Diderrich, Norbert - Monument à Vielsalm

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Monument en l’honneur (entre autres) de Norbert Diderrich (1867-1925) inauguré en 1957 à Vielsalm et créé par l’artiste Georges Petit.


Présentation

Le portrait représenté sur le bas-relief en bronze est celui de Norbert Diderrich. Ce géologue et ingénieur des mines luxembourgeois est surtout connu pour ses études consacrées aux ressources naturelles qu’il a menées pour l’État indépendant du Congo. En 1880, il part pour la première fois sur le continent africain pour y étudier les métaux nobles et les minéraux du sous-sol katangais. Après son retour, Léopold II lui demande de reprendre du service mais cette fois comme directeur de la toute nouvelle Direction de l’Agriculture et de l’Industrie. Cet organisme a pour objectif d’organiser l’exploitation agricole et industrielle du Congo. Diderrich est tout comme ses collègues ingénieurs un des piliers de la domination coloniale controversée de Léopold II. Néanmoins l’ingénieur luxembourgeois est surtout connu dans sa région d’origine pour avoir adopté le jeune orphelin Kalala de la région de Lupungu, qu’il a ramené en Belgique et à qui il a donné une éducation catholique stricte. Il est le premier Congolais que les habitants de Vielsalm ont eu l’occasion de rencontrer.


L’écriteau sur la plaque mentionne:

NORBERT DIDERRICH
Vielsalm 26-4-1867
Explorateur du Katanga 3-7-1880 5-2-1893
Bruxelles 23-4-1925


La plaque de bronze fait partie d’une structure plus large en hommage aux pionniers et artisans de l’œuvre civilisatrice de l’État indépendant du Congo. Le monument est comporte trois niveaux sur lesquels se dressent des murs en pierre naturelle. Les différents étages sont reliés par des escaliers. Le drapeau du Congo est représenté sur le mur du plateau central. La plaque de Norbert Diderrich se trouve au niveau supérieur de l’ouvrage, sur la droite du mur. Elle jouxte celle d’un autre héros de la colonie léopoldienne : l’officier militaire Jules Laplume. Celui-ci est connu pour avoir domestiqué l’éléphant d’Afrique. À la gauche de ce mur, se trouve un médaillon en bronze représentant le général belge et explorateur au Congo, Alphonse Jacques de Dixmude. De Dixmude était un défenseur de la politique coloniale de Léopold II contre les critiques de la presse anglaise qui avait bien identifié en Jules Jacques l’un des principaux dirigeants de plantations d’arbres à caoutchouc. De Dixmude est originaire de Vielsalm, tout comme Diderrich et Laplume.

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Le monument est surtout centré sur Dixmude. À côté de son portrait un texte explique l’objectif du monument :

A LA GLORIEUSE MEMOIRE
de
JACQUES de DISMUDE, L'AFRICAIN
heros de la lutte antiesclavagiste et
fondateur de cites congolaises
— AINSI QU'AUX NOMBREUX
ENFANTS DE LA REGIO DE SALM
PIONNIERS ET ARTISANS
DE L'OEUVRE CIVILISATRICE
AU CONGO


Le monument est intégré à l’ancienne Chapelle Saint-Gengoux.


Historique

Le Cercle royal africain des Ardennes est l’initiateur de la construction du monument. Parmi les héros de l’État indépendant du Congo immortalisés dans le bronze, on retrouve Jules Laplume qui est également fondateur de l’association. Ce monument n’est pas le premier à être édifié par le Cercle. Déjà dans les années 1930, les membres ont érigé différents ouvrages de reconnaissance. Cette association ardennaise ne fait pas exception, de nombreux initiateurs de témoignage mettant en valeur les activités coloniales. Ce n’est pas le gouvernement, mais les groupes d’intérêt locaux, les vétérans et les institutions locales qui sont les chevilles ouvrières de la création de lieux de commémoration et en l’honneur des héros de la colonisation. Ils financent leurs projets par des collectes de fonds lors des cérémonies commémoratives.
Le monument de Vielsalm est l’un des 17 hommages rendus entre le début des années 1950 et l’indépendance. Ce nombre d’initiatives n’est pas négligeable bien que le grand « boom » de ce genre de témoignage soit déjà révolu. Sans doute que la critique croissante des fondements racistes et impérialistes de la colonie et les rumeurs de décolonisation motivent les vétérans à œuvrer à la construction d’un passé héroïque de la colonisation au sein de laquelle les pionniers ont effectué un travail honorable de civilisation.[1] Dans ce sens, l’édification du monument colonial de Vielsalm est plus qu’un hommage et une commémoration, il revêt également un caractère pédagogique. De nombreux anciens colons ont le sentiment que leurs concitoyens sont relativement peu conscients de l’importance de l’œuvre impérialiste pour la Belgique et des sacrifices faits par la génération des pionniers coloniaux.
>Le monument est inauguré le 28 juillet 1957, par la baronne de Dixmude, veuve d’Alphonse Jacques de Dixmude immortalisé en ce lieu. Parmi les personnes présentes se trouvent les représentants des rois Baudouin et Léopold III et du ministre des Colonies, une délégation de la Force publique (l’armée coloniale du Congo Belge) ainsi qu’une forte représentation des notables locaux et des familles des anciens colons.
En novembre 2010, dans le cadre du cinquantième anniversaire de l’indépendance du Congo, la commune de Vielsalm a ajouté une nouvelle plaque de commémoration en face du monument pour les contributeurs salmiens à la Colonie de Léopold II. Le texte de la plaque précise : Vielsalm se souvient des Salmiens qui ont aidé au développement de ce pays parfois au détriment de leur vie.


Localisation

Le monument se trouve au coin de l’avenue de la Salm et de la rue de la Chapelle à Vielsalm, ville natale de Diderrich


Bibliographie


Notes

  1. Au début des années 50, il n’est pas encore question de parler d’une politique d’émancipation des élites congolaises, mais les mouvements d’indépendance qui ont fait tomber les colonies britanniques, françaises et néerlandaises peu après la deuxième guerre mondiale, donnent au gouvernement belge des raisons de s’inquiéter.