Société centrale d'architecture de Belgique

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Historique

1872-1885

La Société Centrale d’Architecture est créée lors d’une séance préparatoire, le 6 décembre 1872. Sa création est votée à l’unanimité. Roelandt et Jules Fonteyne en sont respectivement élus le président et le secrétaire provisoires. Lors d’une nouvelle réunion se déroulant le 13 décembre et à laquelle assistent 44 dessinateurs-architectes, Valère Dumortier est élu président de la Société. Un avant-projet des statuts y est aussi introduit et adopté.
Les statuts ainsi que la liste des membres fondateurs [1] sont arrêtés de manière définitive le 27 décembre 1873. Ils seront par la suite modifiés plusieurs fois[2] .

Les buts de la Société sont les suivants [3] :

  • « La réunion des architectes et dessinateurs en un local permanent afin de faciliter les rapports entre eux et de les rendre plus fréquents […] »
  • « De fonder 1. Une bibliothèque à l’usage des membres ; 2. Un journal d’art mensuel ou hebdomadaire, auquel chacun pourra collaborer dans la mesure de ses aptitudes ; 3. D’organiser des excursions en Belgique et même à l’étranger, des conférences artistiques soit par des membres, soit par des personnes étrangères d’un mérite reconnu »
  • « D’établir une caisse de prévoyance en faveur des membres qui, pour cause d’infirmités ou de maladie, se trouveraient dans l’impossibilité de subvenir à leur existence […]

Dès 1873 et 1874, les excursions se font nombreuses et avec comme destination, d’abord des bâtiments bruxellois tels la Bourse de Bruxelles, le Palais de Justice de Bruxelles, les Halles (tous en construction). Viendront par après des excursions dans la région, puis ensuite dans tous le pays.

En 1874, paraît le premier numéro de la revue de la Société : L’Emulation. Elle aborde différentes thématiques traitant de l’architecture en tant qu’art, mais comporte aussi une bibliographie, des notes techniques et juridiques, des annonces de concours, etc.

La Société ajoute encore à ses activités :

  • des concours d’architecture d’abord destiné aux membres (entre 1877 et 1879) puis ensuite publics (à partir de 1880)
  • des expositions publiques triennales d’architectures (entre 1878 et 1913)

Elle s’implique aussi dans divers débats et questions tels que :

  • (entre 1884 et 1913) la mise au concours de tous les projets de bâtiments publics. Le règlement en sera élaborer par la Société et sera modifier à plusieurs reprises ; le Concours annuel de relevés qui sera mit en place dans le cadre de la restauration des monuments historiques;
  • les problèmes de conservation et de préservation de monuments historiques.

Elle luttera aussi pour imposer une réforme de l’enseignement de l’architecture et pour l’institution d’un diplôme d’architecte [4] .

1885-1900

A partir de 1887, afin de limiter aux assemblées les débats sur des questions déjà traitées, la Société crée des sections de travail :

  • La section d’art et d’archéologie
  • La section de construction
  • La section de jurisprudence

A cela s’ajoute une caisse de défense juridique (qui fusionnera en 1902 avec la section de jurisprudence), permettant aux membres d’avoir des informations sur leurs droits et obligations, de régler les contentieux, de pouvoir à leur défense en justice[5].

1900-1918

Dès son origine la Société cherchait déjà à rassembler le plus grand nombre d’architectes belges sous une même autorité professionnelle.
Cela se traduisit par l’approbation à l’assemblée du 8 septembre 1905 de la création de la «Fédération des Sociétés d’Architectes de Belgique»[6] regroupant hormis la Société Centrale d’Architecture de Belgique, la Société des architectes d’Anvers, la Société des jeunes architectes de Bruxelles et un peu plus tard la Société des jeunes architectes de Liège. Elle a comme mission principale la promotion de l’architecture et du métier d’architecte ainsi que la défense de la profession et des intérêts des architectes.

La Société se transforme en 1913 en union professionnelle. Le règlement et les statuts sont dès lors modifiés. Pendant la Première Guerre Mondiale, la Société continue ses activités, bien que plus réduites. Le périodique continue d’être publié.

1918- 1945

Après la guerre, La Société crée une « Commission de Reconstruction » qui établit 4 rapports concernant [7] : « Les tribunaux et offices des dommages de guerre ; des méthodes de reconstruction ; la question des monuments historiques et des vestiges de guerre ; le projet de programme pour l’organisation de la reconstruction ».

Pendant les années qui suivent, la question touchant la question des vestiges de guerre suscite de vifs débats entre les partisans de la reconstruction des monuments et ceux voulant garder ces ruines en mémoire des souffrances subies. Elle s’implique aussi dans l’unification des règlements de bâtir, dans des études visant la concurrence déloyale et s’implique avec l’Union des géomètres afin de promulguer un code de mesurage. Elle participe de même à la création d’un organisme de secours mutuel utilisé pour les incapacités de travail des membres. Elle organise entre 1925 et 1938 des expositions au Cercle artistique et littéraire de Bruxelles.


Elle reprend aussi la publication de L’Emulation interrompue pendant la guerre jusqu’en 1939.

1946-200?

Après la guerre, la Société reprend ses activités, relance une nouvelle revue Rythme (jusqu’en 1967). Après 1945, la Société commence doucement à décliner,la cause étant principalement un fossé idéologique, elle voit en effet l’architecture comme un « art libéral au service du peuple » et se marginalise face au secteur de la construction qui subit de nombreux bouleversements (innovations technologiques, nouveaux impératifs utilitaires, spéculation immobilière, présence d’autres Sociétés, etc.). Elle continue à émettre des avis mais son influence est de moins en moins grande au fil du temps.

La Société ne semble actuellement plus active.


Composition

Le Siège se situe en 1872, lors de sa fondation à la « Nouvelle Cours de Bruxelles » situé rue des Sœurs Noires[8].


En 1872[9]:

Président : Valère Dumortier
Vice-Président : Lucien Gonthyn
Sécrétaire : Edouard Leboeuf
Secrétaire-Adjoint : Jules Fonteyne
Trésorier : Jules Rzetowski , puis Dejaer

Publications

  • Code des droits et des obligations et barèmes des honoraires de l’architecture, 1912, 40 p.

Cote KBR: III 23. 043 A

  • L’Emulation : 1874-1939

Cote KBR : B 77

  • Rythme : 1948-1967

Cote KBR : B 8833

Bibliographie

  • MIHAIL, Benoît, ‘Société Centrale d’Architecture de Belgique’, in: Van Loo, Anne (dir.), Dictionnaire de l'architecture en Belgique : de 1830 à nos jours, Bruxelles : Fonds Mercator, 2003, p. 514-515
  • Victor Martini, La Société Centrale d’Architecture de Belgique depuis sa fondation (1872-1972) in Cahiers Bruxellois. Revue d’histoire urbaine, 17, 1972 p. 5-138
  • Victor Martini, La Société Centrale d’Architecture de Belgique depuis sa fondation (1872-1972) in Cahiers Bruxellois. Revue d’histoire urbaine, 18, 1973 p. 6-114

Notes

  1. Ils sont au nombre de 59, pour une liste complète voir Victor Martini, La Société Centrale d’Architecture de Belgique depuis sa fondation (1872-1972) in Cahiers Bruxellois. Revue d’histoire urbaine, 17, 1972, p. 11
  2. Pour une description complète des buts de la Société voir Victor Martini, La Société Centrale d’Architecture de Belgique depuis sa fondation (1872-1972) in Cahiers Bruxellois. Revue d’histoire urbaine, 17, 1972, p. 116-117
  3. Victor Martini, La Société Centrale d’Architecture de Belgique depuis sa fondation (1872-1972) in Cahiers Bruxellois. Revue d’histoire urbaine, 17, 1972, p. 10-11
  4. Cette question ne sera résolue qu’en 1939 avec la loi du 20 février 1939 sur la protection du titre et du métier d’architecte
  5. Victor Martini, La Société Centrale d’Architecture de Belgique depuis sa fondation (1872-1972) in Cahiers Bruxellois. Revue d’histoire urbaine, 17, 1972, p. 53
  6. Cette Fédération existe toujours sous le nom deFédération royale des Sociétés d’architectes de Belgique
  7. Victor Martini, La Société Centrale d’Architecture de Belgique depuis sa fondation (1872-1972) in Cahiers Bruxellois. Revue d’histoire urbaine, 18, 1973, p. 53
  8. Entre 1872 et 1911, le siège changera 10 fois d’adresse pour s’installer à l'Hôtel de Clèves-Ravenstein, pour une liste complète voir Victor Martini, La Société Centrale d’Architecture de Belgique depuis sa fondation (1872-1972) in Cahiers Bruxellois. Revue d’histoire urbaine, 17, 1973, p. 83
  9. Pour un aperçu pratiquement complet de la composition du comité entre 1872 et 1974, voir Victor Martini, La Société Centrale d’Architecture de Belgique depuis sa fondation (1872-1972) in Cahiers Bruxellois. Revue d’histoire urbaine, 17, 1972, p 133-138 et 18,1973, p. 109-114