Vermoesen, Camille (1882-1925)
De son nom complet: François Marie Camille Vermoesen.
Botaniste, fonctionnaire colonial, professeur et collaborateur au Jardin botanique national de Belgique. Né à Malderen le 2 août 1882, et décédé à Louvain le 17 février 1922.
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Biographie
Camille Vermoesen, fils de brasseur, fut élève au Petit séminaire d’Hoogstraten. Cependant, suite au décès de son père, il fut contraint de reprendre immédiatement l’entreprise familiale à la fin de ses études secondaires. À l’âge de 23 ans, il s’inscrivit à la Faculté des Sciences de l’Université catholique de Louvain. Quatre années plus tard, en 1909, il reçut le titre de docteur en botanique, après une thèse sur la morphologie ovulaire de l’orchidée, préparée dans le laboratoire de Victor Grégoire.[1] Voulant se spécialiser en systématique des plantes, il s’inscrivit la même année comme stagiaire volontaire à l’herbier du Jardin botanique de l’État. Sa candidature était soutenue par Victor Grégoire. La systématique végétale n’était alors pas enseignée dans les universités et était peu populaire chez les jeunes botanistes, qui n’y voyaient qu’une spécialisation ennuyeuse. Cette période de stage ne dura cependant pas longtemps : avec la reprise du Congo par l’État belge, d’alléchants postes de botanistes se libérèrent dans la colonie, et Vermoesen lui aussi céda aux charmes de cette recherche libre et innovante dans un territoire scientifiquement vierge que promettait le Ministère des Colonies. Il présenta sa candidature et fut engagé comme mycologiste du Congo belge pour étudier les cryptogames pathogènes.[2] Après un voyage préparatoire dans les Indes anglaises et néerlandaises, de février 1911 à juin 1912 (qui le menèrent entre autres à visiter les stations de désinfection des plantes de Ceylan), Vermoesen débarqua sur le continent africain, pour y étudier les pathologies du cacaoyer, du caféier, de l’hévéa et de l’elaeis. Il travailla à Mayumbe puis à Eala, où il prit un temps la tête du Jardin botanique d'Eala. Il y découvrit plusieurs nouvelles espèces de plantes. En 1914, il fut nommé sous-directeur de certaines stations de recherche.[3] Une brève maladie mit cependant une fin abrupte au séjour de Vermoesens au Congo. En 1915, il retourna en Europe grâce à un congé anticipé. En 1918, il revint une deuxième et dernière fois sur le continent africain. Le gouvernement belge lui avait confié pour mission de rassembler des informations pour un manuel sur les sortes de bois disponibles dans la région de Mayumbe. Il fit à cet effet un stage à Kew et au Musée d’Histoire naturelle de Paris. À son retour sur le sol belge, fin 1919, Vermoesen fut nommé par le Jardin botanique de l’État conservateur des herbiers et des cultures y associées – un poste vacant depuis 1912. Son travail de terrain concernait la systématique de la flore congolaise. Vermoesen eut ainsi l’occasion de classer et d’étudier son propre matériau récolté au Congo.
Vermoesen était connu parmi ses collègues comme un chercheur impétueux et original, avec une passion pour les grands projets – pour lesquelles son niveau de connaissance de la matière n’était parfois pas toujours suffisamment développé, selon son collègue De Wildeman. En 1921, il fut nommé chargé de cours à l’Université de Louvain pour les cours de phytogéographie et paléontologie végétale, ainsi que pour le cours de systématique des plantes, dans le cadre du doctorat en sciences naturelles, en remplacement de Victor Grégoire. Il donna aussi des leçons complémentaires de botanique en néerlandais aux étudiants de sciences des années de candidature. Vermoesens décéda inopinément, après quelques jours de maladie.
Un certain nombre d’espèces de plantes comme la Polyceratocarpus vermoesenii et la Commelina vermoesenii furent nommées en hommage à Vermoesens.
Publications
Cette liste de publications, publiée par Robyns dans la Biographie coloniale belge (1951), est peut-être exhaustive :
- "Contribution à l'étude de l'ovule, du sac embryonnaire et de la fécondation dans les Angiospermes: Neottia ovata. Orchis latifolia, O. maculata, Epipactis palustris et latifolia", in: La Cellule, 26 (1911), 115-162.
- "La station de fumigation des plantes et des graines de Colombo (Ceylan)", in: Bulletin agricole Congo belge, 2 ( 1911), 718-722.
- De tropische plantenziekten en hun gewicht voor den Kolonialen landbouw, Antwerpen, 1913.
- "Rapport sur quelques maladies cryptogamiques du Cacaoyer au Mayumbe", in: Bulletin agricole Congo belge, 5 (1914), 312-322.
- "Le Sahlbergella singularis et le chancre du Cacaoyer au Mayumbe" in : Bulletin agricole Congo belge, 5 (1914), 261-281.
- "Contribution à l'étude de la Faune et de la Flore du Congo belge. Flore spontanée", in: Bulletin agricole Congo belge, 9 (1918), 253 et 296-318.
- "Notes sur la maladie du « Coup de soleil » des Cacaoyers du Mayumbe", in: Bulletin agricole Congo belge, 11 (1920), 3-21.
- "Note sur Matricaria discoidea L. », in: Tijdschrift van den Wetenschappelijke Kring, 2 (1919-1920), 29-31.
- "Enige belangrijke ziekten onzer congoleesche cultures", in: Natuurwetenschappelijk Tijdschrift, 3 (1921), 13-20, 30-34 en 79-83.
- "Sur la vitalité des formations forestières dans le Bas et le Moyen-Congo", in Congo. 2 ( 1921), 65-77.
- "Études critiques et systématiques sur la -Flore du Congo. I. Notes sur quelques Méliacées du Congo", in: Revue zool. afr. Suppl. botanique, 9 (1921), 37-68 et 10 (1922), 14-64.
- "De fijnere structuur der stuifmeelkorrels en hunne systematische beteekenis bij de Angiospermen », in: Natuurwetenschappelijk Tijdschrift, 4 (1922), 1-12.
- "Les forêts du Congo", in: Congo, (1922), 108-118, 283-291, 433-444 en 615-625.
- Manuel des Essences forestières du Congo belge, 1923 (ouvrage inachevé).
Bibliographie
- Grégoire, V., "Discours prononcé aux funérailles de F.-M.-C. Vermoesen, chargé de cours à l'Université", in: Annuaire de l’Université Catholique de Louvain, 1920-1926, CLXXXVI-CLXXXIX.
- De Wildeman, E., “François-Marie-Camille Vermoesen”, in: Bulletin du jardin botanique de l'Etat à Bruxelles, 8 (1922-1931), 1-8.
- Robyns, W., “Vermoesen (Frans-Marie-Camille)”, in: Belgische Koloniale Biografie, 2 (1951), col. 952-954.
Notes
- ↑ La thèse parut dans La Cellule, la célèbre revue de Jean-Baptiste Carnoy.
- ↑ En vertu de l’Arrêté Royal du 4 février 1911.
- ↑ On ne sait pas exactement de quelles stations il s’agit.