Leclercq, Suzanne Célina Marie Julie Joséphine (1901-1994)
Paléobotaniste, professeur ordinaire à l'Université de Liège née à Liège le 28 mars 1901 et décédée le 12 juin 1994 dans la même ville.
Biographie
Née à Liège le 28 mars 1901 de Xavier Leclercq, industriel et de Julie Gustin, Suzanne Leclercq obtint son diplôme d'humanités devant le Jury central. En 1920, elle commença ses études en s'inscrivant en sciences naturelles à l'Université de Liège dont elle obtint le diplôme de candidate deux ans plus tard. Dès le mois de mai 1923, elle travaille comme assistante du professeur Charles Fraipont au laboratoire de paléontologie[1]. En 1924, elle est proclamée docteur en sciences naturelles et devint assistante au laboratoire de paléontologie de l'université où elle fut promue l'année suivante chef des travaux et conservateur des collections paléontologiques (plantes/animaux). Par ailleurs, elle obtint, toujours à l'Université de Liège, plusieurs certificats en paléontologie animale, en géologie, en géographie physique mais également en archéologie préhistorique[2]. En 1927, elle essaya d'obtenir également un doctorat spécial en sciences paléontologiques avec un ouvrage sur la paléontologie humaine. L'année suivante, elle effectua un voyage à Manchester où elle rencontra John Walton qui avait récemment développé une nouvelle méthode pour réaliser des lames minces.
Chercheuse qualifiée pendant quatre ans (1929-1933) au Fonds National pour la Recherche scientifique, elle s'inscrivit au diplôme d'agrégé de l'enseignement supérieur pour lequel elle présenta le 26 juin 1931 une dissertation intitulée Le progrès réalisés grâce aux études paléobotaniques dans les domaines de la botanique générale et de la géologie stratigraphique issue d'un ouvrage déjà publié A monograph of Stigmaria bacupensis Scott and Lang. De ce fait, elle devint la première femme de l'Université de Liège à obtenir ce diplôme avec la plus haute distinction[3].
Chargé de cours à l'université de Liège à partir de 1933, elle fut nommée quatre plus tard professeur. Elle y enseigna la phytopaléontologie et la paléontologie stratigraphique et fut une des première feme à occuper une position académique[4].
En 1937, elle parvint à séparer la paléontologie végétale de l'animale et lui dédier un laboratoire à part entière dont elle assura la direction pendant trente-cinq ans[5] jusqu'à son éméritat en 1971[6]
À partir du 3 juillet 1965, elle devint membre correspondant de l'Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique et fut promue effectif le 5 juillet 1975. Elle fut également nommée présidente, de 1953 à 1954, de la Société géologique de Belgique. Sa grande activité lui permit également d'être élue membre correspondant de la Botanical Society of America et membre d'honneur étranger de la Paleobotanical Society of India.[7]
Au cours de sa carrière, elle remporta les prix suivants :
- 1924 : le concours universitaire des sciences minérales pour la période 1924-1926.
- 1928 : le Prix de Kerkhove d’Exaerde pour les sciences.
- 1929-1931 : le Prix triennal François Crépin, délivré par la Société Royale de Botanique de Belgique
- 1939 : avec François Stockmans, Lauréat de l'Académie royale de Belgique avec la publication intitulée Végétaux éodévoniens de Belgique
- 1953 : le Prix Agathon De Potter.
- 1958: le Prix Henri Buttgenbach.
Suzanne Leclercq décéda à Liège le 12 juin 1994[8]
Travaux
Ce fut sous l'impulsion de Armand Renier que Suzanne Leclercq développa un intérêt pour les 'coal-balls' des terrains houillers exploités par les charbonnages de Wérister et étudia les structures internes des 'coal-balls'. Elle défendit son doctorat en 1924 sur ces structures analysées à l'aide des lames minces[9].
En 1924, l'Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique publia les premiers de sa thèse de doctorat, oublié entièrement un an plus tard dans les mémoires de la Société géologique de Belgique[10].
Suzanne Leclercq effectua avec succèségalement des recherches autour des structures perminéralisées de Westphalie. Malgré tout, dans les années 30, elle modifia sa thématique de recherche[11] pour se tourner vers plantes du Dévonien[12]
Elle incorpora le Comité de rédaction de plusieurs revues spécialisées telles que The Paleobotanist, Paleontographica, The Review of Paleobotany and Palynology en van Evolution (périodique de la Society for the Study of Evolution)[13]
Publications
- FAIRON-DEMARET, Muriel & STREEL, Maurice, "Leclercq Suzanne", in Annuaire ARB, 1999, 165, p. 58-63.
Bibliographie
- FAIRON-DEMARET, Muriel, STREEL, Maurice, "Leclercq Suzanne", in Annuaire de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, t. 165, 1999, p. 51-58.
- FAIRON-DEMARET, Muriel, STREEL, Maurice, "Leclercq Suzanne", in Nouvelle Biographie Nationale, t. 7, 2003, p. 229-230.
- GROESSENS, Éric, GROESSENS-VAN DYCK, Marie-Claire, "Les sciences de la terre", in Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000 sous la dir. De Robert Halleux, t. 2, Bruxelles, Dexia/La Renaissance du Livre, 2001, p. 229-231. (Seule la version de l’article néerlandaise est disponible en ligne).
Notes
- ↑ FAIRON-DEMARET, Muriel & STREEL, Maurice, "Leclercq Suzanne", in Annuaire ARB, 1999, 165, p. 51.
- ↑ FAIRON-DEMARET, Muriel & STREEL, Maurice, "Leclercq Suzanne", in Nouvelle Biographie Nationale, vol. 7, 2003, p. 229.
- ↑ FAIRON-DEMARET, Muriel & STREEL, Maurice, "Leclercq Suzanne", in Annuaire ARB, 1999, 165, p. 53.
- ↑ FAIRON-DEMARET, Muriel & STREEL, Maurice, "Leclercq Suzanne", in Nouvelle Biographie Nationale, 2003, 7, p. 229.
- ↑ GROESSENS, Éric & GROESSENS-VAN DYCK, Marie-Claire,"De aardwetenschappen", in Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000 sous la dir. De Robert Halleux, t. 2, Bruxelles, Dexia/La Renaissance du Livre, 2001, p. 231.
- ↑ FAIRON-DEMARET, Muriel & STREEL, Maurice, "Leclercq Suzanne", in Nouvelle Biographie Nationale, 2003, 7, p. 229.
- ↑ FAIRON-DEMARET, Muriel & STREEL, Maurice, "Leclercq Suzanne", in Annuaire ARB, 1999, 165, p. 57.
- ↑ FAIRON-DEMARET, Muriel & STREEL, Maurice, "Leclercq Suzanne", in Nouvelle Biographie Nationale, 2003, 7, p. 229-230.
- ↑ GROESSENS, Éric & GROESSENS-VAN DYCK, Marie-Claire,"De aardwetenschappen", in Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000 sous la dir. De Robert Halleux, t. 2, Bruxelles, Dexia/La Renaissance du Livre, 2001, p. 231
- ↑ FAIRON-DEMARET, Muriel & STREEL, Maurice, "Leclercq Suzanne", in Annuaire ARB, 1999, 165, p. 51.
- ↑ FAIRON-DEMARET, Muriel & STREEL, Maurice, "Leclercq Suzanne", in Annuaire ARB, 1999, 165, p. 54.
- ↑ GROESSENS, Éric & GROESSENS-VAN DYCK, Marie-Claire,"De aardwetenschappen", inHistoire des sciences en Belgique, 1815-2000 sous la dir. De Robert Halleux, t. 2, Bruxelles, Dexia/La Renaissance du Livre, 2001, p. 231.
- ↑ FAIRON-DEMARET, Muriel & STREEL, Maurice, "Leclercq Suzanne", in Nouvelle Biographie Nationale, 2003, 7, p. 229-230.