À la conquête de la politique scientifique : Duel Rue de la Science

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Les Caïds pouvaient avoir le sourire. ‘Les Caïds’, c’était le surnom que l’on donnait au début des années 60 à Jean Willems (deuxième en partant de la droite sur la photo) et Marcel Dubuisson. Le premier était secrétaire général du FNRS ; le second était recteur de l’Université de l’État à Liège. Ce soir du 5 mai 1959, la Commission Nationale des Sciences dont ils avaient suscité l’existence clôturait ses travaux au Palais des Académies, en présence du roi Baudouin et du gouvernement. Les deux compères avaient obtenu une grande victoire : un refinancement massif de la recherche fondamentale en Belgique par les pouvoirs publics. Ils allaient cependant bientôt découvrir que le financement public de la recherche avait un prix…

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Un pied dans la porte (de la science)



En effet, tout le monde ne voyait pas d’un bon œil les conclusions de la Commission Nationale des Sciences. Le social-chrétien Pierre Harmel, et son bras droit, André Molitor, s’inquiétaient de la prépondérance des universitaires en son sein, ainsi que de l’accent mis sur la recherche fondamentale dans le vaste plan de refinancement de la science belge. Aux yeux d’Harmel et Molitor, le refinancement massif de la science devait passer non seulement par une meilleure coordination des recherches, mais encore par leur programmation et leur orientation dans le sens des intérêts économiques et sociaux de la Belgique. Un avis que partageait la haute finance bruxelloise et la Fédération des Industries Belges (l’ancêtre de la Fédération des Entreprises Belges), partie prenante de l’« effort national » de 1959.


Pierre Harmel disposait d’un atout : il avait été nommé Ministre des Affaires culturelles du nouveau gouvernement Eyskens, coalition entre sociaux-chrétiens et libéraux faisant suite au Pacte Scolaire (1958). Les rivalités entre catholiques et libres-penseurs n’avaient pourtant pas disparu, loin de là. Ce nouveau ministère, établi comme une simple délégation des pouvoirs du Premier Ministre et dépourvu d’administrations propres, avait en effet pour charge la coordination des financements provenant des différents ministères à la recherche scientifique. Ce faisant, faute d’être parvenu à annexer l’Administration de l’Enseignement supérieur aux Affaires culturelles, le pilier catholique arrachait discrètement la politique scientifique au Ministère de l’Instruction publique, bastion traditionnel des libres-penseurs, et qui subsidiait notamment le Fonds National de la Recherche Scientifique et les Académies. Charles Moureaux, le libéral en charge de l’Instruction publique dans le gouvernement Eyskens III, se rendait bien compte de cet enjeu et avait tenté, en vain, d’enrayer le glissement de la politique scientifique dans la sphère d’influence catholique.[1] Une fois le Ministère des Affaires culturelles supprimé en 1961, la politique scientifique fut versée dans les compétences du Premier Ministre (qui, dans la Belgique de cette époque, est presque toujours un social-chrétien).

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Marcel Dubuisson, recteur de l’Université de Liège entre 1954 et 1971. Source : "Galerie des Doyens de la Faculté des Sciences de l'Université de Liège" in Université de Liège, Site de la Faculté des Sciences de l'Université de Liège, [Online], page consultée le 23 mars 2019.

Marcel Dubuisson, de son côté, était en position de force. À ses yeux, la marge de manœuvre de la Commission Nationale des Sciences était nécessairement limitée, vu le peu de temps dont elle avait disposé dans ses travaux. Aussi avait-il lui-même préconisé, dans un rapport de sous-commission, la mise en place d’un Conseil National de la Recherche et de l’Enseignement supérieur. Ce Conseil serait composé de représentants des milieux scientifiques, économiques et sociaux, nommés par le gouvernement. Le CNRES dirigerait de facto la science en Belgique : il serait chargé d’étudier en permanence les moyens d’améliorer la situation des institutions de haut enseignement et de recherche, pourrait rendre de sa propre initiative des avis au gouvernement, lequel serait dans l’obligation de le consulter pour prendre des décisions (notamment financières) sur la science. Contrairement au Ministère des Affaires culturelles, le Conseil disposerait de services administratifs.


Obtenir satisfaction de cette revendication ne fut pas chose aisée. Les discussions au sein de la Commission Nationale des Sciences avaient été particulièrement orageuses. « Tout faillit sauter à plusieurs reprises. De fortes personnalités s’affrontèrent : Dubuisson, Seeldraers, Janne et bien d’autres, dont les vues étaient loin de coïncider, et qui au-delà d’elles-mêmes, représentaient des intérêts matériels et surtout intellectuels considérables. » rapporte André Molitor (qui y assistait en tant que chef de cabinet aux Affaires culturelles).[2] Dubuisson dut ensuite négocier personnellement avec Pierre Harmel pour imposer ses vues.[3] Ces négociations aboutirent à un compromis lourd d’ambiguïtés. Par l’arrêté royal du 16 juin 1959, Harmel créait le Conseil National de la Politique Scientifique, institution publique complètement indépendante du gouvernement. Le changement de nom était déjà révélateur d’une nouvelle conception de la science, plus dirigiste que le modèle francquiste qui prévalait jusque-là. Sa composition accordait une place plus grande aux représentants de l’industrie que ne l’espéraient Marcel Dubuisson. Dépourvu de personnalité civile, le Conseil était juridiquement à la merci du moindre arrêté royal.[4]



Scientia potestas est


Le recteur liégeois n’était pas au bout de ses peines. Au cours de ses premières années, à l’en croire, le Conseil s’éparpilla en rapports interminables, d’une haute qualité, mais illisibles par le monde politique. Ensuite, la recherche de l’intérêt scientifique national aurait rapidement été mise de côté par les conflits entre institutions de recherche, clans politiques et groupes linguistiques. Les membres du Conseil avaient été soigneusement sélectionnés pour représenter tous les groupes d’intérêts en présence et, toujours selon Dubuisson, c’était à qui tirait le plus la couverture à soi... d’autant plus qu’après 1965, la générosité gouvernementale envers les institutions de recherche et de haut enseignement s’était déjà fort refroidie. Quant aux universités et autres institutions de recherche, elles semblaient peu enclines à coopérer. La première grande entreprise du CNPS fut l’inventaire du « potentiel scientifique de la Belgique » et des crédits accordés aux différentes disciplines et institutions : nombre d’entre elles rechignèrent à dévoiler leurs sources de financement, craignant une inspection déguisée qui conduirait à des coupes budgétaires ou une programmation plus autoritaire.[5]


Alors qu’il était pressenti pour devenir président du Conseil, Dubuisson fut rattrapé par les querelles linguistiques et philosophiques. Pierre Harmel, tout en soutenant la candidature du recteur liégeois, avait fortement insisté pour qu’André Molitor, son chef de cabinet aux Affaires culturelles, devienne secrétaire de ce CNPS. Mais Molitor était catholique et francophone ; il fallait donc que le président fut libre-penseur et néerlandophone. Ce fut le professeur Lucien Massart, socialiste gantois, qui hérita du poste. Marcel Dubuisson se contenta du titre de « premier vice-président ».[6] Il ne supporta pas longtemps (ce qu’il décrit comme) l’amateurisme de Massart et sa propension à prendre des initiatives sans consulter ses collègues. Le 13 mai 1964, dégoûté, il quitta le Conseil en pleine réunion pour aller adresser sa démission au Premier Ministre[7].

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Jacques Spaey. Source : Couverture de La Relève, 27e année, n°31-37, 11 septembre 1971.


Dubuisson retourna au Conseil en 1966. Mais cette fois, c’est le secrétariat du CNPS qui allait lui donner du fil à retordre. Molitor avait quitté le Conseil pour devenir chef de cabinet du roi Baudouin. En juin 1961, il avait été remplacé (à sa demande) par le catholique gantois Jacques Spaey. Intellectuel démocrate-chrétien, haut fonctionnaire catholique aguerri, le docteur Spaey ne tarda pas à devenir la bête noire de Willems et Dubuisson


Spaey faisait partie des proches collaborateurs de Théo Lefèvre, Premier Ministre entre 1961 et 1965, et le conseillait en matière de politique scientifique. Étant directement nommé par le Premier Ministre, il ne répondait qu’à ce dernier. Toujours selon Dubuisson, l’objectif avoué de Spaey était de conforter la mainmise sociale-chrétienne sur la politique scientifique. Le secrétaire se disputait ainsi régulièrement avec Fredi Darimont, professeur à la Faculté des Sciences de l’Université de Liège et membre du Conseil en sa qualité de directeur général de l’Administration de l’Enseignement Supérieur.[8]
Cependant, les tensions étaient plus profondes que les habituelles bisbilles entre la penne et la calotte. Elles portaient sur la conception même de la politique scientifique. Là où ‘les Caïds’ mettaient l’accent sur la recherche fondamentale et l’autonomie des scientifiques, Spaey affirmait haut et fort qu’ « ‘Une politique de la science […] doit se faire avec les scientifiques, mais non par eux. »[9] Il critiquait le « corporatisme scientifique » et « l’attitude aristocratique de plus d’un savant fondamentaliste » ; et était d’avis que les fondations scientifiques privées avaient fait leur temps. Leur système de sélection sur base du seul mérite scientifique était peut-être valable pour les bourses à destination d’individus, mais lorsqu’il s’agissait de la science lourde (Big Science), des équipements aux coûts faramineux réglés par les pouvoirs publics, il fallait selon lui privilégier des « critères d’opportunité et d’efficacité ». En résumé : l’utilité économique.[10] En 1966, dans un rapport remis à l’OCDE, Jacques Spaey dénonçait ainsi la faiblesse du financement public en faveur de la recherche industrielle, et plus encore, la concentration des moyens publics de R&D dans les vieilles industries encore dominantes mais promises au déclin.[11] Toutefois, le secrétaire du Conseil National de la Politique Scientifique ne pensait non plus que l’État dusse « asservir les scientifiques à des buts politiques » : au contraire, le bon planificateur se doit de les associer à ses projets et « Par circonspection, il s’efforcera donc de maintenir en vie, par l’octroi d’un minimum de ressources, tous les bourgeons de la pensée scientifique et de n’en sacrifier délibérément aucun. »[12]


Le docteur Jacques Spaey, dont même Dubuisson reconnaissait les extraordinaires capacités de travail, disposait dans ses manœuvres d’une arme redoutable : les services administratifs du CNPS, installés au 8, Rue de la Science. Ceux-ci avaient été conçus comme un bureau d’études au service du Conseil, placés sous la responsabilité du secrétaire. Mais ce faisant, une administration développait peu à peu une expertise propre en matière de gestion de la recherche. L’appoint des scientifiques et de leurs représentants comme experts auprès du gouvernement devenait moins nécessaire. Il devenait possible de « gérer scientifiquement les activités scientifiques », pour reprendre les termes de Spaey.[13] Savoir, c’est pouvoir. Et une équipe de fonctionnaires travaillant à temps plein a toujours un avantage sur des conseillers déjà bien occupés à diriger leurs institutions et organisations respectives. Palliant ou exploitant (selon les points de vue) la lenteur de travail du Conseil, les services du secrétariat multiplièrent les initiatives et les rapports pointus. Le secrétaire Spaey les soumettait ensuite aux membres du CNPS, sans tenir compte de l’avancée des discussions qui y prenaient place - et souvent à l’improviste, de façon à ce que les représentants des institutions scientifiques n’aient le temps ni de les amender, ni même de les lire.[14] Le Conseil rêvé par Dubuisson était devenu un simple organe de validation des décisions prises par son secrétariat, inféodé au pouvoir politique. Début 1968, les tensions entre le Conseil et son Secrétariat explosèrent. Écœuré par ces méthodes de travail, le recteur de Liège présenta à nouveau sa démission, imité par les recteurs de Gand et Bruxelles puis, en novembre, par le président Jef Rens.[15]



L’assaut


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Théo Lefèvre en 1963. Source : Wikimedia Commons


L’été de la même année, les sociaux-chrétiens lancèrent une véritable offensive étatiste. Un Ministère de la Politique et de la Programmation scientifique fut créé au sein du nouveau gouvernement Eyskens et confié à Théo Lefèvre, avec Jacques Spaey comme secrétaire général.[16] Deux arrêtés royaux suffirent à verser les services d’études du CNPS dans les administrations attachées à ce nouveau ministère, comme l’avait recommandé l’UNESCO. Les Services de Programmation de la Politique Scientifique ou SPPS, ancêtre de Belspo, étaient nés. Ils formeront désormais le cœur de la politique scientifique belge, sous la tutelle tantôt d’un ministre, tantôt d’un secrétaire d’État. Le Conseil National, organe indépendant désormais dépourvu de services d’études, se retrouvait donc transformé en simple organe consultatif d’une administration entièrement dédiée à la politique scientifique, sous tutelle ministérielle. Son influence ne cessa ensuite de décliner.


Pour expliquer cette victoire finale de l’État, il faut rappeler qu’à la fin des années 60, la science et le haut enseignement sont sur le gril, ce qui enhardit les politiques. Mai 68 fait trembler l’institution universitaire sur ses bases, et l’Affaire de Louvain témoigne de la ferme volonté, dans le nord du pays, d’atteindre l’égalité entre néerlandophones et francophones en matière de recherche et d’enseignement supérieur.[17] Selon la tradition de la Rue d’Egmont, Dubuisson et Willems entendaient juger les candidats et les projets de recherche selon leurs seules qualités scientifiques, dans le « cadre national de la science »[18] ; alors que parmi les universitaires flamands, des voix s’élevaient pour exiger un rééquilibrage entre communautés par « quotas ».


Pendant toutes les années 60, les algarades mineures mais significatives s'étaient multipliées entre le FNRS d’une part, et le CNPS puis les SPPS d’autre part. La Rue de la Science voulait en effet imposer ses vues sur les investissements extraordinaires de l’État en faveur de la science, là où la Rue d’Egmont entendait préserver son indépendance totale et sa 'neutralité' politique dans la sélection des projets de recherche. De 1961 à 1965, le CNPS et le FNRS se disputèrent la tutelle de tout nouveau Fonds de la Recherche Fondamentale Collective (FRFC), dont la création consacrait le triomphe de la science lourde. En 1968, à eux trois, le FRFC, le FRSM et l’IISN recevaient du gouvernement une dotation équivalente au double de celle accordée au FNRS.[19] Le gouvernement parvint aussi à tenir le FNRS à l’écart de la gestion du domaine spatial. De plus, le CNPS s’ingérait dans les affaires internes au FNRS, réclamant par exemple la prise en charge par le Fonds des frais engendrés pour les universités par les boursiers FNRS employés dans leurs laboratoires.



L’attaque frontale eut lieu en février 1968. À la Chambre, Théo Lefèvre (très probablement conseillé par Jacques Spaey) proposa d’établir un ‘Institut national de la recherche scientifique’ pour remplacer le FNRS ! Cet Institut recevrait en tout cas les subsides publics que le Fonds touchait, ce qui réduirait celui-ci à un maigre rôle d’appoint dans le domaine du financement de la science. À l’instar de l’IRSIA, l’Institut national de la recherche scientifique constituerait un établissement public doté de la personnalité civile, soumis au plan établi par le gouvernement. Le pouvoir en désignerait la direction à sa guise, sans tenir compte de la représentation des différentes institutions scientifiques du Royaume. Enfin, l’Institut national assurerait « une répartition équitable des bourses et des subventions entre les diverses tendances idéologiques ainsi qu’entre les communautés culturelles nationales. »[20].

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La monarchie entretenait un lien historique avec le FNRS. Ici, Jean Willems avec le roi Baudouin, en 1960, à l’occasion des 40 ans de l’Agence Belga. Source : Herinneringen aan Jean Willems (1895-1970), Bruxelles, FWO, 1972, p. 13.


Terreur à la Rue d’Egmont. Jean Willems appela tous les dirigeants du FNRS à mobiliser leurs réseaux pour défendre l’indépendance du Fonds, et envisagea même de faire appel au roi. Cette mobilisation parvint à stopper le projet : le FNRS était sauf. Ses commissions composées de scientifiques conserveront la sélection, la formation et le financement de base aux chercheurs. Mais pour écarter les critiques, le Fonds prit les devants et adopta des mesures d’égalité entre communautés : la parité linguistique au conseil d’administration et dans les commissions scientifiques de sélection, puis la séparation des budgets alloués aux néerlandophones et aux francophones, et enfin, un surfinancement de rattrapage en faveur des chercheurs flamands (1970).[21].


Les trois duellistes disparurent peu après. Jacques Spaey décéda en 1971, à seulement 63 ans. Une année auparavant, Jean Willems l’avait précédé et, en 1974, ’le dernier prince-évêque de Liège’ mourut dans un accident de voiture. Avec la crise économique des années 70, l’austérité budgétaire et les réformes de l’État, c’était une nouvelle ère qui s’ouvrait pour la politique scientifique belge…




Bibliographie



L'article original de Virgile Royen peut être consulté ici : File:À la conquête de la politique scientifique 2.pdf

Sources


  • Documents parlementaires, Chambre, session 1967-1968, doc. n°551, 1er février 1968, « Proposition de loi créant un Institut National de la Recherche Scientifique Fondamentale ».
  • La Relève, 27e année, n°31-37 (numéro commémoratif en l’honneur de Jacques Spaey), 11/09/1971.
  • Un effort national en faveur de la science. Discours prononcés lors de la séance académique tenue le 5 mai 1959 en présence de Sa Majesté le Roi au Palais des Académies, Bruxelles, [s.n.], [1959].
  • OCDE, Politiques nationales de la science : Belgique, Paris, OCDE, 1966.
  • Spaey, J. (dir.) et al., Le développement par la science. Essai sur l’apparition et l’organisation de la politique scientifique des États, Paris, UNESCO, 1969.
  • Herinneringen aan Jean Willems (1895-1970), Bruxelles, FWO, 1972.
  • Dubuisson, M., Mémoires, Liège, Vaillant-Carmanne, 1977.
  • Conseil National de la Politique Scientifique, Rapport d’activité (1972-1979), Bruxelles, 1980.
  • Molitor, A., Servir l’État, UCL, Louvain-la-Neuve, 1982.
  • Fox, C. R., Le Château des Belges. Un peuple se retrouve, 3e éd., traduction de Weber E.,Bruxelles, Duculot, 1997.


Littérature


  • Halleux, R. et al., Histoire des sciences en Belgique (1815-2000), t. II, Bruxelles, La Renaissance du Livre, 2001.
  • Dujardin, V., Pierre Harmel, Bruxelles, Le Cri, 2004.
  • Bertrams, K., Université & Entreprises. Milieux académiques et industriels en Belgique (1880-1970), Bruxelles, Le Cri, 2006.
  • Halleux, R., Xhayet, G., La liberté de chercher. Histoire du Fonds national belge de la recherche scientifique, Liège, Éditions de l’Université de Liège, 2007.
  • Bertrams, K. et al., Pour une histoire de la politique scientifique en Europe (XIXe-XXe siècles) : actes du colloque des 22 et 23 avril 2005 au Palais des Académies, Bruxelles, Académie royale des Sciences, 2007.
  • Pirot, P., « La ‘Commission nationale des sciences’ et l’émergence d’un concept de politique scientifique en Belgique » in Malpangotto, M., Jullien, V., Nicolaidis, E., L’homme au risque de l’infini. Mélanges d’histoire et de philosophie des sciences offerts à Michel Blay, Bruxelles, Brepols, 2013. (Coll. « De Diversis Artibus », t. 93).
  • Pirot, P., La dynastie belge et la science, Thèse de doctorat en histoire, inédit, Université de Liège, année académique 2014-2015.
  • Halleux, R. et al., Tant qu’il y aura des chercheurs, Liège, Luc Pire, 2015.



Notes


  1. Pirot, Pascal, « La ‘Commission nationale des sciences’ et l’émergence d’un concept de politique scientifique en Belgique » in Malpangotto, M., Jullien, V., Nicolaidis, E., L’homme au risque de l’infini. Mélanges d’histoire et de philosophie des sciences offerts à Michel Blay, Bruxelles, Brepols, 2013. (Coll. « De Diversis Artibus », t. 93), p. 401-402.
  2. Molitor, A., Servir l’État, UCL, Louvain-la-Neuve, 1982, p. 131.
  3. Dubuisson, M., Mémoires, Liège, Vaillant-Carmanne, 1977, p. 441.
  4. En parallèle, deux autres institutions de direction de la politique scientifique furent créées : le Comité ministériel de la Politique scientifique (regroupant tous les ministres susceptibles de subsidier des recherches scientifiques fondamentales ou appliquées, sous la présidence du Premier Ministre) et la Commission interministérielle de la Politique scientifique (regroupant de hauts fonctionnaires des susdits ministères, pour coordonner l’exécution des décisions prises par leurs chefs).
  5. OCDE, Politiques nationales de la science : Belgique, Paris, OCDE, 1966, p. 32-35.
  6. Parmi les autres vice-présidents, on retrouve Hubert Ansiaux, directeur de la Banque Nationale ; Corneel Heymans, professeur à l’Université de Gand et Prix Nobel de Médecine ; Jean Willems pour le FNRS (qui quitta le Conseil en 1964) ; et Henri Janne, prorecteur de l’Université Libre de Bruxelles.
  7. Si l’on croit Dubuisson, le Premier Ministre Théo Lefèvre finit par offrir à Massart le rectorat du Centre universitaire d’Anvers afin de s’en débarrasser. Il fut remplacé par Jef Rens, haut fonctionnaire socialiste au long cours.
  8. Et donc membre du Ministère de l’Instruction publique. Darimont était socialiste. Halleux, R., "La marche des idées" in Halleux, R. et al., Histoire des sciences en Belgique (1815-2000), t. II, Bruxelles, La Renaissance du Livre, 2001, p. 25.
  9. Cité dans « Jacques Spaey vu par ses collaborateurs » in La Relève, 27e année, n°31-37, 11 septembre 1971, p. 2.
  10. Spaey, J.(dir.) et al., Le développement par la science. Essai sur l’apparition et l’organisation de la politique scientifique des États, Paris, UNESCO, 1969 , respectivement, p. 99 et p. 84.
  11. OCDE, Politiques nationales de la science : Belgique, Paris, OCDE, 1966, p. 20, p. 36-38.
  12. Idem, p. 102.
  13. Cité d’après Halleux R. et al., Tant qu’il y aura des chercheurs, Liège, Luc Pire, 2015, p. 141.
  14. « Les travaux sont orientés par des statistiques dont tout le monde sait qu’elles peuvent être présentées d’’une manière’, on perd beaucoup de temps à les commenter, et puis, comme il faut à un moment donné finir, on hâte le travail en approuvant des textes d’autant plus volumineux que l’on a eu moins de temps pour les faire courts. » écrit Marcel Dubuisson. Dubuisson, M., Mémoires, Liège, Vaillant-Carmanne, 1977.
  15. Les autres recteurs revinrent sur leurs démissions, et insistèrent tant et si bien auprès de Dubuisson que celui-ci réintégra le Conseil en 1970. Il le quitta pourtant à nouveau dès le printemps 1971 : blessé par la loi du 24 mars 1971 sur la réforme du fonctionnement des universités de l’État, qui restreignait leur autonomie et leur avait été imposée en mépris de leur opposition, il abandonna l’hermine rectorale.
  16. Libéraux et socialistes s’y étaient opposés tout au long des années 60 ; mais le formateur social-chrétien Paul Vanden Boeynants était parvenu à arracher cette concession au Parti Socialiste Belge dans l’accord de coalition du 12 juin 1968. Molitor, A., Servir l’État, UCL, Louvain-la-Neuve, 1982, p. 137.
  17. Entre 1954 et 1965, sur 25 institutions d’enseignement supérieures en Belgique, seules six étaient exclusivement néerlandophones ; et les centres de recherche flamands souffraient d’un sous-financement et sous-équipement notoire. La majorité des bourses FNRS était encore accordée à des francophones, tout comme les subsides du FRSM, de l’IRSIA, de la FU... Les statistiques montrent cependant que le déficit de vocations scientifiques en Flandre expliquait en partie ce déséquilibre. Vanpaemel, G. ; Van Camp, B., “Wetenschapsbeoefening” in Nieuwe Encyclopedie van de Vlaamse Beweging, t. III, p. 3721-3723.
  18. Jean Willems en 1967, cité d’après Halleux R. et al., Tant qu’il y aura des chercheurs, Liège, Luc Pire, 2015, p. 166.
  19. Documents parlementaires, Chambre, session 1967-1968, doc. n°551, 1er février 1968, « Proposition de loi créant un Institut National de la Recherche Scientifique Fondamentale », p. 1.
  20. Idem, p. 3-4.
  21. Halleux, R. et al., Tant qu’il y aura des chercheurs, Liège, Luc Pire, 2015, p. 167-168