Horticulture en Belgique
- En 1895, l'horticulteur français Charles Baltet publie un grand volume sur l'Horticulture dans les cinq parties du monde. La section concernant la Belgique, reprend une énumération des plus importantes Sociétés d'Horticulture dans le pays.
Son texte, reproduit ci-desous, offre un tableau intéressant d'une culture scientifique éblouissante et répandue.
Sociétés d'horticulture
Les Sociétés d'horticulture sont réparties dans toutes les provinces. Il en est de peu connues, de trop éphémères; d'autres ont un cadre trop restreint. Nous signalerons les principales et passerons sous silence les associations purement forestières ou scientifiques.
La Société royale d'agriculture et de botanique de Gand est la première Société horticole qui ait été fondée sur le continent.
Au mois d'avril 1808, à leur retour d'Angleterre, ou ils avaient assisté à des réunions de jardiniers qui apportaient des fleurs et en récompensaient les producteurs, quelques fleuristes de Gand résolurent de les imiter.
Ils étaient une trentaine de confrères.
La fondation fut définitive le 10 octobre suivant, et la première exposition ouverte du 6 au 9 février 1809, dans la salle enfumée du cabaret Frascati. Gand était alors sous-préfecture du département français de l’Escaut. Le buste de Napoléon et le drapeau tricolore présidèrent à cette exhibition florale, composée de quarante-six plantes et concourant à un prix et deux accessits !...
Ce noyau devint, après de nombreuses péripéties, la Société royale d'agriculture et de botanique de Gand, si puissante, et qui, lors de sa brillante Exposition de 1888, au Casino, voulut reproduire la petite scène intime qui entoura son berceau a quatre-vingts années de distance.
La Société Gantoise, dirigée par un amateur d'élite, connaisseur et écrivain distingué, succédant à d'autres mécènes horticoles, peut être fière des splendides floralies qu'elle offre tous les cinq ans, avec un succès sans pareil !
Nous placerons immédiatement après la Société royale le Cercle d'arboriculture de Belgique, plus récent, mais qui a l’honneur d'être présidé, également, par le savant et dévoué président de la Société royale, M. le comte Oswald de Kerchove de Denterghem.
Le 23 octobre 1864 se fondait, à Gand, le Cercle professoral pour le progrès de l’arboriculture en Belgique, ayant pour but principal l’uniformité du système d'enseignement et le choix des meilleures espèces fruitières, la distribution de graines et de greffons, etc.; plus tard, il prit son titre définitif : Cercle d'arboriculture de Belgique
Son organe, le ‘’Bulletin d* arboriculture, de floriculture et de culture potagère’’, mensuel, illustré de chromos de fruits et de légumes, est rédigé d'une façon intelligente et instructive. On y retrouve la plume autorisée et intarissable des professeurs praticiens Van Hulle, Rodigas, Burvenich, Pynaert, secondés par des collaborateurs habiles, et des élèves qui marchent sur leurs traces.
Le Cercle a organisé des excursions à l’étranger, des concours de vergers, de grandes Expositions avec congres internationaux ; il a participé aux Expositions universelles de Paris. En 1876, il offrait l’hospitalité à la Sociéte pomologique de France.
An commencement du siècle, les jardiniers de Bruges, réunis en confrérie sous l’invocation de sainte Dorothée, leur patronne, se groupèrent en Société des fleuristes, puis en Société de Flore (1828), et trente ans plus tard, en Société provinciale d'horticulture et d'arboriculture, titre remplacé enfin par celui de Société royale d'horticulture et de pomologie de Bruges.
Faut-il rappeler que, à ses débuts, les concours de fleurs se tenaient a l’église le 6 février ; puis on allait à l’auberge fêter les vainqueurs qui offraient à leur tour une médaille pour le concours prochain ?
Quel fraternel exemple à rappeler aux lauréats modernes !
La Société royale d'agriculture et d'horticulture de Tournai, 1818, a organise de belles expositions, y compris l’Exposition Internationale de 1869, sa centième.
En 1862, elle créa l’école d'arboriculture dont il a été parlé. M. Étienne Griffon, arboriculteur français, en est le Directeur.
Longtemps elle fut présidée par Barthélemy Dumortier, célèbre patriote, et ses succès sont continus.
La Société royale d'agriculture et d'horticulture de Louvain, 1820, a deux sections distinctes répondant à son titre.
Expositions ; conférences par des hommes de science, des instituteurs. des chefs de culture.
La Société royale de Flore de Bruxelles, 1822, est née d'une confrérie de jardiniers qui remontait à 1660, et sur le registre de laquelle figurent les noms de quelques souverains et autres grands personnages.
Expositions avec on sans congrès nationaux ou internationaux.
Concours mensuels. — Conférences donnant droit au diplôme de capacité.
La Société royale d'horticulture et d'agriculture d'Anvers, 1838, une des premières, a organisé, dés 1834, des concours particuliers de légumes, de fruits, de dahlias.
Sans ses auspices, le Conseil échevinal de la Ville a récompensé les collections de plantes fleuries au marché.
Elle a été chargée de l’organisation des concours aux Expositions universelles d'Anvers, 1885 et 1894.
La Société royale d'horticulture de Mons, 1818, favorise le commerce en admettant les étrangers a ses concours ; elle pratique l’enseignement par des conférences, et son initiative s'est manifestée dans la création d'une école professionnelle de jardinage, à Mons.
La Société royale d'horticulture de Liège, 1830, reconstituée en 1860, encourage les producteurs et les amateurs par des visites et des concours, principalement de fruits et de vergers.
Conférences maraîchères, suivies d'une distribution de semences.
Après avoir abandonné son titre du début « Les amis de Linné », la Société royale Linnéenne de Bruxelles, 1835, fit coïncider ses expositions annuelles avec la Fète nationale.
Conférences réussies ; des ouvrages sont décernes aux auditeurs les plus assidus. — Herborisations suivies.
La Société d'horticultnre de Renaix, d'abord « Société des jardiniers de Renaix », a modifié son titre, en 1844.
Expoditions. — Conférences pratiques et expérimentales. — Sa dévise est : « l’Utile et l’Agréable ».
La Société royale d'horticulture de Malines, 1837, a crée son jardin botanique d'expériences et de promenade en assainissant un quartier insalubre.
Inauguration de la statue du célébre botaniste Dodoëns, enfant du pays.
Belles expositions. — Conférences pratiques en deux langues.
Sous le nom de « Sociéte de Flore », la Société royale d'horticulture et d'agriculture de Verviers, 1838, a organisé des causeries et des concours sur l’OEillet et d'autres plantes adoptées dans la localité.
Distribution de graines. — Encouragements aux cultivateurs de potagers, de pépinières, de serres, de vergers, et aux botanistes.