Instituts Trasenster - Université Liège
Dénomination donnée à un ensemble d’instituts scientifiques de l’Université de Liège, créés entre 1883 et 1895.
Fondation
La fondation des Instituts Trasenster s’inscrit dans le cadre du développement des universités belges entre 1860 et 1870. Expérience et pratique faisaient alors leur entrée dans les facultés des sciences des universités belges, suivant l’exemple de l’Allemagne où, loin d’un enseignement ex cathedra, le modèle expérimental avait déjà fait son apparition. La loi Delcour de 1876 institutionnalisa ces nouveautés en imposant les travaux pratiques aux étudiants. Toutefois, des représentants de l’Université firent comprendre aux décideurs politiques qu’avec l’infrastructure scientifique existante – le plus souvent minable, pauvre et même malsaine – ils ne pouvaient se conformer à la nouvelle législation. Il était indispensable que l’on puisse travailler dans de nouveaux bâtiments où l’on disposerait d’appareils et d’équipements modernes. En un mot : l’État devait les aider financièrement.
Louis Trasenster fut parmi les grands propagandistes d’un tel subside de l’État à une grande échelle. Ce professeur de l’Université de Liège, dynamique et d’esprit libéral, était un grand admirateur du modèle d’enseignement universitaire allemand. Il était convaincu de la nécessité de doter son université d’une bonne infrastructure de recherche moderne. Coup de chance : Trasenster était l’ami de Walthère Frère-Orban qui, en 1878, se trouvait à la tête du gouvernement libéral. De plus, il avait des liens avec le monde de l’industrie et avec les familles de la bourgeoisie locale les plus en vue et les plus huppées. Trasenster pesait lui-même sur la politique car il était directeur général du très influent Journal de Liège. C’est pour une grande part grâce à lui qu’en 1879, l’État se fendit de 4,5 millions, dont 3 millions en faveur de l’Université de l'Etat à Liège. Son élection – assez attendue – comme recteur en 1879 permit surtout à Trasenster de marquer profondément de son sceau les futurs travaux d’extension.
Les instituts et leur emplacement
Depuis quelque temps, l’université avait développé un ambitieux projet d’infrastructure prévoyant, sur le modèle allemand, des bâtiments distincts pour les différentes divisions de l’université. L’idée était à l’origine de déplacer toute l’université sur le site du Jardin botanique.[1] Ce projet ne plaisait pas du tout aux habitants du quartier, bourgeois aisés qui tenaient à leur tranquillité et firent observer malicieusement que « la ventilation d’un laboratoire de chimie a pour effet d’écarter du local les vapeurs nuisibles et de les déverser sur le voisinage. » Réunis en un Comité de Défense du Botanique, ils lancèrent une pétition pour la préservation de leur environnement, propre et vert. Redoutant ces poids lourds électoraux[2], la municipalité, qui n’avait pas vu venir cette opposition, prit peur et fit marche arrière. Seuls l'Institut de Botanique et l’Institut de Pharmacie furent maintenus dans le jardin.
Finalement, deux années s’écoulèrent avant que les autres instituts trouvent à s’établir ailleurs dans la ville. Différentes options se présentèrent, même des agents immobiliers locaux se démenèrent avec passion. Selon la municipalité, le retard énorme était dû à « une divergence complète de vues entre les professeurs et les différentes Facultés ».Cite error: Closing </ref>
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tag Trasenster réussit à convaincre l’État d’acheter, conjointement avec la ville de Liège, le terrain du Quartier de Bêche en Outre-Meuse, y compris l’Hospice des Incurables, bâtiment situé sur le quai de la Meuse.[3] Cette situation avait comme avantage de n’être pas très loin de la place de l’Université (l’actuelle place du Vingt Août) et d’être proche en même temps du Vieux Bavière (aujourd’hui place de l’Yser). C’est sur ce site que L’Institut de Zoologie se vit attribuer une place, tout comme l’Institut de Physiologie et l’Institut d’Anatomie voisin, dans l’angle le plus reculé formé par la place Delcour, la rue de Pitteurs et la rue Méan. Sur la place de L’Université, cœur de la vie universitaire, on ajouta un institut de physique et un institut de chimie au bâtiment principal. [[Institut Astronomique - Université Liège|L’institut d’Astronomie fut construit plus loin, à Cointe, où l’air est moins vicié. L’addition fut à la hauteur : en comptant la construction du nouvel hôpital sur les terrains de Prés Saint-Denis, le coût total de l’opération s’éleva à sept millions de francs. L’État s’engagea finalement à en payer 4,5 millions. La ville donna un million de francs.
Institut Astronomique | 1880-1882? | Plateau de Cointe | 270.000 franc |
Institut de Botanique | 1882-1883 | Coin au fond du Jardin Botanique, au coin de la rue Courtois et la rue Fusch | 175.000 franc |
Institut de Pharmacie | 1882-1883 | Coin au fond du Jardin Botanique, , langs de rue Fusch | 325.000 franc |
Institut d’Anatomie | 1883-1886 | A la place Delcour | 490.000 franc |
Institut de Physiologie | 1885-1888 | Place Delcour, au coin de la rue Méan et la rue de Pitteurs | 240.000 franc |
Institut de Zoologie | 1885-1888? | Le long du quai des Pêcheurs (huidige quai Van Beneden), la rue de Pitteurs et la place Delcour | 550.000 franc |
Institut de Chimie | 1886 | Rue de l’Université (huidige place du Vingt Août) met annex quai de l’Université (huidige quai Roosevelt) | 245.000 franc |
Institut de Physique | 1892-1893 | Place de l’Université (huidige place du Vingt Août) | |
(Ecole Electrotechnique Montefiore) | 1893 (installatie en start bouw annex) | Voormalig botanische afdeling | |
(Hôpital universitaire (vroeger Hôpital Bavière)) | 1891-1895 (verplaatsing en heropbouw) | Prés Saint-Denis | 500.000 frank |
Tous les Instituts Trasenster étaient pourvus de grands auditoires dotés d’une structure par paliers, d’amphithéâtres et de laboratoires circulaires : certains étaient si vastes que cent étudiants pouvaient y travailler en même temps. Ils étaient munis de points d’éclairage électriques, d’appareils de projection pour les démonstrations macroscopiques et d’autres nouveautés. Chaque institut disposait de ses propres instruments. Beaucoup d’instituts possédaient leur propre petit musée et de précieuses collections. L’aspect extérieur de la plupart des instituts était impressionnant. Habitants et visiteurs avaient sous les yeux l’architecture admirable et majestueuse des instituts de zoologie, d’astronomie et de physiologie, pour ne citer que ceux-là.
C’étaient de véritables palais de la science.
Tous les Instituts Trasenster existent encore mais au fil du temps, certains ont reçu une autre affectation.