Faculteit Bio-ingenieurswetenschappen Leuven

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Institut agronomique, fondé en 1876 dans le giron de l'Université Catholique de Louvain.

1993- Faculteit Landbouwkundige en Toegepaste Biologische Wetenschappen
1972-1993 Faculteit der Landbouwwetenschappen
1965-1971 Faculteit der Landbouwwetenschappen / Faculté des Sciences agronomiques
1883-1965 Institut Agronomique
1878-1883 Ecole Supérieure d’Agriculture


Historique


L’école agricole de l’Université de Louvain ouvrit ses portes en octobre 1878. La création de cette institution doit être remise dans le contexte des tensions croissantes entre libéraux et catholiques en Belgique. Que l’Institut agricole de l’État à Gembloux[1], d’inclination libérale, produisait chaque année des dizaines de diplômés qui répandaient dans les campagnes « les malheureuses doctrines du matérialisme et de l’athéisme »[2] constitua longtemps une épine dans le pied des chefs catholiques. L’attraction croissante exercée par les villes industrielles et les mines de Wallonie et du Nord de la France sur les petits cultivateurs et les ouvriers agricoles les inquiétait pareillement. La fondation de cette école agricole était pour leur pilier une contre-attaque. En outre, dans les années 1870, une nouvelle crise frappait l’agriculture belge, engendrée par les flots de grains bon marché que les États-Unis et la Russie déversaient chaque année sur l’Europe. Face à la ruine des petits producteurs belges, un sursaut qualitatif était nécessaire, et était notamment encouragé par les grands propriétaires terriens et leur principal représentant, la Société centrale d’Agriculture. Lors de sa séance du 26 avril 1876, Alphonse Proost y appela au développement d'un enseignement agricole supérieur. La Société établit alors une commission chargée d’élaborer un projet d’École supérieure d’agriculture à Louvain.

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La Faculté des Sciences Agronomiques de Louvain dans le Parc d'Arenberg, achevée en 1939. Source : Source : KU Leuven, Faculteit Bio-ingenieurswetenschappen, Website van de KU Leuven, [Online], https://www.biw.kuleuven.be/algemeen/images/KU-C49.jpg/view (Page consultée le 10/07/19).


Le recteur magnifique de l’Université Catholique de Louvain, Mgr Namèche, parvint à convaincre les évêques belges. Ceux-ci lancèrent une importante campagne de souscription auprès des catholiques du pays. En octobre 1878, l’École ouvrait ses portes. Le moment était pourtant très mal choisi : les libéraux venaient de conquérir la majorité absolue au Parlement, et le gouvernement interdit les subsides communaux aux écoles libres en 1879, déclenchant la Guerre Scolaire. Les sommes rassemblées par les évêques furent distraites au profit de l’enseignement catholique. Les professeurs donnèrent un temps leurs cours avec la moitié de leur traitement, mais cela ne suffit pas à sauver l’école qui fut fermée en octobre 1882. Une année plus tard, les collectes et la mobilisation reprirent dans le camp catholique et en 1884, l’École supérieure d’Agriculture, rebaptisée Institut agronomique, ouvrit à nouveau ses portes, incorporée à l’Université Catholique de Louvain. La même année, le gouvernement catholique homogène fondait le Ministère de l’Agriculture, sous l’impulsion (entre autres) d’Alphonse Proost. Ce Ministère abritait le corps des agronomes de l’État, le fer de lance de la politique de relèvement de l’agriculture.[3] Il constitua un débouché sûr pour les diplômés de Louvain, d'autant plus sûr que le parti catholique eut longtemps la haute main sur ce département.


Au cours de ses premières années, l’école n’était cependant pas un véritable « institut ». Elle n’était pas indépendante, mais constituait plutôt une section de la Faculté des Sciences. Pour la plupart des matières, les étudiants devaient s’inscrire aux cours de cette faculté, et les professeurs de l’École y enseignait aussi. En comparaison avec le curriculum proposé à Gembloux, le challenger louvaniste offrait des cours essentiellement théoriques. La situation financière précaire empêcha à l’initiale d’établir un programme de cours autonome et d'engager de nouveaux professeurs, à côté d'Alphonse Proost, Jules Cartuyvels et Alphonse De Marbaix. Les chiffres de la population étudiantes restaient eux aussi très bas au cours des premières années. Tout le monde n’était pas convaincu de l’utilité d’un diplôme scientifique pour le secteur agricole.


Cet état de faits et le caractère très technique et appliqué de la discipline agronomique contribua aux difficultés de l’institut agricole louvaniste pour trouver un équilibre entre enseignement théorique et instruction pratique. Cette dernière fut davantage mise à l’honneur après 1883, avec l’introduction de stages et de travaux de fin d’études sur des thèmes agronomiques, ainsi que la mise en place de cultures expérimentales. En outre, la recherche scientifique y fit ses premiers pas, avec la fondation de laboratoires. Sur les encouragements, entre autres, du chargé de cours Edmond Leplae, l’Institut s’efforça de relever le niveau scientifique de la formation. Le budget augmenta, mais pas en proportion de l’accroissement du nombre d’élèves et professeurs, ce qui engendra de nombreux conflits pour l’attribution des crédits. En 1892, l’Institut fut officiellement rattaché à la Faculté des Sciences.
Au plan d’études originel fut rattachée en 1895 (sous l’impulsion d’Alphonse Proost) une quatrième année facultative – rendue obligatoire en 1902 – qui rendait possible une spécialisation en sylviculture, agronomie, chimie agricole ou agriculture coloniale. Le prestige académique de l’école en bénéficia (l’objectif était aussi de faire concurrence à Gembloux, qui suivit en 1898). Toutefois, certains déploraient (déjà) que le niveau était devenu trop élevé pour le public étudiant originellement visé, à savoir les fils de propriétaires fonciers. Les liens avec l’agriculture pratique et la population rurale devenaient toujours plus tenus, au grand dam du professeur Leplae, notamment. Pour cette raison et sous l’impulsion de ce dernier, l’Institut créa en 1908 un grade de licencié en sciences agronomiques appliquées, à côté du grade d’ingénieur agricole (l’objectif était aussi de faire concurrence à Gembloux, qui suivit en 1919).
Pendant l’Entre-Deux-Guerres, les études d’ingénieur agronome prirent un tour toujours plus scientifique. En 1923, le diplômé d'ingénieur chimiste agricole fut officiellement reconnu par un arrêté royal. En 1934, la durée des études fut portée à quatre années obligatoire et une année facultative, dans l’espoir d’obtenir une reconnaissance officielle du diplôme comme grade universitaire. En 1947, ce fut chose faite : le diplôme d’agronome fut désormais délivré après cinq années d’étude, et protégé par un grade légal. La licence, transformée en graduat en 1937, fut supprimée en 1948, faute d'élèves. En outre, en 1940, le grade scientifique de docteur en sciences agronomiques avait été établi pour promouvoir la recherche fondamentale parmi les anciens élèves. Ce mouvement de scientifisation des études d’agronomie ne fut cependant pas de tout repos : c’est que les intérêts matériels en jeu n’étaient guère négligeables…

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Le Centre de recherches zootechniques à Lovenjoel. Source : Agricultura, v. 15 (2e série), n°4, Décembre 1967 (Rapport d’activité de la Faculté des Sciences Agronomiques de l’Université Catholique de Louvain), p. 201.


L’Institut connut aussi une série d’agrandissements. En 1883, l’école agricole reçut son propre bâtiment. Quatre années plus tard, on créa dans le bâtiment voisin une École de Brasserie, sous la direction de l’ingénieur Jules Vuylsteke. À partir de 1908, les étudiants de l’Institut agronomique suivirent des leçons de zootechnie de l’autre côté de la rue, dans le tout nouvel Institut zootechnique de Médecine vétérinaire pour animaux domestiques du professeur Leopold Frateur. Cette institution était théoriquement indépendante, mais dans les faits, elle collaborait régulièrement avec l’Institut agronomique. À partir de 1913, les leçons furent peu à peu dédoublées en sections françaises et flamandes, ce qui entraîna une augmentation du nombre de professeurs. Une coopération amicale se développa entre la section néerlandophone, représentée par Leopold Frateur, et la Landbouwhoogeschool de l’État à Gand, sous la direction de Cyriel Van Damme (le corps professoral de la Landbouwhoogeschool gantoise était à cette époque essentiellement composé d’alumni de Louvain, dont Van Damme lui-même).
À la fin des années 30, l’Institut agronomique quitta ses locaux étroits de la Minderbroedersstraat pour un bâtiment spécialement construit pour lui, dans le Parc d’Arenberg. La construction de ce bâtiment avait été permise par la vaste campagne de collecte de fonds lancée à l’initiative de l’Association des Anciens Élèves de l’Institut auprès des industries et associations agricoles. Les travaux commencèrent en 1936 et le déménagement fut achevé en octobre 1939.

À la même époque, des centres de recherche furent annexés à l’Institut, souvent en collaboration avec le Boerenbond[4], notamment : le Centre zootechnique de Lovenjoel et sa ferme, sous la direction de Arthur Molhant ; la Station d’Étude des Semences ; et la Station d’Amélioration des Plantes d’Heverlee, sous la direction d’Amaat Dumon. En 1934, suite à la loi sur les écoles agréées, l’Institut agronomique reçut pour la première fois un directeur, Victorien Antoine.


En 1965, l’Institut agronomique fut transformé en Faculté des Sciences agronomiques. Le nombre de spécialisations de fin d’études passa de cinq à quinze. À partir de 1966, les ingénieurs de la Faculté purent utiliser le prédicat « Ir. », ce qui les mettait enfin sur le même pied que les ingénieurs civils. En 1968, la décision politique de séparer l’Université de Louvain unitaire en deux universités autonomes eut pour conséquence le déménagement de la Faculté des Sciences Agronomiques de l’UCL (1974). De nombreux professeurs et membres du personnel quittèrent alors Heverlee pour Louvain-la-Neuve.

En 1991, le titre de « bio-ingénieur » fut introduit, et deux années plus tard, la Faculté louvaniste prit le nom de « Faculteit Landbouwkundige en Toegepaste Biologische Wetenschappen ». Dans les années qui suivirent, l’accent fut mis sans cesse davantage sur les biotechnologies, la coopération avec les pays en voie de développement, la protection de l’environnement, l’équilibre nutritionnel et la qualité des aliments. Aujourd’hui encore, ces thèmes forment les fondements de la Faculteit.

Du côté de Louvain-la-Neuve, une évolution similaire eut lieu. En 1994, le décret Lebrun établit les diplômés d'ingénieur agronome et ingénieur chimiste et des bioindustries. En 2001, ces diplômés furent remplacés par le grade unique de bio-ingénieur. En 2009 apparurent les masters de bioingénieurs en sciences agronomiques, en chimie et bio-industries, et en sciences et technologies de l'environnement, auxquels il faut ajouter depuis 2010 la gestion des forêts et des espaces naturels. Enfin, en septembre 2014, la Faculté néo-louvaniste fut rebaptisée "Faculté des Bio-ingénieurs".

Membres éminents du personnel

Professeurs de la première génération

Professeurs notables des générations ultérieures

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Préparation des coupes de Nitrobacter à l’ultramicrotome au sein du Laboratoire de mycologie systématique et appliquée, en 1967. Source : Agricultura, v. 15 (2e série), n°4, Décembre 1967 (Rapport d’activité de la Faculté des Sciences Agronomiques de l’Université Catholique de Louvain), p. 201.

Pour l’après-45, se distinguèrent au sein du corps professoral de l’Institut agronomique :


Présidents, directeurs et doyens


Bibliographie


Notes

  1. L’Institut agricole de l’État avait été fondé sous un gouvernement libéral. Le Ministre Charles Rogier avait nommé des professeurs de tendance libérale.
  2. Ce sont les mots du recteur louvaniste Alexandre Namèche en 1874, cité dans *Van Molle, L., Katholieken en Landbouw. Landbouwpolitiek in België 1884-1914, Leuven, 63-69 en 100.
  3. Vilain XIIII, Sénateur, Président de l’Association des Ingénieurs de l’Institut agronomique de Louvain, « Discours » in Agricultura, 1878-1929 : Numéro Jubilaire des Fêtes du Cinquantenaire de l'Institut Agronomique. Jubelnummer der Half-Eeuwfeesten van het Landbouwinstituut, 1929, p. 11-17.
  4. L’Institut avait toujours entretenu de bonnes relations avec le Boerenbond, dont les locaux étaient situés dans la même rue.