Difference between revisions of "Macleod-Maertens, Fanny (1858-1938)"

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Nom de jeune fille : Florence Hélène Maertens
Autre nom : Fanny Lava. D’après le nom de son beau-père Louis Lava.


Botaniste (?), traductrice, née le 24 juillet 1858 à Meulebeke et décédée le 8 octobre 1938 à Gand. Épouse de Julius Macleod


Biographie

Maertens passa sa prime enfance à Ingelmunster, dans la famille de son père Jean-Baptiste Maertens et de sa mère Lucie Sophie Pieters qui tenaient ensemble un bistro. Mais le père Maertens mourut dès 1861. La mère se remaria peu après avec Félix Lava, un fabricant de toile de lin. La petite Maertens eut alors un demi-frère et des demi-sœurs. À part ça, on ne sait rien de ses jeunes années. De même, nous ignorons tout de sa scolarité et de ses études. En tout cas, son nom n’apparaît pas dans la courte liste des jeunes filles de son âge – Emma Leclercq, Marie Destrée, Louise Popelin, Clémence Everard, Sidonie Verhelst t[Huys, Ida (1864-1932)|Ida Huys]] – qui, à cette époque, font sauter les premiers verrous du cercle fermé masculin qu’est la communauté universitaire. Elle n’exerça pas davantage une profession scientifique, à l’instar des nombreuses jeunes filles de son âge qui avaient l’esprit d’initiative. Maertens s’intéressait cependant à la botanique. Mais comme chez d’autres dames issues de la bourgeoisie, dans la pratique, son intérêt ne dépassa pas un simple amateurisme. En 1891, elle publia dans le Botanisch Jaarboek un article de synthèse intitulé « Liste des ouvrages, des traités, etc. parus entre 1873 et 1890 relatifs aux moyens de diffusion des plantes ». C’est le seul ouvrage de botanique écrit de sa main qui ait paru.


Maertens partagea son intérêt pour la botanique avec son mari Julius Macleod qu’elle avait épousé en septembre 1885. Ce botaniste et biologiste, professeur à l’Université de Gand, jouissait d’un prestige international. Selon l’historien Joris van Parys, Maertens assistait son mari dans ses recherches scientifiques.[1] La rédaction de le Botanisch Jaarboek où elle publia son article de synthèse était en tout cas dirigée par son mari.

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Les deux partenaires partageaient aussi la même fascination pour la pensée anarchiste et socialiste.[2] Macleod collabora aux revues Van nu en straks, Tijdgeest et Ontwaking, des revues littéraires aux sympathies anarchistes plus ou moins exprimées. Il entretint des amitiés (littéraires) avec August Vermeylen, Jacques Mesnil et Ferdinand Domela Nieuwenhuis. Mac Leod était connu aussi comme un ardent meneur de l’aile libérale du Mouvement flamand (Vlaamse Beweging). Pour sa part, Maertens était amie notamment de Nica Fredericq, Émile Claus, Anna de Weert, Dina Logeman-van der Willigem, Virginie Loveling qui était de la famille de son mari, et de son propre cousin Frans Masereel. En outre, elle entretint une amitié épistolaire cordiale avec divers contacts russes, notamment avec la révolutionnaire Sonia Kropotkin et son mari, le célèbre théoricien anarcho-communiste et géologue Piotr Kropotkin. En 1904, elle traduisit en néerlandais la publication scientifique écrite par ce dernier sur la théorie de l’évolution, Mutual Aid, a factor of Evolution. Macleod se chargea d’écrire la préface de la traduction. Ce n’est peut-être pas un hasard si, à cette époque, il entreprenait aussi une recherche évolutionniste.


La traduction de Maertens fut accueillie avec enthousiasme dans les milieux politiques et scientifiques néerlandais. Un critique écrit : « En traduisant un ouvrage semblable en néerlandais, madame Mac-Leod a enrichi notre vie spirituelle flamande. »[3] En 1907, Maertens traduisit de l’anglais une seconde œuvre de Kropotkin : Ideals and realities in Russian literature. En 1906, elle s’inscrivit à la faculté des Lettres de Gand pour y suivre une formation linguistique en russe. Elle ne présenta pas d’examen mais suivit pendant deux années académiques les cours ex cathedra comme élève libre. Outre ces traductions, on connaît aussi quelques publications de Maertens parues dans le Nederlandsch Museum, le Tijdschrift van het Willemsfonds, le Volksbelang, le Vaderland et De Gazet van Gent. Maertens a toujours tenu, quand c’était possible, à ce que ses écrits soient anonymes.


Des personnalités comme Florence Maertens peuvent-elles être considérées comme de vraies scientifiques ? La question est délicate. Au dix-neuvième siècle, de nombreuses femmes travaillaient dans des entreprises scientifiques sans faire de recherches pour autant. Dans les coulisses de la science, ces femmes rassemblaient le matériel de recherche : elles échantillonnaient, traduisaient, dessinaient, décrivaient ou inventoriaient. Le rôle que ces femmes assumaient était de transmettre et de faciliter. Elles étaient des « diffuseurs culturels ». Pour le travail accompli, elles n’attendaient aucune reconnaissance, la modestie était la parure de leur féminité. C’est dans l’anonymat qu’elles se sentaient le plus à l’aise, c’est du moins ce qu’elles prétendaient. Martens était par excellence un de ces « diffuseurs ». À ce titre, il n’est pas surprenant que Maertens ait pu déplacer facilement ses centres d’intérêt et quitter le domaine des sciences naturelles pour se tourner vers le domaine littéraire.[4]


Publications

  • "Lijst van boeken, verhandelingen, enz. over de verspreidingsmiddelen des planten van 1873 tot 1890 verschenen, met een bijvoegsel en eene alphabetische lijst der plantennamen", in: Botanisch Jaarboek, 3 (1891), 192-231.

Dans cette publication, Maertens dresse une liste des études parues depuis 1873 sur les méthodes de diffusion des plantes. Pour un grand nombre de travaux, elle faisait un résumé succinct des conclusions.


Bibliographie


Notes

  1. Joris van Parys, Masereel. Een biografie, Anvers, 1995, 25.
  2. Il n’est pas facile de déterminer dans quelle mesure les deux partenaires étaient aussi derrière ces idéologies. L’historien Raf De Bont affirme que Julius Macleod n’éprouvait pas beaucoup de sympathie pour les idées anarchistes et se voulait plutôt neutre. Raf de Bont, Darwins kleinkinderen. De omgang met de evolutieleer in België, 1865-1945, Nimègue, 2008, 251.
  3. P. Hamelius, in: Vlaanderen,( 1904), 486.
  4. Broomans, Petra, Van Voorst, Sandra en Smits, Karina (red.), Rethinking Cultural Transfer and Transmission: Reflections and New Perspectives, Eelde, 2012.