Stas, Jean-Servais - Buste à Bruxelles, 1920
Buste de Jean-Servais Stas (1813-1891), inauguré en 1920 à Bruxelles, œuvre de l’artiste Louis Mascré.
À ne pas confondre avec le buste qui se trouve dans le jardin du Palais des académies.
Présentation
Le buste de marbre représente Jean-Servais Stas, chimiste renommé et professeur à l’École Royale Militaire. Il est pendant des décennies membre de l’Académie royale des sciences des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique. En 1890, il est nommé président de l’institution et occupe à de nombreuses reprises la place de directeur de la Classe des Sciences.
Historique
Le projet de création du buste de Jean-Servais Stas émerge lors d’une campagne du gouvernement pour stimuler la création de monuments en l’honneur des « Grand hommes de la patrie ». Un arrêté royal particulier est édicté en 1845 pour l’Académie. Il précise que les salles des bâtiments qui hébergent l’institution doivent être décorées de bustes des fondateurs et des protecteurs de l’Académie mais également de représentants des différentes classes : des sciences, des arts et des lettres. La volonté des autorités belges est alors de constituer un panthéon de grands académiciens. Le gouvernement se porte garant de tous les frais à condition qu’il puisse désigner lui-même les sculpteurs engagés. La seule mission de l’Académie est alors d’établir une liste de candidats potentiels.
Le nom de Stas apparaît dès la première version de cette liste. Il est, à ce moment, à l’apogée de sa carrière de chimiste. Il a acquis une reconnaissance internationale pour avoir déterminé avec une précision inégalée à l’époque les masses atomiques de plusieurs éléments. Cependant en 1869, la décision est prise choisir les scientifiques représentés parmi ceux qui sont décédés depuis au moins dix ans. Stas ne fait plus partie des candidats potentiels. En 1913, suite à des problèmes budgétaires le projet de sculpture de Stas et reporté, malgré le fait que le scientifique soit décédé vingt ans plus tôt. Un premier prototype est proposé par le sculpteur Désiré Weygers mais il est refusé par les Classe des Beaux-arts. En 1914, un second modèle façonné par l’incontournable bruxellois Louis Mascré (1871-1929). Cette statue est approuvée par tous les partis. La Première Guerre mondiale ralentit le projet qui n’est achevé qu’en 1920. Stas rejoint alors le panthéon des académiciens.
Localisation
La statue se trouve dans le Palais des académies.
Bibliographie
- VAN LENNEP, Jacques, Les bustes de l'Académie royale de Belgique : Histoire et catalogue raisonné, précédés d'un essai "Le portrait sculpté depuis la Renaissance", Mémoires de la Classe des Beaux-Arts, 3e série, t. 6, Bruxelles, 1993, p. 141-147 et 370.
- Tollebeek, Jo en Verschaffel, Tom, "'A profitable company'. The national pantheon as a historical genre in nineteenth-century Belgium", in: BMGN - Low Countries Historical Review, 115(2000), nr. 2, 223–243.