Masius, Jean-Baptiste-Nicolas-Voltaire (1836-1912)
Médecin, professeur à l’Université de Liège né le 3 mars 1836 à Remich au Grand-Duché de Luxembourg et décédé le 28 décembre 1912 à Liège.
Biographie
Fils de médecin, Voltaire Masius naît le 3 mars 1836 à Remich au Grand-Duché de Luxembourg. Il fait des humanités à l’Athénée d’Arlon avant d’entrer à l’Université de Liège en 1854. Il est admis par Théodore Schwann comme préparateur du cours de physiologie humaine de 1857 à 1859 [1].
En 1861, il est reçu docteur en médecine. Il bénéficie d’une bourse de voyage du gouvernement belge et part se former auprès de Claude Bernard pendant les semestres d’hiver de 1861-1862 et de 1862 à 1863. Il occupe ses semestres d’été en fréquentant les cliniques universitaires de Paris, de Vienne, de Wutzbourg et d’autres centres de recherche en Allemagne. [2]
Il revient en Belgique et s’établit comme médecin généraliste à Arlon.
Suite à une épidémie de choléra dans la région de Remich, Masius se rend dans son village natal pour enrailler le fléau et guérir son propre père [3].
À la même époque, l’Université de Liège l’engage comme chargé de cours et chef de travaux pour l’enseignement de l’anatomie. Il devient professeur extraordinaire en 1867 et accède à l’ordinariat en 1871. Il s’occupe des cours d'anatomie descriptive puis de thérapeutique et de pathologie générale, tout en étant titulaire de la clinique des maladies des enfants. En 1879, il succède à Joseph Antoine Spring pour les cours de clinique de médecine interne.
Il devient professeur émérite le 10 août 1901. Il remporte le Prix quinquennal des Sciences médicales pour la période de 1870 à 1875. [4]
Il est nommé correspondant de l'Académie royale des Sciences et Belles-Lettres de Bruxelles, le 15 décembre 1880 et membre de l’institution le 15 décembre 1896. Il est directeur de la Classe des Sciences en 1906.
Il occupe la place de recteur de l’Université de Liège de 1897 à 1900.
Il est décoré de la croix de commandeur de l'Ordre de Léopold et des palmes d'officier d'Académie[5].
En 1911, la Société médico-chirurgicale de Liège fait créer à sa demande, une fondation qui porte son nom.
Il décède le 28 décembre 1912. [6]
Travaux
Les principaux travaux de Masius ont trait à la physiologie du système nerveux. En 1867, il met en évidence l'existence du centre ano-spinal chez le lapin qui est appelé, centre de Masius, et qui se situe à la hauteur des dernières vertèbres lombaires. Sa fonction est de réguler la tonicité et les réflexes du sphincter de l'anus. Il localise plusieurs centres du même type et chez différentes espèces[7].
Il découvre avec Constant Vanlair le siège et les dimensions des centres affectés à la réflexibilité des membres de la grenouille. Ils observent, entre autres, les localisations topographiques médullaires et mettent au point une méthode précise et universellement employée, basée sur la recherche de points de repère dans l'insertion des racines. Ils étudient aussi la régénération anatomique de la moelle épinière chez la grenouille. [8].
Les deux chercheurs travaillent également sur les nerfs vasomoteurs et leur mode d’action.
De son côté, Masius se penche sur l’action du vague et du sympathique sur la diurèse.
Il analyse également plusieurs cas d’ankylostomiase et des troubles de l’acuité visuelle entraînant dans certains cas une amaurose. [9]
Il effectue avec Paul Francotte une étude sur les polynévrites.
En 1871, il analyse avec Vanlair un cas d’amyotrophie.
Masius rédige des travaux sur une substance sécrétée par l’estomac qu’il appelle la stercobiline.
Il nuance la définition de l'état septicémique établie par Koch en la distinguant nettement des infections sanguines passagères d'ordre secondaire.
Il étudie avec Lucien de Beco les phénomènes de sero-agglutination vis-à-vis du bacille tuberculeux chez l'homme et chez l'animal. [10]
Il achève, avec Vanlair, l’œuvre fondamentale de Spring, consacrée à la Symptomatologie morbide, travail grâce auquel les deux chercheurs remportent le Prix quinquennal.
Il rédige plusieurs synthèses en médecine préventive. Il y relate la symptomatologie clinique des premiers cas d'ankylostomiase et dénonce les dangers de l'infestation du bassin minier liégeois.
Il fait paraître les Annales de clinique interne rédigées avec la collaboration avec de Schiffers et Closson et publiées en 1886. Masius y traite de sujets variés[11].
En 1880, Masius présente un cas de patient atteint de syringomyélie et, en 1891, une description du rétrécissement duodénal en dessous de l'ampoule de Vater.
Il met en évidence l’efficacité du salicylate de soude dans le traitement du rhumatisme articulaire aigu. [12]
Il étudie le rôle des médications antithermiques pour soigner certaines affections entre autres, pour les patients atteints de tuberculose.
Il analyse également l’efficacité thérapeutique de la digitaline et de la digitoxine et d’autres substances[13].
Masius publie plusieurs articles dans le Bulletin de l'Académie de médecine, entre autres en 1884, une étude consacrée à l’ankylostomasie. [14]
Publications
- La liste complète des travaux de Masius est disponible dans VANLAIR, Constant, "Notice sur Voltaire Masius, membre de l’Académie", in Annuaire de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, 1914, p. 114.
Bibliographie
- VAN CAUWENBERGE, Henri S., "Masius, Jean, Baptiste, Nicolas, Votaire", in La Nouvelle Biographie nationale, t. 8, p. 257-260.
- VANLAIR, Constant, "Notice sur Voltaire Masius, membre de l’Académie", in Annuaire de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, 1914, p. 79-116.
Notes
- ↑ VANLAIR, Constant, "Notice sur Voltaire Masius, membre de l’Académie", in Annuaire de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, 1914, p. 81
- ↑ VAN CAUWENBERGE, Henri S., "Masius, Jean, Baptiste, Nicolas, Votaire", in La Nouvelle Biographie nationale, t. 8, p. 257.
- ↑ VANLAIR, Constant, "Notice sur Voltaire Masius, membre de l’Académie", in Annuaire de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, 1914, p. 82
- ↑ VAN CAUWENBERGE, Henri S., "Masius, Jean, Baptiste, Nicolas, Votaire", in La Nouvelle Biographie nationale, t. 8, p. 257.
- ↑ VANLAIR, Constant, "Notice sur Voltaire Masius, membre de l’Académie", in Annuaire de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, 1914, p. 84
- ↑ VAN CAUWENBERGE, Henri S., "Masius, Jean, Baptiste, Nicolas, Votaire", in La Nouvelle Biographie nationale, t. 8, p. 259.
- ↑ VANLAIR, Constant, "Notice sur Voltaire Masius, membre de l’Académie", in Annuaire de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, 1914, p. 95
- ↑ VANLAIR, Constant, "Notice sur Voltaire Masius, membre de l’Académie", in Annuaire de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, 1914, p. 99
- ↑ VAN CAUWENBERGE, Henri S., "Masius, Jean, Baptiste, Nicolas, Votaire", in La Nouvelle Biographie nationale, t. 8, p. 258.
- ↑ VAN CAUWENBERGE, Henri S., "Masius, Jean, Baptiste, Nicolas, Votaire", in La Nouvelle Biographie nationale, t. 8, p. 258.
- ↑ VANLAIR, Constant, "Notice sur Voltaire Masius, membre de l’Académie", in Annuaire de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, 1914, p. 106-108.
- ↑ VAN CAUWENBERGE, Henri S., "Masius, Jean, Baptiste, Nicolas, Votaire", in La Nouvelle Biographie nationale, t. 8, p. 259.
- ↑ VANLAIR, Constant, "Notice sur Voltaire Masius, membre de l’Académie", in Annuaire de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, 1914, p. 106.
- ↑ VANLAIR, Constant, "Notice sur Voltaire Masius, membre de l’Académie", in Annuaire de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, 1914, p. 108.