Lameere, Auguste Alfred Lucien Gaston (1864-1942)
Zoologiste, entomologiste, professeur à l’Université libre de Bruxelles né à Ixelles, le 12 juin 1864 et décédé à Bruxelles, le 6 mai 1942.
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Biographie
Auguste Lameere est né à Ixelles (Elsene) le 12 juin 1864. Il a étudié le grec et le latin à l'Athénée de Bruxelles.[1] A l'âge de 16 ans, il est déjà membre de la Société royale belge d'entomologie. En 1934, il devient président d'honneur de cette société.[2] Il a épousé Jeanne De Greef en 1901, avec qui il a eu deux enfants.[3]
Il s'inscrit au cours de physique de l'Université libre de Bruxelles où il obtient son doctorat en physique en 1887. Il devient également chef de travaux pratiques dans le cours de physique.[4]
En 1890, il est promu docteur agrégé à l'Université de Liège avec sa thèse sur la cytologie des œufs de rotifères et de pucerons par parthénogenèse ("reproduction vierge", une forme de reproduction asexuélle).[5]
Son promotor était Édouard Van Beneden.[6]
La même année, il est nommé chargé de cours de zoologie systématique à la Faculté des Sciences de l'ULB. Il est également chargé du cours de biologie à l'École des Sciences Sociales.[7]
Il a occupé la chaire d'anatomie comparée à l'ULB. En 1909, le cours sur les éléments de zoologie est ajouté. Il enseigne désormais tous les cours de zoologie à l'ULB.[8]
Il a également enrichi la collection de spécimens destinés à illustrer les cours et à être utilisés lors des travaux pratiques.[9]
Il se rend avec Jean Massart à Zarmatt (Suisse), où ils étudient ensemble la faune et la flore de la région.[10]
L'étude de la flore et de la faune des déserts d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient a fait l'objet d'un second voyage dans le Sahara algérien par le même duo.[11]
Il a également occupé un certain nombre de postes administratifs à l'ULB. Il est le recteur de l'ULB de 1906 à 1908. Il est également membre du Conseil d'administration et membre permanent du Bureau.
Pendant la Première Guerre mondiale, il séjourne en France au laboratoire de Roscoff, où il s'était rendu avant le début de la guerre.[12]
À cette époque, il se rend fréquemment au Musée de Physique de Paris, où il étudie les fossiles collectés par Brogniart.[13]
En 1920, après le décès de Ernest Rousseau, il devint le nouveau directeur de la station d'Overmere. Dans cette station, des recherches étaient menées sur les protistes, les bryozoaires, les polypes d'eau douce et d'autres organismes dans et autour de l'Escaut. La station a été fermée pendant la Seconde Guerre mondiale.[14]
En 1926, il a fondé l'Institut Zoologique Torley-Rousseau à l'ULB. Cette fondation a été rendue possible grâce à un don de Mme Torley-Keller. Il a publié ses observations dans ce laboratoire dans la revue: Receuil de l'Institut zoologique Torley-Rousseau. Il a également introduit le Précis de Zoologie.[15]
En 1934, il a été admis au statut d'émérite.[16]
En 1890, il est devenu membre de la Société royale zoologique de Belgique.[17]
Il a été président de cette société de 1900 à 1902 et président d'honneur à partir de 1934.[18]
Il devient membre correspondant de l'Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique en 1902, membre effectif en 1906 et directeur en 1922.
Il est devenu membre correspondant de l'Institut de France et de l'Institut Grand-Ducal de Luxembourg en 1918.[19]
Il était décerné le Prix Décennal des Sciences Zoologiques décerné par le Gouvernement belge pour la période 1912-1921. Ce prix a récompensé ses travaux de recherche en France pendant la Première Guerre mondiale.[20]
Il était Grand Officier dans l'Ordre de Léopold et dans l'Ordre de la Couronne. Il était chevalier de la Légion d'honneur française.[21]
Au début de la Seconde Guerre mondiale, le 10 mai 1940, il se trouve à De Panne. Il retourne à Bruxelles où il enseigne pendant deux ans.
Il est décédé le 6 mai 1942.
Travaux
Auguste LameereLe était un des plus important défenseurs du darwinisme. Lameere s'est principalement concentré sur la phylogenèse, la recherche d'une classification naturelle des espèces. Il connaissait bien les explications darwiniennes ainsi que le nouveau mutationnisme (mendélien). Le néo-lamarckisme lui a permis d'attribuer les causes de l'évolution aux conditions de vie. Son importante publication de 1919 sur Les variations et leur hérédité chez les Mollusques est entièrement conçue dans ce néo-lamarckisme.[22]
Pendant sa formation à l'Atheneum (à partir de 1881), il a publié trois notes sur les longicornes belges.[23]
Pendant sa formation à l'université, il a fait plusieurs observations entomologiques et les a publiées dans les Annales de la Société royale entomologique de Belgique.[24]
Entre 1902 et 1912, la publication : Revision des Prionides a été publiée sur une sous-espèce du longicorne.[25]
Une publication importante a été le Manuel de la Faune de Belgique. Dans cette publication, il s'est limité aux espèces animales indigènes. Le premier volume est paru en 1895. Il y décrit les vertébrés et les araignées. En 1900, le deuxième volume est paru sur les insectes inférieurs et en 1903 le troisième volume. Le dernier volume traitait des insectes supérieurs. Il a remporté le prix Edmond de Selys Longchamps avec cette publication.[26]
Au Musée royal d'histoire naturelle, il a travaillé sur la série: Revision des Prionides et a supervisé de jeunes entomologistes.[27]
Il a également effectué des recherches paléontologiques, dont les travaux les plus importants était: Révision sommaire des Insectes fossiles du Stéphanien de Commentry.[28]
Histoire des sciences
Il a publié en 1923 un ouvrage sur Darwin dans la série Les cent chef-d-oeuvre étrangers.[29]
Publications didactiques
Il a compilées les bases des cours qu'il a enseignés en 1892 dans l'ouvrage: Esquisse de zoologie.[30]
En 1911, il publie les principales conclusions de ses recherches à l'intention de ses étudiants dans le Sommaire du Cours d'éléments de Zoologie. Cette édition a été complétée par la publication : Guide pour les exercices pratiques de microscopie.[31]
Il a également publié tous les cours qu'il a donnés dans toute la Belgique et au Luxembourg : Le Transformisme, Les Associations biologiques et Le Transformisme expérimental. Tous trois ont fait l'objet de plusieurs réimpressions.[32]
En 1927, il publia un autre ouvrage didactique : Abrégé de la Classification zoologie et en 1931 parut une réédition de celui-ci.
Il a publié Précis de Zoologie, un ouvrage spécifiquement destiné aux étudiants de licences en zoologie.[33]
Publications
- Liste avec ses publications dans: Lameere, William, Précis de Zoologie, vol. VII, 1942.
Bibliographie
- BRIEN, Paul, "Lameere Auguste", in Biographie Nationale, t. 31, col. 529-537.
- BRIEN, Paul, "Auguste Lameere", in Florilège des sciences en Belgique, 1968, p. 879-905.
- DE SELYS LONGCHAMPS, Marc, "Lameere Auguste", in Annuaire de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, 1954, p. 62-113.
- PONCELET, Marc, NICOLAÏ, Henri, DELHAL, Jacques, SYMOENS, Jean-Jacques, "Les sciences d’outre-mer", in Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000 sous la dir. De Robert Halleux, t. 2, Bruxelles, Dexia/La Renaissance du Livre, 2001, p. 264. (Seule la version de l’article néerlandaise est disponible en ligne).
- VANPAEMEL, Geert, "La révolution darwinienne", in Robert Halleux, Geert Vanpaemel, Jan Vandersmissen en Andrée Despy-Meyer (éds.), Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000, Bruxelles : Dexia/La Renaissance du livre, 2001, vol. 1, p. 267.
Notes
- ↑ Brien, Paul, "Auguste Lameere", in Florilège des sciences en Belgique, 1968, p. 880.
- ↑ Brien, Paul, "Auguste Lameere", in Florilège des sciences en Belgique, 1968, p. 881.
- ↑ De Selys Longchamps, Marc, "Lameere Auguste", in: Annuaire ARB, jaargang 1954, p. 65.
- ↑ Brien, Paul, "Auguste Lameere", in Florilège des sciences en Belgique, 1968, p. 886.
- ↑ Brien, Paul, "Lameere Auguste", in: Biographie Nationale, vol. 31, kol. 529.
- ↑ Brien, Paul, "Auguste Lameere", in Florilège des sciences en Belgique, 1968, p. 881.
- ↑ Brien, Paul, "Lameere Auguste", in: Biographie Nationale, vol. 31, kol. 529.
- ↑ Brien, Paul, "Lameere Auguste", in: Biographie Nationale, vol. 31, kol. 530.
- ↑ Brien, Paul, "Auguste Lameere", in Florilège des sciences en Belgique, 1968, p. 886.
- ↑ De Selys Longchamps, Marc, "Lameere Auguste", in: Annuaire ARB, jaargang 1954, p. 70.
- ↑ Poncelet, Marc & Nicolaï, Henri & Delhal, Jacques & Symoens, Jean-Jacques, "De overzeese wetenschappen", In:Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000 sous la dir. De Robert Halleux, t. 2, Bruxelles, Dexia/La Renaissance du Livre, 2001, p. 264.
- ↑ Brien, Paul, "Lameere Auguste", in: Biographie Nationale, vol. 31, kol. 530.
- ↑ Brien, Paul, "Auguste Lameere", in Florilège des sciences en Belgique, 1968, p. 888.
- ↑ Brien, Paul, "Auguste Lameere", in Florilège des sciences en Belgique, 1968, p. 890.
- ↑ De Selys Longchamps, Marc, "Lameere Auguste", in: Annuaire ARB, jaargang 1954, p. 79.
- ↑ De Selys Longchamps, Marc, "Lameere Auguste", in: Annuaire ARB, jaargang 1954, p. 73.
- ↑ Voyez: Brien, Paul, "Lameere Auguste", in: Biographie Nationale, vol. 31, kol. 529.
& Brien, Paul, "Auguste Lameere", in Florilège des sciences en Belgique, 1968, p. 883. - ↑ Brien, Paul, "Auguste Lameere", in Florilège des sciences en Belgique, 1968, p. 883.
- ↑ De Selys Longchamps, Marc, "Lameere Auguste", in: Annuaire ARB, jaargang 1954, p. 112.
- ↑ Brien, Paul, "Lameere Auguste", in: Biographie Nationale, vol. 31, kol. 532.
- ↑ De Selys Longchamps, Marc, "Lameere Auguste", in: Annuaire ARB, jaargang 1954, p. 112.
- ↑ VANPAEMEL, Geert, "De darwinistische revolutie", in Robert Halleux, Geert Vanpaemel, Jan Vandersmissen en Andrée Despy-Meyer (éds.), Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000, Bruxelles : Dexia/La Renaissance du livre, 2001, vol. 1,, p.267.
- ↑ De Selys Longchamps, Marc, "Lameere Auguste", in: Annuaire ARB, jaargang 1954, p. 87.
- ↑ Brien, Paul, "Auguste Lameere", in Florilège des sciences en Belgique, 1968, p. 881.
- ↑ De Selys Longchamps, Marc, "Lameere Auguste", in: Annuaire ARB, jaargang 1954, p. 88.
- ↑ De Selys Longchamps, Marc, "Lameere Auguste", in: Annuaire ARB, jaargang 1954, p. 82.
- ↑ Brien, Paul, "Auguste Lameere", in Florilège des sciences en Belgique, 1968, p. 885.
- ↑ Brien, Paul, "Lameere Auguste", in: Biographie Nationale, vol. 31, kol. 533.
- ↑ Brien, Paul, "Lameere Auguste", in: Biographie Nationale, vol. 31, kol. 532.
- ↑ Brien, Paul, "Auguste Lameere", in Florilège des sciences en Belgique, 1968, p. 886.
- ↑ De Selys Longchamps, Marc, "Lameere Auguste", in: Annuaire ARB, jaargang 1954, p. 83.
- ↑ Brien, Paul, "Auguste Lameere", in Florilège des sciences en Belgique, 1968, p. 887.
- ↑ De Selys Longchamps, Marc, "Lameere Auguste", in: Annuaire ARB, jaargang 1954, p. 84.