Buttgenbach, Henri Jean François (1874-1964)

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Géologue et minéralogiste né à Ensival près de Verviers le 5 février 1874 et décédé à Woluwe-Saint-Pierre le 29 avril 1964.

Biographie

Henri Buttgenbach est né à Ensival (Verviers) le 5 février 1874. Après des études en Latin-Grec à Verviers, il passa son examen d'entrée à l'École des mines de l'Université de Liège. À l'âge de vingt ans, il est candidat ingénieur. En 1895, il devint étudiant-assistant de Giuseppe Césaro à l'Université de Liège, et ce jusqu'en 1899. C'est durant cette période qu'il changea de spécialité pour se consacrer à la physique. Dès l'année suivante, il devint candidat en sciences naturelles. En 1898, la famille Buttgenbach fonda une société spécialisée dans le commerce et la transformation du phosphate dont Henri Buttgenbach en fut l'administrateur[1].

À la fin de sa collaboration avec Giuseppe Césaro, en 1899, Henri Buttgenbach entreprit un voyage d'étude à Mexico. Son retour en Belgique fut de courte durée puisqu'il repartit presque aussitôt en Amérique où il visita la Basse-Californie et traversa les Andes à la frontière entre l'Argentine et le Chili. Il effectua également un périple sur l'île de Sumatra[2].

En 1902, il fut chargé par le Comité Spécial du Katanga d'une mission bipolaire, à la fois géologique et diplomatique. Il avait pour objectif de rentrer en contact avec la Tanganyika Concessions Ltd qui avait mené des prospections afin de trouver des gisements d'or et de plomb au Congo, d'observer leur méthode de travail mais également de garantir les intérêts de la Belgique. Toutefois, le voyage n'était pas aisé pour y accéder : après un long voyage en mer, il atteignit l'embouchure du fleuve Zambèze, le long duquel s'était installé le camp de prospection qu'il rejoignit le 16 juin. Son séjour dura deux ans, une fois sa mission accomplie, il retourna en Belgique en 1904. En 1950, il fut invité lors des célébrations du cinquantenaire du Comité Spécial du Katanga.

Dès 1906, la "Fondation de la Couronne" le mandata pour l'inspection des gisements d'or qui venaient d'être découverts dans le nord-ouest du Congo. Parallèlement, le 28 octobre, il fut convoqué comme membre du premier conseil d'administration de l'Union Minière du Haut-Katanga fraîchement créée, dont il fut l'administrateur délégué de 1907 à 1912, puis simplement administrateur jusqu'en 1958. Il effectua encore un voyage au Katanga en 1911 pendant lequel il participa à la mise en place de la première fonderie à Lubumbashi. Voyageur infatigable, il réalisa la même année un voyage d'étude en Floride afin d'analyser les gisements de phosphates, en Argentine, en Afrique du Sud, dans les Indes Néerlandaises, en Tunisie pour les gisements de plomb et au Maroc à nouveau pour le phosphate[3]. Deux ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, il effectua une visite dans les installations de l'Union Minière au Katanga dont il participa également au cinquantième anniversaire de leur existence en 1956.

En 1921, il succéda à Giuseppe Césaro à la chaire de minéralogie de l'Université de Liège où il y enseigna la cristallographie, la minéralogie et la pétrographie des roches magmatiques[4] où il fut nommé professeur ordinaire, titre qu'il conserva jusqu'à son éméritat en 1945. De ses voyages, il réunit à l'université une grande collection minéralogique qui fut détruite en 1944, mais qu'Henri Buttgenbacht arriva à partiellement reconstruire.


En 1929, Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique le nomma membre correspondant, puis effectif à partir de 1933. Il en assura également la présidence de 1944 à 1945. Il fut reçu comme membre de la Société belge de Géologie, de la Société royale des Sciences de Liège, de la Mineralogical Society of America et de la Mineralogical Society of London.

Investigateur à l'Académie et plus tard président du Comité national de cristallographie, il faisait partie également des membres fondateurs de l'Académie royale des sciences coloniales qui devint plus tard l'Académie Royale des Sciences d'Outre-Mer.

Henri Buttgenbach fut également membre associé de l'Académie des Sciences coloniales de Paris et membre d'honneur de l'Association des Sciences coloniales de Paris, de l'association des ingénieurs diplômés de l'Université de Liège ainsi que de la Société française de Minéralogie et de la cristallographie. Il assuma la présidence de la Société géologique de Belgique[5].

Parmi les prix qu'il remporta, il fut lauréat de l'Académie royale de Belgique avec une publication sur les sulfides, les chlorides, les fluorides et les stikstofoxides en Belgique[6].

Il décéda à Woluwé-Saint-Pierre le 29 avril 1964.

Travaux

Henri Buttgenbach joua un rôle important en tant qu'expert des gisements. En 1902, il réussit à chiffrer la quantité des réserves de cuivre du Katanga. Sept ans plus tard, il confirma le diagnostique de la première découverte de diamant dans la région du Kasaï et détermina en 1913 le premier minerai d'uranium du Katanga ; en 1928, la cassitérite du Kivu-Maniema[7]
Outre les nombreuses recherches qu'il effectua dans le laboratoire de Guiseppe Césaro à l'Université de Liège, il publia en 1898 une étude sur un minéral nommé stibnite[8].

Il s'attela à la description des différents types de minéraux et de cristaux rencontrés en Belgique et au Congo qui se paracheva par un ouvrage intitulé Les Minéraux de Belgiques et du Congo belge. Ce travail recensa alors tous les minéraux connus à l'époque mais y ajouta de nouveaux tels que la Cesarolite, la Fourmarierite, la Thoreaulite, la Hetebrochantite et la Cuprosklodowskite. En 1925, Alfred Schoep nomma un minéral du Congo à son nom, la Buttgenbachite[9].

Par ailleurs, il écrivit des ouvrages pédagogiques sur les principes théoriques de la cristallographie et ses méthodes de travail, notamment Les Minéraux et les Roches. Études pratiques de cristallographie, pétrographie et minéralogie en 1918 qui connut huit réimpressions dont la dernière en 1953 en collaboration avec Joseph Mélon[10].

Signalons également à son actif une série de publications et de rapports sur l'économie et le développement du Congo belge[11].

Publications



Bibliographie


Notes

  1. LEPERSONNE, Jacques, "Buttgenbach Henri", in : Nouvelle Biographie Nationale, 1981, 42, col. 109-116.
  2. MÉLON, Joseph, "Memorial of Henri Buttgenbach", in : The American Mineralogist, 1968, 53, p. 536-544.
  3. LEPERSONNE, Jacques,"Buttgenbach Henri", in: Nouvelle Biographie Nationale, 1981, 42, col. 109-116.
  4. MÉLON, Joseph, "Memorial of Henri Buttgenbach", in : The American Mineralogist, 1968, 53, p. 536-544.
  5. LEPERSONNE, Jacques, "Buttgenbach Henri", in : Nouvelle Biographie Nationale, 1981, 42, , col. 109-116.
  6. MÉLON, Joseph, "Memorial of Henri Buttgenbach", in : The American Mineralogist, 1968, 53, 1968, p. 536-544.
  7. PONCELET, Marc & NICOLAÏ, Henri & DELHAL, Jacques & SYMOENS, Jean-Jacques, "De overzeese wetenschappen", in :Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000 sous la dir. De Robert Halleux, t. 2, Bruxelles, Dexia/La Renaissance du Livre, 2001, p.252.
  8. THOREAU, J., "Henri Buttgenbach", in : Annuaire ARB, 1966, p. 125-138.
  9. MÉLON, Joseph, "Memorial of Henri Buttgenbach", in : The American Mineralogist, 1968, 53, p. 536-544.
  10. MÉLON, Joseph, "Memorial of Henri Buttgenbach", in : The American Mineralogist, 1968, 53, p. 536-544.
  11. THOREAU, Jacques, "Henri Buttgenbach", in : Annuaire ARB, 1966, p. 125-138.