Difference between revisions of "Durand, Théophile Alexis (1855-1912)"
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+ | Théophile Durand passa sa jeunesse à Liège et étudia en gréco-latine à l’Athénée Royal de cette ville. Il s’y intéressa à la botanique. Son frère aîné, Louis Nicolet, y contribua largement. À partir de 1870, les deux frères entreprirent des voyages botaniques en Province de Liège. Ils s’y lièrent d’amitié avec différents botanistes, notamment [[Crépin, François (1830-1903) | François Crépin]], [[Marchal, Élie (1839-1923)|Elie Marchal]], [[Piré, Louis-Alexandre-Henri-Joseph, (1827-1887)| Louis Piré]] et Charles Strail.<ref> Lawalrée, André, [http://www.academieroyale.be/academie/documents/FichierPDFNouvelleBiographieNational2104.pdf#page=148 "Théophile Durand"], in: ''Nouvelle Biographie Nationale'', vol. 2, p. 144.</ref> Après ses humanités, Durand commença ses études à l’[[Université de Liège]] en pharmacie, où il obtint le diplôme de candidature. Le professeur de botanique [[Morren, Charles-Jacques-Édouard (1833-1886) |Charles Morren]] en fit le conservateur officieux des collections botaniques de l’[[Université de Liège]]. Une grave bronchopneumonie empêcha cependant Durand de poursuivre ses études. Il voyagea jusqu’au Château d’Oeux, dans les montagnes suisses, pour se guérir.<ref> Marchal, Emile, [http://www.academieroyale.be/academie/documents/DURANDTheophileARB_191428057.pdf "Théophile Durand"], in: ''Annuaire ARB'', 1914, p. 124.</ref> Il y séjourna deux ans et explora, en compagnie du professeur Henri Pittier, la flore du canton de Vaud. Au cours du printemps 1879, Durand s’en retourna en Belgique. Le directeur du [[Jardin botanique national de Belgique - Nationale plantentuin van België|Jardin botanique national de Belgique]], [[Crépin, François (1830-1903)|François Crépin]], s'arrangea pour qu'il puisse commencer comme de collaborateur bénévole au Jardin Botanique. Le 6 juillet 1891, il fut nommé assistant-naturaliste, puis, en 1895, conservateur.<ref> Lawalrée, André, [http://www.academieroyale.be/academie/documents/FichierPDFNouvelleBiographieNational2104.pdf#page=148 "Théophile Durand"], in: ''Nouvelle Biographie Nationale'', vol. 2, 145.</ref> En 1901, il succéda à [[Crépin, François (1830-1903)|François Crépin]] comme directeur du Jardin Botanique de l’État.<ref> Lawalrée, André, [http://www.dbnl.org/tekst/hall014gesc02_01/hall014gesc02_01_0022.php "De plantkunde"], In: {{Halleux 1}}, p. 249.</ref> Durand resta dix ans à ce poste et y introduisit une série d’innovations. Il fonda le [[Systematics and geography of plants|''Bulletin du Jardin botanique de l'État à Bruxelles'']], enrichit l’herbier et le fit déménager. Sous la direction de Durand, le Musée forestier fut fondé et placé sous la tutelle de [[Bommer, Charles (1866-1938)|Charles Bommer]]. Les recherches sur la flore du Congo, menées par [[Wildeman, Émile Auguste Joseph de (1866-1947) |Émile de Wildeman]], furent intensifiées. [[Massart, Jean Baptiste (1865-1925) |Jean Massart]] fut chargé de mettre en place les collections éthologiques et phylogénétiques.<ref> Lawalrée, André, [http://www.academieroyale.be/academie/documents/FichierPDFNouvelleBiographieNational2104.pdf#page=148 "Théophile Durand"], in: ''Nouvelle Biographie Nationale'', vol. 2, 145.</ref> En 1911, [[Wildeman, Émile Auguste Joseph de (1866-1947)|Émile de Wildeman]] succéda à Durand à la tête du Jardin Botanique. | ||
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+ | <br/>Durand reçut la palme d’or de l’[[Ordre de la Couronne]] le 8 janvier 1898. Il devint chevalier de l’[[Ordre de Léopold]] le 13 mai 1902 et officier du même ordre le 20 novembre 1910. | ||
+ | Il reçut, le 9 juillet 1909, un doctorat honoris causa de l’Université de Genève.<ref> Marchal, Emile, [http://www.academieroyale.be/academie/documents/DURANDTheophileARB_191428057.pdf "Théophile Durand"], in: ''Annuaire ARB'', 1914, p. 129-130.</ref> | ||
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+ | Durand publia entre 1874 et 1879 des travaux sur la flore de la Province de Liège, ainsi que deux notes sur la ''Mentha''. Entre 1881 et 1887, il donna avec Henri Pittier une série de contributions intitulée ''Contribution à l'étude de la flore suisse'' dans le "Bulletin de la Société royale de Botanique de Belgique".<ref>Lawalrée, André, [http://www.academieroyale.be/academie/documents/FichierPDFNouvelleBiographieNational2104.pdf#page=148 "Théophile Durand"], in: ''Nouvelle Biographie Nationale'', vol. 2, p. 145.</ref> | ||
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+ | <br/>Jusqu’en 1901, année de sa nomination au poste de directeur du Jardin Botanique de l’État, les recherches botaniques de Durand se concentraient sur les plantes vasculaires et les bryophytes de Belgique, de Suisse, du Sénégal et du Costa Rica. Sous l’influence de [[Crépin, François (1830-1903)|François Crépin]], il commença au sein du Jardin Botanique une étude sur la flore de l’Afrique centrale. En collaboration avec le Suisse Hans Schinz (1859-1941), et plus tard avec [[Wildeman, Émile Auguste Joseph de (1866-1947) |Émile de Wildeman]], il publia d’innombrables travaux sur ce sujet. Il publia également d’importants répertoires : en 1888, l’''Index Generum Phanerogamum'' ; en 1896, l’''Hortus Boissieranus'' ; en 1898-1907, en collaboration avec De Wildeman, ''Prodrome de la flore belge'' ; en 1901-1906, en collaboration avec l’Anglais Benjamin Daydon Jackson (1846-1927), le premier supplément de l’''Index Kewensis'' ; en 1909, en collaboration avec sa fille [[Durand, Hélène (1883-1934)|Hélène]], le ''Sylloge Florae Congolanae''. En 1910, il fut président du troisième congrès international de botanique, qui eut lieu à Bruxelles. | ||
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+ | <br/>Dans le ''Prodrome de la flore belge'' (3 volumes, 1898-1907), [[Wildeman, Émile Auguste Joseph de (1866-1947) |De Wildeman]] et Durand établirent un état des lieux des connaissances sur la répartition des plantes de semence et des cryptogames de Belgique. <ref> Lawalrée, André, [http://www.dbnl.org/tekst/hall014gesc02_01/hall014gesc02_01_0022.php "De plantkunde"], In: {{Halleux 1}}, p. 249-250.</ref><br/> | ||
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===Bibliographie=== | ===Bibliographie=== | ||
− | * | + | * Marchal, Emile, [http://www.academieroyale.be/academie/documents/DURANDTheophileARB_191428057.pdf "Théophile Durand"], in: ''Annuaire ARB'', 1914, p. 117-179. <br/> |
− | * | + | *De Wildeman, Emile, "Théophile Durand. Directeur du Jardin botanique de l'Etat", in: [[Systematics and geography of plants|''Bulletin du jardin Botanique de l'Etat à Bruxelles'']], 4 (1914), n°2, I-XIII. |
− | * | + | * Lawalrée, André, [http://www.academieroyale.be/academie/documents/FichierPDFNouvelleBiographieNational2104.pdf#page=148 "Théophile Durand"],, in: ''Nouvelle Biographie Nationale'', vol. 2, p. 144-146. |
− | * | + | * Diagre, Denis,[http://www.br.fgov.be/PUBLIC/GENERAL/HISTORY/durand.php "Biografie Théophile Durand"], dans la Gallery of botanists du site web du Jardin Botanique de Belgique.<br/> |
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Latest revision as of 10:12, 24 August 2021
Botaniste directeur du Jardin botanique de Belgique né à Saint-Joost-ten-Node le 4 septembre 1855 et décédé le 12 janvier 1912 dans la même ville.
Biographie
Théophile Durand passa sa jeunesse à Liège et étudia en gréco-latine à l’Athénée Royal de cette ville. Il s’y intéressa à la botanique. Son frère aîné, Louis Nicolet, y contribua largement. À partir de 1870, les deux frères entreprirent des voyages botaniques en Province de Liège. Ils s’y lièrent d’amitié avec différents botanistes, notamment François Crépin, Elie Marchal, Louis Piré et Charles Strail.[1] Après ses humanités, Durand commença ses études à l’Université de Liège en pharmacie, où il obtint le diplôme de candidature. Le professeur de botanique Charles Morren en fit le conservateur officieux des collections botaniques de l’Université de Liège. Une grave bronchopneumonie empêcha cependant Durand de poursuivre ses études. Il voyagea jusqu’au Château d’Oeux, dans les montagnes suisses, pour se guérir.[2] Il y séjourna deux ans et explora, en compagnie du professeur Henri Pittier, la flore du canton de Vaud. Au cours du printemps 1879, Durand s’en retourna en Belgique. Le directeur du Jardin botanique national de Belgique, François Crépin, s'arrangea pour qu'il puisse commencer comme de collaborateur bénévole au Jardin Botanique. Le 6 juillet 1891, il fut nommé assistant-naturaliste, puis, en 1895, conservateur.[3] En 1901, il succéda à François Crépin comme directeur du Jardin Botanique de l’État.[4] Durand resta dix ans à ce poste et y introduisit une série d’innovations. Il fonda le Bulletin du Jardin botanique de l'État à Bruxelles, enrichit l’herbier et le fit déménager. Sous la direction de Durand, le Musée forestier fut fondé et placé sous la tutelle de Charles Bommer. Les recherches sur la flore du Congo, menées par Émile de Wildeman, furent intensifiées. Jean Massart fut chargé de mettre en place les collections éthologiques et phylogénétiques.[5] En 1911, Émile de Wildeman succéda à Durand à la tête du Jardin Botanique.
Le 4 juin 1904, Durand fut élu membre correspondant de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique ; puis membre effectif le 15 décembre 1910. En 1873, il devint membre de la Société royale de botanique de Belgique.[6] Il en fut président en 1898 et en 1899. [7] La même année, le 17 novembre, il fut reçu membre de la Société royale des Sciences de Liège. Il était aussi, depuis 1902, membre de la Société royale belge de Géographie.
Durand reçut la palme d’or de l’Ordre de la Couronne le 8 janvier 1898. Il devint chevalier de l’Ordre de Léopold le 13 mai 1902 et officier du même ordre le 20 novembre 1910.
Il reçut, le 9 juillet 1909, un doctorat honoris causa de l’Université de Genève.[8]
Durand s’était marié avec Sophie Van Eelde le 27 août 1881.[9] Leur fille, Hélène Durand, devint elle aussi botaniste et membre du personnel du Jardin botanique de l’État. En janvier 1909, l’épouse de Durand décéda, après une longue maladie.[10] Durand lui-même, souffrant des yeux sur la fin de sa vie, fut contraint de s'alliter à l’automne de la même année, à cause d’une grave pneumonie. Il s’en remit, mais il avait été durement affaibli et décéda l’année suivante.[11]
Travaux
Durand publia entre 1874 et 1879 des travaux sur la flore de la Province de Liège, ainsi que deux notes sur la Mentha. Entre 1881 et 1887, il donna avec Henri Pittier une série de contributions intitulée Contribution à l'étude de la flore suisse dans le "Bulletin de la Société royale de Botanique de Belgique".[12]
Jusqu’en 1901, année de sa nomination au poste de directeur du Jardin Botanique de l’État, les recherches botaniques de Durand se concentraient sur les plantes vasculaires et les bryophytes de Belgique, de Suisse, du Sénégal et du Costa Rica. Sous l’influence de François Crépin, il commença au sein du Jardin Botanique une étude sur la flore de l’Afrique centrale. En collaboration avec le Suisse Hans Schinz (1859-1941), et plus tard avec Émile de Wildeman, il publia d’innombrables travaux sur ce sujet. Il publia également d’importants répertoires : en 1888, l’Index Generum Phanerogamum ; en 1896, l’Hortus Boissieranus ; en 1898-1907, en collaboration avec De Wildeman, Prodrome de la flore belge ; en 1901-1906, en collaboration avec l’Anglais Benjamin Daydon Jackson (1846-1927), le premier supplément de l’Index Kewensis ; en 1909, en collaboration avec sa fille Hélène, le Sylloge Florae Congolanae. En 1910, il fut président du troisième congrès international de botanique, qui eut lieu à Bruxelles.
Dans le Prodrome de la flore belge (3 volumes, 1898-1907), De Wildeman et Durand établirent un état des lieux des connaissances sur la répartition des plantes de semence et des cryptogames de Belgique. [13]
Publications
- Liste des publications de Durand dans : Marchal, Emile, "Théophile Durand", in: Annuaire ARB, 1914, p. 180-189.
Bibliographie
- Marchal, Emile, "Théophile Durand", in: Annuaire ARB, 1914, p. 117-179.
- De Wildeman, Emile, "Théophile Durand. Directeur du Jardin botanique de l'Etat", in: Bulletin du jardin Botanique de l'Etat à Bruxelles, 4 (1914), n°2, I-XIII.
- Lawalrée, André, "Théophile Durand",, in: Nouvelle Biographie Nationale, vol. 2, p. 144-146.
- Diagre, Denis,"Biografie Théophile Durand", dans la Gallery of botanists du site web du Jardin Botanique de Belgique.
Notes
- ↑ Lawalrée, André, "Théophile Durand", in: Nouvelle Biographie Nationale, vol. 2, p. 144.
- ↑ Marchal, Emile, "Théophile Durand", in: Annuaire ARB, 1914, p. 124.
- ↑ Lawalrée, André, "Théophile Durand", in: Nouvelle Biographie Nationale, vol. 2, 145.
- ↑ Lawalrée, André, "De plantkunde", In: Robert Halleux, Geert Vanpaemel, Jan Vandersmissen en Andrée Despy-Meyer (éds.), Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000, Bruxelles : Dexia/La Renaissance du livre, 2001, vol. 1,, p. 249.
- ↑ Lawalrée, André, "Théophile Durand", in: Nouvelle Biographie Nationale, vol. 2, 145.
- ↑ Lawalrée, André, "Théophile Durand", in: Nouvelle Biographie Nationale, vol. 2, p. 144.
- ↑ Marchal, Emile, "Théophile Durand", in: Annuaire ARB, 1914, p. 128.
- ↑ Marchal, Emile, "Théophile Durand", in: Annuaire ARB, 1914, p. 129-130.
- ↑ Marchal, Emile, "Théophile Durand", in: Annuaire ARB, 1914, 136.
- ↑ Marchal, Emile, "Théophile Durand", in: Annuaire ARB, 1914, 137.
- ↑ Marchal, Emile, "Théophile Durand", in: Annuaire ARB, 1914, p. 138-139.
- ↑ Lawalrée, André, "Théophile Durand", in: Nouvelle Biographie Nationale, vol. 2, p. 145.
- ↑ Lawalrée, André, "De plantkunde", In: Robert Halleux, Geert Vanpaemel, Jan Vandersmissen en Andrée Despy-Meyer (éds.), Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000, Bruxelles : Dexia/La Renaissance du livre, 2001, vol. 1,, p. 249-250.