst, la fille d’un épicier. Étudiante en sciences naturelles, [[Leclercq, Emma (1851-1933)|Emma Leclercq]] la suivit un an après. En s’ouvrant ainsi aux femmes, l’[[Université de Gand]] suivait la trace de l’[[Université libre de Bruxelles|Université de Bruxelles]] (1880) et de l’[[Université de Liège]] (1881).
 
On sait peu de choses sur la jeunesse et l’éducation de Huys. Le père Leo était haut-fonctionnaire aux Chemins de fer belges : la famille appartenait peut-être à la classe moyenne inférieure. Cette partie de la population avait pris l’habitude de donner aux filles aussi une bonne éducation. En tout cas, la jeune Huys fréquenta quelque temps l’École normale de Liège mais n’y obtint aucun diplôme. Son bagage intellectuel semble avoir suffi pour qu’elle brigue une formation universitaire. En 1883, Huys, qui avait peut-être passé un examen devant le Jury central, s’inscrivit à l’[[Université de Gand|Université d’État de Gand]] en candidature en sciences naturelles. Son inscription fut acceptée sans problèmes. L’année précédente, en 1882, l’université avait ouvert ses portes à sa première étudiante, Sidonie Verhelst, la fille d’un épicier. Étudiante en sciences naturelles, [[Leclercq, Emma (1851-1933)|Emma Leclercq]] la suivit un an après. En s’ouvrant ainsi aux femmes, l’[[Université de Gand]] suivait la trace de l’[[Université libre de Bruxelles|Université de Bruxelles]] (1880) et de l’[[Université de Liège]] (1881).

Latest revision as of 10:04, 28 November 2017

Pharmacienne. Première diplômée de la formation des pharmaciens de l’Université de Gand. Née le 22 octobre 1864 à Mortsel (Oude God) et décédée le 1 juin 1932 – on ne possède pas de données plus précises.
Nom complet : Idalie Regina (ou Renée) Maria Huys.


Biographie

Apotheek Ida Huys.jpg
L’immeuble (à gauche) dans lequel Huys avait installé sa pharmacie. En 1978, année où la photo a été prise, il abritait toujours une pharmacie. Aujourd’hui, on y a installé un magasin de vêtements. Source : Inventaris onroerend Erfgoed.

On sait peu de choses sur la jeunesse et l’éducation de Huys. Le père Leo était haut-fonctionnaire aux Chemins de fer belges : la famille appartenait peut-être à la classe moyenne inférieure. Cette partie de la population avait pris l’habitude de donner aux filles aussi une bonne éducation. En tout cas, la jeune Huys fréquenta quelque temps l’École normale de Liège mais n’y obtint aucun diplôme. Son bagage intellectuel semble avoir suffi pour qu’elle brigue une formation universitaire. En 1883, Huys, qui avait peut-être passé un examen devant le Jury central, s’inscrivit à l’Université d’État de Gand en candidature en sciences naturelles. Son inscription fut acceptée sans problèmes. L’année précédente, en 1882, l’université avait ouvert ses portes à sa première étudiante, Sidonie Verhelst, la fille d’un épicier. Étudiante en sciences naturelles, Emma Leclercq la suivit un an après. En s’ouvrant ainsi aux femmes, l’Université de Gand suivait la trace de l’Université de Bruxelles (1880) et de l’Université de Liège (1881).


L’année académique suivante, Huys poursuivit sa formation en s’orientant vers la pharmacie. À partir de cette année-là, la ville de Gand lui octroya une bourse.[1] La filière de la pharmacie était populaire auprès des étudiantes. Ce choix n’avait pas grand-chose à voir avec leurs préférences personnelles mais avec le fait que les premières étudiantes, limitées par leur formation secondaire, étaient limitées aussi dans leurs choix. Les sciences pharmaceutiques constituaient la meilleure option : cette orientation n’exigeait pas la connaissance du grec et du latin et le cursus de trois ans était la voie la plus rapide pour acquérir un diplôme.[2] De plus, contrairement à de nombreuses formations, le titre de pharmacien offrait la certitude de débouchés professionnels bien plus nombreux. Ceci était la conséquence de l’attitude bienveillante qu’adoptait l’État vis-à-vis des femmes qui choisissait la profession de pharmacienne.[3] La confection des préparations médicinales dans la cuisine du pharmacien, les dosages minutieux et l’aspect attentionné de la profession convenaient à la nature féminine. Sans compter que la profession pouvait s’exercer chez soi, de sorte que le ménage et la vie de famille étaient moins une contrainte. Certaines pharmaciennes étaient déjà en activité. Ce qui créa un précédent.


En 1885, Huys réussit sa candidature en pharmacie avec grande distinction et en 1887, elle termina ses études de pharmacie avec la plus grande distinction. Par deux fois, elle fut la seule des récipiendaires à obtenir la plus grande distinction.[4] Elle ouvrit immédiatement une officine rue de Flandre, à Gand. En 1893, elle épousa le professeur Hendricus De Vos. Dix-sept jeunes femmes suivirent peu après l’exemple de Huys et entamèrent des études de pharmacie. Léontine, la sœur de Huys, était du nombre. Elle termina ses études de pharmacienne dans la même université. On ne sait pas avec certitude si les deux sœurs gérèrent en commun une seule pharmacie.


Bibliographie


Notes

  1. Elle se vit attribuer cette bourse chaque année, de 1884 à 1887.
  2. Même si, pour diverses raisons, la plupart des jeunes femmes répartissaient la formation sur quatre, cinq ou six ans. Ugent Memorie
  3. La loi de 1876 laissait planer un grand flou sur le fait que les femmes pouvaient être admises à des professions médicales. Elle stipulait que l’État pourrait prendre une décision à propos des conditions d’admission. À cette époque, alors que l’État avait tendance à s’opposer aux femmes médecins, il se montrait favorable aux pharmaciennes.
  4. Vandewiele a reproduit l’examen de Huys dans son ouvrage Geschiedenis van het farmaceutisch onderwijs, 24-26.