Schayes, Antoine-Guillaume-Bernard (1808-1859)

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Historien, archiviste et archéologue né à Louvain le 11 janvier 1808 et décédé à Ixelles, le 8 janvier 1859.</br>

Biographie

Né à Louvain le 11 janvier 1808, Antoine-Guillaume-Bernard Schayes est le fils unique d'un père architecte et de Jeanne-Marie-Gabrielle de Baraige. De son mariage, naquirent trois enfants dont deux survécurent. Il semblerait que le jour même de la naissance de son troisième enfant, le 20 décembre 1855, la cadette de la maison décéda d'une fièvre typhoïde.

Il débuta sa scolarité par des humanités au collège communal de Louvain. Par lui suite, il entreprit à l'Université de Louvain des études en philosophie puis en droit qu'il ne poursuivit cependant pas jusqu'à leur terme. Toutefois, la fréquentation assidue de la bibliothèque de l'université lui permit de faire la rencontre du Baron Frédéric-Auguste-Ferdinand-Thomas de Reiffenberg (1795-1850) dont Antoine-Guillaume-Bernard Schayes devint l'assistant.

En juillet 1830, il fut appelé comme archiviste à la bibliothèque du Roi à La Haye afin d'en élaborer son catalogue. Néanmoins, l'indépendance de la Belgique et les événements qui y conduisit, rendit sa situation en tant que Belge particulièrement inconfortable et le poussèrent à retrouver la demeure familiale à Louvain en 1832 ou en 1833.

En raison de sa nomination comme "employé de première classe" aux Archives du Royaume, le 12 octobre 1835, A.-G.-B. Schayes déménagea à Bruxelles suivit de très peu par sa mère qui décéda sept ans plus tard en 1842. Il conserva se poste justqu'en 1847.

À cette date, ses multiples travaux lui permirent d'accéder au poste de Conservateur du nouveau Musée royal d'Artillerie, d'Armures et d'Antiquités et d'Ethnologie dont les directeurs étaient le Comte Amédée de Beauffort et le Général Donny.

Le déplacement écourté que Schayes avait effectué à La Haye ne le découragea pas de visiter le reste de l'Europe. En effet, il séjourna en Allemagne, mais également en Suisse, en Italie et en Sicile.

Son travail d'érudition fut couronné par sa nomination comme membre correspondant de l'Académie Royale dès le 4 mai 1838, puis effectif de la Classe des Lettres en 1847 et membre honoraire de la Société des Antiquaires de Morinie. il appartenait à de nombreuses autres sociétés savantes belges et étrangères notamment à la Société des Antiquaires de France, de l'Académie d'archéologique de Madrid, mais également d'une vingtaine de société d'Allemagne et des Pays-Bas. Le 2 février 1843, il eut également l'honneur d'être élu par le Ministre de l'instruction publique de France membre correspondant de son département pour les travaux historiques.

Par arrêté royal du 19 juillet 1856, il fut décoré de la Croix de Chevalier de l'Ordre de Léopold.

Frappé soudainement par la maladie, A.-G.-B. Schayes s'éteignit une semaine plus tard à Ixelles le 8 janvier 1859 à l'aube de ses 51 ans.

Travaux

Le Baron de Reiffenberg susmentionné dirigeait à l'époque les Archives historiques des Pays-Bas. Les liens tissés avec A.-G.-.B. Schayes permirent à ce dernier d'éditer ses premières productions scientifiques sous son nom. L'article de Schayes dans le tome V des Archives portait déjà le germe d'une partie des travaux qui se succédèrent par la suite. En effet, son mémoire, intitulé Réfutation de l'opinion de M. Raepsaet, qui attribue au repeuplement du pays des Éburons, des Nerviens et des Atuatiques, par des Ambienois et des Vermandois, l'origine de la langue wallonne porte les germes des recherches qu'il conduisit tout au long de sa vie.

Les Archives historiques des Pays-Bas hébergèrent également ses études sur le Castellum menapiorum, ces dernières furent développées et honorées de la médaille d'or dans et par la Société des Antiquaires de Morinie. </br>

À son retour de La Haye, après avoir confié les documents qu'il avait collectés au Baron de Reiffenberg - dont ce dernier ne fit jamais usage - sur l'histoire des Pays-Bas, A.-B.-Schayes se consacra à l'étude du Parc de Wespelaer, Promenade au parc de Westpelaer (1833).

Sa contribution à l'histoire de la Belgique fut fondamentale par sa monographie en trois volumes (le premier en 1840) Les Pays-Bas avant et pendant la domination romaine. Outre une critique des sources précédentes, cet ouvrage compose un panorama géographique et politique des territoires qui constituent la Belgique. A.-G.-B. Schayes en préparait une seconde édition quand la mort le rattrapa en 1859. Deux volumes furent édités, le troisième fut complété et édité par Ch. Giot, un collègue des Archives.

Outre les questions archéologiques, A.-G.-Schayes s'intéressa tout particulièrement à l'architecture en Belgique, et ce relativement tôt dans sa carrière. Il les développa avec son mémoire Quels sont les principaux monuments d'architecture qui, dans la province du Brabant, ont été construits, à commencer de la période chrétienne jusqu'au XVIe siècle ? Récompensé de la médaille d'argent par l'Académie qui vota l'impression sous condition de certaines révisions. Cet ouvrage ne fut toutefois jamais imprimé. Toutefois, son travail sur l'architecture devait se voir concrétiser au travers de la publication de quatre volumes dénommés L'Histoire de l'architecture en Belgique dont le quatrième et dernier volume fut déposé en 1850, qui connaîtra une seconde édition revue et augmentée.

Son accession au Musée royal d'Armures, d'Antiquités et d'Ethnologie fraîchement édifié par la jeune nation belge lui permit d'établir un catalogue des collections du musée transférées à la Porte de Hal en 1847-48.

Bibliographie

CHALON, Renier, ["Notice sur Antoine-Guillaume Bernard Schayes"], in Annuaire de l'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, 1860, 26, p. 139-155.

HYMANS, Henri, ["Schayes, Antoine-Guillaume-Bernard"], in Biographie Nationale, 1911-1913, 21, col. 604-626.

KERVYN de LETTENHOVE, baron de, ["Discours prononcé aux funérailles de A.-G.-B. Schayes"], in Annuaire de l'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, 1859, 25, 216-218.

RUELENS, Charles, ["Notice biographique sur M. A. G. B. Schayes"], in Revue d'Histoire et d'Archéologie, 1859, I, p. 7-12.