Difference between revisions of "Henry, Louis (1834-1913)"

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Chimiste, professeur à l’Université catholique de Louvain, né le 25 décembre 1834 à Marche et décédé 9 mars 1913 à Louvain.

Biographie

Henry, Louis (1834-1913)

Louis Henry est le fils de Marie-Antoinette Dagneux et de Joseph Henry, receveur des contributions.
Il poursuit ses humanités au Petit Séminaire de Bonne-Espérance et s’inscrit en 1851 à l’Université de Louvain.
Le 6 avril 1852, il réussit l’épreuve préparatoire et le 13 août 1863, il décroche le grade de candidat en sciences naturelles. Le 25 août 1855, il devient docteur. Afin de palier le manque de travaux pratiques des cours universitaires à cette époque, De Koninck, accepte Henry dans son laboratoire privé à Liège. Ce dernier part ensuite faire un stage au laboratoire de Liebig à Giessen en Allemagne, grâce à l’appui de Jean-Servais Stas qui l’introduit auprès du professeur Heinrich Will.[1]
Ce séjour permet à Henry de se familiariser avec tous les aspects pratiques de la chimie, mais également de voir les faiblesses de l’enseignement scientifique en Belgique.
Après trois semestres, il rentre à Louvain.
En octobre 1858, Louis Henry est attaché à la Faculté des Sciences de l'Université de Louvain et chargé de donner le cours de minéralogie et de géologie. [2]
Il visite différentes universités aux Pays-Bas et à Paris.
A la mort de Martin Martens, Henry se voit confier la chaire de chimie générale.
Henry lutte pour la révision des épreuves en vue de l’obtention d’un doctorat. Il souhaite introduire l’obligation d’une dissertation et l’organisation d’exercices pratiques dans les matières enseignées. Pour ce faire, il établit une commission au sein de l’Université de Louvain. Il crée dans les années 1860, un premier laboratoire. Dans le contexte de la loi de 1876, il tente de créer d’autres laboratoires et d’engager des collaborateurs supplémentaires, mais il doit attendre 1893 pour obtenir les ressources nécessaires. Le 9 mai 1909, le premier complexe de laboratoires est inauguré à l’Institut d’Aremberg. [3]
Il pousse également à la spécialisation des étudiants. Suite aux initiatives d’Henry, le 1er mars 1871, six doctorats sont créés dans la faculté des sciences : sciences naturelles, mathématiques-physiques, chimie, géologie et minéralogie, botanique, zoologie et plus tard, en 1900, la géographie. [4]
Il est nommé correspondant de l'Académie royale des Sciences et Belles-Lettres de Bruxelles, le 15 décembre 1865 et il devient membre de l’institution le 15 décembre 1886.
En 1873, il envoie à l'Exposition Universelle de Vienne une série de produits organiques synthétisés dans son laboratoire; ce qui lui vaut une médaille d'or.
En 1899, il reçoit le Prix Décennal de chimie et de physique qui est institué pour la première fois par le Gouvernement belge.
Il est membre de l’Institut de France, des Académies du Danemark, du Portugal et de Roumanie.
Au mois de mai 1900, il reçoit une statue et une médaille à son effigie du sculpteur Franz Vereylen.
En 1909, dans le cadre des manifestations du 75e anniversaire de l'Université catholique, une cérémonie se déroule à l'occasion du cinquantenaire professoral de Henry.
Il devient grand croix de l'ordre de Saint Sylvestre, grand officier de l'ordre de Léopold et de la Couronne de Roumanie ainsi que commandeur de la Légion d'honneur.[5]
Paralysé depuis quelques années, il décède le 9 mars 1913.

Travaux

Louis Henry envoie son premier mémoire à l'Académie Royale de Belgique le 5 avril 1857. Il est intitulé Considérations sur quelques classes de composés organiques et sur les radicaux en général.
Dans les deux premières parties, il établit les liens de parenté qui rattachent entre eux les acides organiques, et qui permettent de les classer en trois séries: aromatique, grasse et oléique. Il conclut que l'acide formique est au sommet d’un vaste système dont il est le générateur premier car il présente les caractéristiques des trois séries et les domine.
La troisième partie de l’ouvrage examine les relations existantes entre les hydrocarbures, à différents degrés de saturation, dont il fait un tableau renfermant les corps connus et inconnus.
Il consacre la quatrième partie du mémoire à sa théorie de l’emboîtement des radicaux organiques.
La classification et les structures des composés organiques restent pour Henry, tout au long de sa carrière, des sujets de prédilection. Le mémoire reçoit cependant un avis défavorable des commissaires chargés de faire un rapport pour l’Académie. [6]
Le 5 mars 1859, il adresse à l’Académie, une seconde publication où il décrit les résultats de l'analyse et des propriétés d'une dizaine de sels berbérines. Approuvée par les commissaires, elle paraît dans les bulletins.
Dès 1867, il fait paraître un traité de chimie sous le titre Précis de Chimie Générale élémentaire. Il se compose de trois volumes dont le dernier est consacré à la chimie organique, et est entièrement basé sur la théorie de la structure.
Pour Henry la chimie organique est la chimie du carbone. Son but est la découverte de la constitution des corps organiques ainsi que l'étude des propriétés qui en découlent et de leurs relations réciproques. Il adopte la classification des matières en deux grandes séries sur la base d'une différence fondamentale de leur structure : corps gras et composés aromatiques.[7]
En 1870, il publie dans l’Annales de chimie et de physique à Paris un article sur l’isomérie des composés glycériques.
Les publications de Henry sont nombreuses (400 environ) et s'échelonnent sur une cinquantaine d'années.
Elles paraissent dans les périodiques belges, français, allemands et hollandais; l'une d'entre elles a été traduite en anglais.
En 1872, il réussit à synthétiser le diproparygyle, isomère du benzène ; ce qui confirme les théories de l’époque.[8]
Louis Henry contribue à enrichir la science de nombreux composés du carbone obtenus par synthèse. Il prépare des hydrocarbures, des alcools, des dérivés halogènes et nitrés ainsi que des nitriles, appartenant surtout à la série aliphatique.
Il ne fait pas de la synthèse d’éléments chimiques que pour la synthèse mais plutôt pour produire des corps inconnus, formant des séries de substitution dont il étudie les propriétés physiques et chimiques.
Il dégage de ses observations des règles et des lois et met en place le concept de solidarité fonctionnelle : « Les molécules carbonées comme d'ailleurs les molécules composées en général, mais d'une manière plus apparente, sont de véritables organismes. Les diverses parties sont solidaires les unes des autres au point de vue fonctionnement. Cette relation d'influence constitue un des problèmes les plus importants de la chimie intramoléculaire». Il utilise deux critères expérimentaux pour étudier cette solidarité
fonctionnelle : la volatilité et l'aptitude réactionnelle. [9]

Publications

  • Considérations sur quelques classes de composés organiques et sur les radicaux en général, 1857.
  • Considérations sur quelques classes de composés organiques et sur les radicaux organiques en général, Bruxelles : Hayez, 1859.
  • "L’organisation Générale des études et des examens en sciences à l'Université catholique de Louvain ; Rapport présenté à la Faculté des Sciences", in Revue catholique, nouvelle série, t. 4, 1870, p. 489-492.
  • Recherches sur les dérivés éthers des alcools et des acides polyatomiques, in
  • Quelques souvenirs personnels de mes relations avec Berthelot, Bruxelles: Hayez, 1907.


Bibliographie

  • BRUYLANTS, Albert, "Henry, (Louis)", in Biographie Nationale, t. 41, Bruxelles : Établissements Émile Bruylant, 1979, col. 415-427.
  • BRUYLANTS, Albert, "Louis Henry 1834-1913", in Florilège des sciences en Belgique pendant le 19e et le début du 20e, Bruxelles : Académie royale de Belgique Classe des sciences, 1968, p. 351-374.
  • DELACRE, Maurice, "Notice sur Louis Henry, membre de l’Académie", in Annuaire de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, 1914, p. 311-410.
  • "Dossiers Henry", in Archives du Laboratoire de chimie générale et organique, à Louvain-la-Neuve.
  • Souvenir de la célébration du cinquantenaire professoral de M. Louis Henry, Louvain: éd. Uystpruyst, 1909.
  • BRUYLANTS, A., Coup d'oeil sur la chimie à Louvain au XIXe siècle , in Scrinium Lovaniense, Gembloux: Duculot, 1961, p. 500-513 (
  • BRUYLANTS ,P. Bruylants, "Notice sur la vie et les travaux du professeur Paul Henry", in Annuaire de l'Université catholique de Louvain, 1915-1919, p. 426-435.
  • BRUYLANTS, A., "Le concept de solidarité fonctionnelle (L. Henry, 1880) et ses apports actuels à la chimie et à la biologie", in Bulletin de l'Académie royale de Belgique, Classe des Sciences, 5e série, t. 62, 1976, p. 866-882.
  • BRUYLANTS, A., Un quimico organico del siglo XIX : Louis Henry (1834-1913) et i El concepto de solidaridad funcional intermolecular, desde el punto de vista de la quimica organica fysica, Secretariado de publicaciones - Universidad de Valladolid, Ed. Colegio Universitario de Alava (Vitoria), 1977,


Notes

  1. DEELSTRA Hendrik, "La chimie dans les universités et les écoles supérieures", in Robert Halleux, Geert Vanpaemel, Jan Vandersmissen en Andrée Despy-Meyer (éds.), Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000, Bruxelles : Dexia/La Renaissance du livre, 2001, vol. 1,, p. 166-167.
  2. BRUYLANTS, Albert, "Louis Henry 1834-1913", in Florilège des sciences en Belgique pendant le 19e et le début du 20e, Bruxelles : Académie royale de Belgique Classe des sciences, 1968, p. 352.
  3. DEELSTRA Hendrik, "La chimie dans les universités et les écoles supérieures", in Robert Halleux, Geert Vanpaemel, Jan Vandersmissen en Andrée Despy-Meyer (éds.), Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000, Bruxelles : Dexia/La Renaissance du livre, 2001, vol. 1,, p.174.
  4. DESPY-MEYER Andrée, "Institutions et réseaux", in Robert Halleux, Geert Vanpaemel, Jan Vandersmissen en Andrée Despy-Meyer (éds.), Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000, Bruxelles : Dexia/La Renaissance du livre, 2001, vol. 1,, p. 77-78.
    BRUYLANTS, Albert, "Louis Henry 1834-1913", in Florilège des sciences en Belgique pendant le 19e et le début du 20e, Bruxelles : Académie royale de Belgique Classe des sciences, 1968, p. 357-359.
  5. BRUYLANTS, Albert, "Henry, (Louis)", in Biographie Nationale, t. 41, Bruxelles : Établissements Émile Bruylant, 1979, col. 426.
  6. BRUYLANTS, Albert, "Henry, (Louis)", in Biographie Nationale, t. 41, Bruxelles : Établissements Émile Bruylant, 1979, col. 416.
  7. BRUYLANTS, Albert, "Henry, (Louis)", in Biographie Nationale, t. 41, Bruxelles : Établissements Émile Bruylant, 1979, col. 418.
  8. DEELSTRA Hendrik, "La chimie dans les universités et les écoles supérieures", in Robert Halleux, Geert Vanpaemel, Jan Vandersmissen en Andrée Despy-Meyer (éds.), Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000, Bruxelles : Dexia/La Renaissance du livre, 2001, vol. 1,, p. 188.
  9. BRUYLANTS, Albert, "Henry, (Louis)", in Biographie Nationale, t. 41, Bruxelles : Établissements Émile Bruylant, 1979, col. 421.