Lepersonne, Jacques Lambert Désiré (1909-1997)
Ingénieur civil des mines, ingénieur géologue stratigraphe, géologues né à Mulhouse en France, le 26 octobre 1909 et décédé à Etterbeek, le 10 août 1997.
Biographie
Jacques Lepersonne est né à Mulhouse (France) le 26 octobre 1909. Après des études gréco-latines à l'Athénée de Liège, il fut promu en 1932 ingénieur civil des mines et ingénieur géologue en 1934 à l'Université de Liège où il fut nommé conjointement, de 1932 à 1934, assistant.
En 1935, il rentre en service au Musée Royale du Congo Belge (l'actuel Musée royal de l'Afrique centrale) et part en mission au Congo pour le département de Géologie du Musée en 1938.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, de 1940 à 1945, il travaillait à Léopoldville à la tête du service géologique locale. Pendant cette période, entre 1942 et 1943, Jacques Lepersonne fut rattaché à la Direction de la Production minière de Guerre (DPMG) qui a été créée pour augmenter la production de matières premières minérales au cours de la Seconde Guerre mondiale.
En 1946, il fut à nouveau actif en Belgique comme conservateur du Musée Royal du Congo Belge et combina cette fonction avec celle de responsable en chef des expéditions géologiques pour le Syndicat de Recherche minières du Bas- et du Moyen-Congo (BAMOCO) et comme responsable des expéditions dans la région du Kasaï et du Kwango. Pendant ce temps, il jeta les bases du département de géologie du Musée royal de l'Afrique centrale dont le développement en fit, en Belgique, un important centre de recherches en géologie consacré au Congo[1].Celui-ci fut divisé en quatre sections consacrées aux différentes disciplines inhérentes à la géologie[2].
Entre 1950 et 1961, Lucien Cahen et Lepersonne jouèrent un rôle déterminant comme conseillers scientifiques dans la stratégie industrielle d'au moins deux des principales organisations minières du Congo belge, le "Syndicat pour l'étude de la Cuvette centrale, qui se composait d'un consortium de compagnies pétrolières qui voulait déterminer le potentiel en hydrocarbures de la colonie dans cette région et le syndicat BAMOCO qui était composé de sociétés minières intéressées par le potentiel des ressources des métaux de base (cuivre, plomb, zinc, etc.) dans la région du Bas-Congo[3].
En 1974, il termina sa carrière au Musée royal du Congo Belge avec le titre de chef honoraire du département de géologie et de minéralogie.
À partir du 3 juillet 1971, il fut nommé membre correspondant de l'Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique , effectif le 5 janvier 1980 et finalement président de la Classe des Sciences en 1982. Il était également, de 1959 à 1960, le président de la Société géologique de Belgique, de 1962 à 1963 de la Société belge de Géologie, de 1963 à 1964 de Universitas Belgique, en 1966 directeur de l'Académie royale des sciences d’Outre-Mer et vice-président de la Commission géologique du Ministère des Affaires étrangères (1959-1962).
Il décéda à Etterbeek le 10 août 1997.
Travaux
Grâce au travail de terrain mené depuis 1938 en pendant l'entièreté de la guerre par Lucien Cahen, André Jamotte, Jacques Lepersonne et Georges Mortelmans, il fut permis de créer à partir de 1945 les bases définitives d'une échelle stratigraphique qui incluait l'ensemble des formations du Congo.
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, Jacques Lepersonne, en tant que conservateur du Musée Royal du Congo Belge à Tervuren, a dirigé le Service géologique du Congo Belge à Léopoldville et la "Direction pour la Production minière de Guerre" (DPMG) et collecté systématiquement des échantillons représentatifs du territoire ; l'ensemble forma des collections de référence qui furent utiles pour les études postérieures tant en Belgique (Musée Royal du Congo Belge) qu'en Afrique[4]. Grâce à ses contacts avec les sociétés minières et ses relations privilégiées avec les personnes clés de l'industrie minière, il put élargir son champ d'investigation pour la collecte d'échantillons et de documents géologiques supplémentaire.
Lepersonne a convaincu Lucien Cahen, actif à ce moment-là au sein du Comité spécial du Katanga (CSK) de le rejoindre au Musée Royal du Congo Belge (en 1957, il en devint directeur)[5].
Les premières études sur les pénéplaines et les terrasses de rivières sont l'œuvre de Lucien Cahen et Jacques Lepersonne[6].
En 1949 et 1951, ils publièrent une carte géologique du Congo Belge[7].
Lepersonne généralisa l'usage de la photo-interprétation qu'il analysa en utilisant la stéréoscopie des photos aériennes. Il utilisa cette méthode pour dresser ses cartes géologiques[8].
En 1974, il publia la carte du Congo à l'échelle de 1/2.000.000ème[9].
Un minéral fut nommé en son nom : Lepersonnite[10].
Publications
- Liste des publications dans : DELHAL, Jacques & DELMER, André, "Jacques Lepersonne", in Annuaire de l'Académie royale de Belgique, 1999, p. 70-79.
Bibliographie
- DELHAL, Jacques, DELMER, André, "Jacques Lepersonne", in Annuaire de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, 1999, p. 65-70.
- PONCELET, Marc, NICOLAÏ, Henri, DELHAL, Jacques, SYMOENS, Jean-Jacques, "Les sciences d’outre-mer", in Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000 sous la dir. De Robert Halleux, t. 2, Bruxelles, Dexia/La Renaissance du Livre, 2001, p. 248, 252. (Seule la version de l’article néerlandaise est disponible en ligne).
Notes
- ↑ DELHAL, Jacques & Delmer, André, "Jacques Lepersonne", in Annuaire de l'Académie royale de Belgique, 1999, p. 65.
- ↑ DELHAL, Jacques & DELMER, André, "Jacques Lepersonne", in Annuaire de l'Académie royale de BellgiqueARB, jaargang 1999, p. 68.
- ↑ Science Connection, "Internationaal Jaar van de Aarde, het Koninklijk Museum voor Midden-Afrika en de Mijnbouw", p. 3, consulté le 13/05/2011 à 15h04.
- ↑ PONCELET, Marc & NICOLAÏ, Henri & DELHAL, Jacques & SYMOENS, Jean-Jacques, "De overzeese wetenschappen", in Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000 sous la dir. De Robert Halleux, t. 2, Bruxelles, Dexia/La Renaissance du Livre, 2001, p. 252.
- ↑ Science Connection, "Internationaal Jaar van de Aarde, het Koninklijk Museum voor Midden-Afrika en de Mijnbouw", p. 3, consulté le 13/05/2011 à 15h04.
- ↑ PONCELET, Marc & NICOLAÏ, Henri & DELHAL, Jacques & SYMOENS, Jean-Jacques, "De overzeese wetenschappen", in Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000 sous la dir. De Robert Halleux, t. 2, Bruxelles, Dexia/La Renaissance du Livre, 2001, p. 248.
- ↑ Science Connection, "Internationaal Jaar van de Aarde, het Koninklijk Museum voor Midden-Afrika en de Mijnbouw", p. 3, consulté le 13/05/2011 à 15h04.
- ↑ DELHAL, Jacques & DELMER, André, "Jacques Lepersonne", in Annuaire de l'Académie royale de Belgique, 1999, p. 68.
- ↑ DELHAL, Jacques & DELMER, André, "Jacques Lepersonne", in Annuaire de l'Académie royale de Belgique, 1999, p. 69.
- ↑ Delhal, Jacques & Delmer, André, "Jacques Lepersonne", in Annuaire de l'Académie royale de Belgique, 1999, p. 65.