Schmerling, Philippe-Charles (1790-1836)
Médecin et paléontologue né en 1790[1] à Delft aux Pays-Bas et décédé le 7 novembre 1836 à Liège.
Biographie
Philippe-Charles Schmerling est baptisé à Delft le 2 mars 1790. Sa famille est originaire de Vienne et son père est docteur en médecine.[2]
Il entame ses études au collège de sa ville natale et à l’université de Leyde, il se rend ensuite à La Haye pour étudier les ossements et l’anatomie au cabinet du docteur Pieter de Riemer (1769-1831)[3].
En 1812, il est reçu officier de santé. Il entre dans l’armée des Pays-Bas à la fin 1813 et reste en garnison à Venlo jusqu’en 1816. Il y exerce ensuite comme médecin civil [4].
Le 17 octobre 1821, il épouse Sara, Henriette, Elisabeth de Douglas. L’année suivante, ils s’installent à Liège où Schmerling reprend des études à l’université de la ville et obtient son diplôme de docteur en médecine le 6 août 1825[5].
Il pratique alors la médecine dans la ville de Liège. Dès 1829, il fouille les grottes des environs à la recherche d’ossements qu’il étudie [6].
Suite à ses travaux, il est nommé correspondant de l'Académie royale des Sciences et Belles-Lettres de Bruxelles, le 5 avril 1834.
En 1834-1835, il est chargé, en qualité de lecteur, du cours de zoologie à l’Université de Liège. En Automne 1835, il est remplacé par Charles-Francois-Antoine Morren (1807-1858).
Il est membre de la Société géologique de France et de l’institut des Pays-Bas et on le compte parmi les membres fondateurs de la Société des sciences de Liège créée en 1835[7].
La collection d’ossements de Schmerling est acquise par l’Etat belge et conservée à l’Université de Liège[8].
Travaux
Le début des travaux paléolithiques de Schmerling date de 1829 ; il fouille la grotte de Chockier et étudie les ossements fossiles qui s’y trouvent. Il visite par la suite 62 grottes et identifie 91 espèces animales. Il met en lumière l’existence des « produits de l’industrie humaine » comme témoignages de l’existence de l’homme à l’époque antédiluvienne.
La plupart des travaux de Schmerling sont consignés dans les Recherches sur les ossements fossiles découverts dans les cavernes de la Province de Liége. Il y identifie et décrit les restes des ossements fauniques, mais également le fait que les cavernes soient si riches en ossements.
Il s’interroge sur les raisons pour lesquelles ces ossements se trouvent en telle quantité dans les cavernes et privilégie la thèse selon laquelle ce phénomène est dû au déluge.
Ses théories conformes aux récits bibliques nuisent à la diffusion des travaux de Schmerling dans le monde scientifique international. Ils seront reconnus, entre autres, par Charles Lyell (1797-1875) dans la seconde partie du 19e siècle[9].
Publications
- De studii psychologiae in medicina utilitate et necessitate, Liége, 1825.
- “Cavernes à ossemens fossiles, découvertes jusqu’à ce jour dans la province de Liège”, in VANDERMAELEN, Philippe-Marie Guillaume, Dictionnaire géographique de la province de Liége, Bruxelles: Établissement géographique, 1831, p. 3-7 des appendices.
- Quelques observations sur la teinture de colchique et principalement sur son emploi dans les affections arthritiques et rhumatismales, Liège : P.J. Collardin, 1832.
- “Ueber die Knochenhölen bei Lüttich”, in Neues Jahrbuch für Mineralogie, Geognosie, Geologie und Petrefaktenkunde; t. 1, 1833, p. 38-48.
- ”Sur une caverne à ossemens de la province de Liége”, in bulletin de la société géologique de France, t. 3, 1833, p. 217-222.
- Les recherches sur les ossements fossiles découverts dans les cavernes de la Province de Liége, v. 1 et v. 2, Liège : P.J. Collardin, 1833-1834.
- “Renseignements sur la caverne à ossements dite le trou de Hogheur, dans le Luxembourg“, in Bulletin de l’Académie royale des sciences et belles-lettres de Belgique, t. 2, 1835, p. 271-275.
- “Notice sur quelques os de pachydermes découverts dans le terrain meuble près du village de Chokier“, in Bulletin de l’Académie royale des sciences et belles-lettres de Belgique, t. 3, 1836, p. 82.
Bibliographie
- FREDERICQ, Léon, “Schmerling (Philippe-Charles)”, in Biographie Nationale, t. 6, Bruxelles : Établissements Émile Bruylant, 1911-1913, col. 728-734.
- HENDERICKX, Liliane, “Schmerling, Philippe-Charles”, in Nouvelle Biographie nationale, t. 3, p. 288-291.
- MORREN, Charles, “Notice sur la vie et les travaux de Philippe-Charles Schmerling”, in Annuaire de l’Académie royale de Belgique, Bruxelles, t. 4, 1838, p. 130-150.
- “Schmerling, Philippe-Charles”, in LE ROY, Alphonse, Liber mémorialis, l’université de Liége depuis sa fondation, Liège: imprimerie de J.-G. Carmanne, 1869, col. 550-566.
Notes
- ↑ La date de sa naissance n'est pas claire, certaines sources mentionnent le 24 février 1791, d'autres le 2 mars 1790. Seul le dernier est étayé par des preuves, puisque c'est le jour de son baptême tel que mentionné dans le registre des baptêmes de la ville de Delft, disponible en ligne ici.
- ↑ Selon la notice de Liliane Henderickx, dans la nouvelle biographie nationale, le père de Schmerling est marchant.
- ↑ Schmerling, Philippe-Charles, in LE ROY, Alphonse, Liber mémorialis, l’université de Liége depuis sa fondation, Liège: imprimerie de J.-G. Carmanne, 1869, col. 550.
- ↑ HENDERICKX, Liliane, “Schmerling, Philippe-Charles”, in Nouvelle Biographie nationale, t. 3, p. 288.
- ↑ sa thèse est intitulée De studii psychologiae in medicina utilitate et necessitate.
MORREN, Charles, “Notice sur la vie et les travaux de Philippe-Charles Schmerling”, in Annuaire de l’Académie royale de Belgique, Bruxelles, t. 4, 1838, p. 134. - ↑ HENDERICKX, Liliane, “Schmerling, Philippe-Charles”, in Nouvelle Biographie nationale, t. 3, p. 289.
- ↑ “Schmerling, Philippe-Charles”, in LE ROY, Alphonse, Liber mémorialis, l’université de Liége depuis sa fondation, Liège: imprimerie de J.-G. Carmanne, 1869, col. 565.
- ↑ HENDERICKX, Liliane, “Schmerling, Philippe-Charles”, in Nouvelle Biographie nationale, t. 3, p. 290.
- ↑ HENDERICKX, Liliane, “Schmerling, Philippe-Charles”, in Nouvelle Biographie nationale, t. 3, p. 290.