Difference between revisions of "Jardin Botanique de Kisantu"

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Jardin botanique, fondé en 1898 à Kisantu (État Indépendant du Congo) par le père jésuite [[Gillet, Justin (1866-1943)|Justin Gillet]].
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Ce jardin botanique fut fondé en 1898 au poste de mission de Kisantu (État Indépendant du Congo) par le père jésuite [[Gillet, Justin (1866-1943)|Justin Gillet]], qui en resta le responsable jusqu’à sa mort. Peu à peu, le jardin s’agrandit : il contenait un potager, un verger et un champ expérimental. L’eau était amenée par un vaste réseau de canaux d’irrigation, qui se jetaient dans la rivière Kungi. Dans son jardin, Gillet étudiait les manières d’introduire au Congo des plantes vivrières et commerciales, comme la banane, le manioc, la tomate, la pomme de terre et le riz, ainsi que divers légumes européens. La recherche scientifique menée dans ce jardin était, en d’autres mots, animée par un objectif lucratif – gain alimentaire pour l’occupant colonial – tout comme cela était le cas dans la plupart des initiatives scientifiques de la colonie. Les jardins botaniques comme celui de Gillet, mais aussi celui de [[Laurent, Émile Ghislain (1861-1904)|Émile Laurent]] à [[Jardin botanique d’Eala|Eala]], étaient ainsi des acteurs importants du processus de colonisation. Ils s’intégraient dans un réseau d’échange de connaissances et de produits avec les autres centres expérimentaux et jardins botaniques, comme celui de Buitenzorg (Java), ainsi qu’avec les entreprises agricoles. En outre, des échantillons de plantes étaient régulièrement envoyés du jardin à la métropole, où ils étaient inventorisés et étudiés pour en découvrir la valeur scientifique et économique – entre autres au [[Jardin Botanique de Laeken]], au [[Musée royal de l’Afrique centrale|Musée du Congo]] (dans le cadre de son [[Institut de Recherches Chimiques de Tervuren|Laboratoire de Recherches Chimiques]]) et au [[Jardin botanique national de Belgique - Nationale plantentuin van België|Jardin botanique national]]. Le jardin suscita aussi, au fil du temps, un intérêt de l’étranger : il fut ainsi un lieu touristique pour les voyageurs visitant le Congo. À la mort de Gillet en 1943, il couvrait une superficie de 10 hectares. La responsabilité passa ensuite entre les mains du père Gorissen, jusque 1946, puis entre les mains du père Hubert Callens jusqu’en 1959. Sous sa tutelle, un arboretum, un musée et une serre pour plantes grasses furent établis. En 1976, l’ordre jésuite céda le jardin à l’État congolais. Aujourd’hui, il s’étend sur 225 hectares.
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[[File:justingillet.png|330px|left|Source: De Lamine de Bex, R., [http://www.nzenzeflowerspauwels.be/Jardin_Kisantu.pdf ''Le Jardin Gillet''], Kisantu, 1969.]]
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Ce jardin botanique fut fondé en 1898 au poste de mission de Kisantu (État Indépendant du Congo) par le père jésuite [[Gillet, Justin (1866-1943)|Justin Gillet]], qui en resta le responsable jusqu’à sa mort. Peu à peu, le jardin s’agrandit : il contenait un potager, un verger et un champ expérimental. L’eau était amenée par un vaste réseau de canaux d’irrigation, qui se jetaient dans la rivière Kungi. Gillet y étudiait les manières d’introduire au Congo des plantes vivrières et commerciales, comme la banane, le manioc, la tomate, la pomme de terre et le riz, ainsi que divers légumes européens. La recherche scientifique menée dans ce jardin était, en d’autres mots, animée par un objectif lucratif – gain alimentaire pour l’occupant colonial – tout comme cela était le cas dans la plupart des initiatives scientifiques de la colonie. Les jardins botaniques comme celui de Gillet, mais aussi celui de [[Laurent, Émile Ghislain (1861-1904)|Émile Laurent]] à [[Jardin botanique d'Eala|Eala]], étaient ainsi des acteurs importants du processus de colonisation. Ils s’intégraient dans un réseau d’échange de connaissances et de produits avec les autres centres expérimentaux et jardins botaniques, comme celui de Buitenzorg (Java), ainsi qu’avec les entreprises agricoles. En outre, des échantillons de plantes étaient régulièrement envoyés du jardin à la métropole, où ils étaient inventorisés et étudiés pour en découvrir la valeur scientifique et économique – entre autres au [[Jardin Botanique de Laeken]], au [[Musée royal de l'Afrique centrale|Musée du Congo]] (dans le cadre de son [[Institut de Recherches Chimiques de Tervuren|Laboratoire de Recherches Chimiques]]) et au [[Jardin botanique national de Belgique - Nationale plantentuin van België|Jardin botanique national]].  
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<br/>Le jardin suscita aussi, au fil du temps, un intérêt de l’étranger : il fut ainsi un lieu touristique pour les voyageurs visitant le Congo. À la mort de Gillet en 1943, il couvrait une superficie de 100 hectares. La responsabilité passa ensuite entre les mains du père Gorissen, jusque 1946, puis entre les mains du père Hubert Callens jusqu’en 1959. Sous sa tutelle, un arboretum, un musée et une serre pour plantes grasses furent établis.  
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En 1972, le Jardin fut officiellement ouvert au grand public. En 1976, la Compagnie de Jésus céda le jardin à l’État congolais, et avec Luc Pauwels, c’était le dernier directeur belge qui s’en allait. La transition d’une finalité scientifique (et économique) à une finalité touristique et culturelle était ainsi complète. Les collections souffrirent lourdement d’un manque de financement, en dépit de la création du Département de l'Environnement, de la Conservation de la Nature, et Tourisme. C’est pourquoi des partenariats de coopération furent établi avec entre autres le WWF, Botanic Garden Conservation International et l'Association africaine des zoos et des aquariums. En 1997, le Jardin fut grandement endommagé par les rebelles anti-Mobutu.
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<br/>En 2004, un plan de reconstruction fut mis en place en collaboration avec le [[Jardin botanique national de Belgique - Nationale plantentuin van België|Jardin botanique national de Belgique]] et le WWF. Le jardin lui-même passa entre les mains de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature tout juste créé. Aujourd’hui, le jardin s’étend sur 225 hectares, dont 125 hectares de savane. Apprenez-en davantage sur [http://www.iccnrdc.org/jardin.html le site web de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature].
  
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===Publications===
 
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*Gillet, Justin, ''Catalogue des plantes du jardin d’essai de Kisantu'', v. I, Bruxelles, 1909: Gillet y a identifié pas moins de 700 sortes de plantes, notamment des plantes d’agrément, du fourrage, des plantes médicinales et des plantes utiles pour l’industrie.
 
*Gillet, Justin, ''Catalogue des plantes du jardin d’essai de Kisantu'', v. I, Bruxelles, 1909: Gillet y a identifié pas moins de 700 sortes de plantes, notamment des plantes d’agrément, du fourrage, des plantes médicinales et des plantes utiles pour l’industrie.
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===Bibliographie===
 
===Bibliographie===
*[http://www.kisantu.net/Histoire.html Historiek] sur le site de Kisantu.
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*[http://www.kisantu.net/Histoire.html Historiek] sur le site de Kisantu. N'est plus disponible.
 
*[http://www.kaowarsom.be/en/notices_gillet_justin Gillet (Justin)], in: ''Biographie Coloniale Belge'', v. IV, 1955, col. 337-342.
 
*[http://www.kaowarsom.be/en/notices_gillet_justin Gillet (Justin)], in: ''Biographie Coloniale Belge'', v. IV, 1955, col. 337-342.
 
*Couttenier, Maarten, [http://books.google.be/books?id=7cOr7D-HHBsC&lpg=PA177&dq=justin%20gillet&hl=nl&pg=PA177#v=onepage&q=justin%20gillet&f=false ''Congo tentoongesteld: een geschiedenis van de Belgische antropologie en het museum van Tervuren (1882-1925)''], Leuven, 2005, 177.
 
*Couttenier, Maarten, [http://books.google.be/books?id=7cOr7D-HHBsC&lpg=PA177&dq=justin%20gillet&hl=nl&pg=PA177#v=onepage&q=justin%20gillet&f=false ''Congo tentoongesteld: een geschiedenis van de Belgische antropologie en het museum van Tervuren (1882-1925)''], Leuven, 2005, 177.
*Mantels, Ruben, [http://books.google.be/books?id=V1RwopRSKQ4C&lpg=PA68&dq=justin%20gillet&hl=nl&pg=PA68#v=onepage&q=justin%20gillet&f=false ''Geleerd in de tropen: Leuven, Congo & de wetenschap, 1885-1960], Leuven'', 2007, 68.
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*Mantels, Ruben, [https://books.google.be/books?id=V1RwopRSKQ4C&amp;lpg=PA68&amp;dq=justin%20gillet&amp;hl=nl&amp;pg=PA68#v=onepage&amp;q=justin%20gillet&amp;f=false ''Geleerd in de tropen: Leuven, Congo & de wetenschap, 1885-1960''], Leuven, 2007, 68.
*L. Denis,, ''Les Jésuites belges au Kwango (1893-1943)'', Leuven, 1943.
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*Denis, L., ''Les Jésuites belges au Kwango (1893-1943)'', Leuven, 1943.
 
* De Wildeman, Emile, "J. Gillet et le jardin d'essai de Kisantu", in: ''Mémoires de l'Institut royal colonial belge, Section des Sciences naturelles et Médicales'', Bruxelles, v. XV 1946.
 
* De Wildeman, Emile, "J. Gillet et le jardin d'essai de Kisantu", in: ''Mémoires de l'Institut royal colonial belge, Section des Sciences naturelles et Médicales'', Bruxelles, v. XV 1946.
 
* De Lamine de Bex, R., [http://www.nzenzeflowerspauwels.be/Jardin_Kisantu.pdf ''Le Jardin Gillet''], Kisantu, 1969.
 
* De Lamine de Bex, R., [http://www.nzenzeflowerspauwels.be/Jardin_Kisantu.pdf ''Le Jardin Gillet''], Kisantu, 1969.
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*Pauwels, Luc, « Les Jardins Botaniques d'Eala et de Kisantu (R.D. Congo, Afrique), centenaires (1900 - 2000) », 10 décembre 2002.

Latest revision as of 11:10, 26 November 2024

Source: Pandries, op Wikimedia Commons.

Jardin botanique, fondé en 1898 à Kisantu (État Indépendant du Congo) par le père jésuite Justin Gillet.




- Jardin Botanique de Kisantu
1943 - Jardin Botanique Gillet
1898-1943 Jardin Botanique de Kisantu

Historique

Source: De Lamine de Bex, R., Le Jardin Gillet, Kisantu, 1969.

Ce jardin botanique fut fondé en 1898 au poste de mission de Kisantu (État Indépendant du Congo) par le père jésuite Justin Gillet, qui en resta le responsable jusqu’à sa mort. Peu à peu, le jardin s’agrandit : il contenait un potager, un verger et un champ expérimental. L’eau était amenée par un vaste réseau de canaux d’irrigation, qui se jetaient dans la rivière Kungi. Gillet y étudiait les manières d’introduire au Congo des plantes vivrières et commerciales, comme la banane, le manioc, la tomate, la pomme de terre et le riz, ainsi que divers légumes européens. La recherche scientifique menée dans ce jardin était, en d’autres mots, animée par un objectif lucratif – gain alimentaire pour l’occupant colonial – tout comme cela était le cas dans la plupart des initiatives scientifiques de la colonie. Les jardins botaniques comme celui de Gillet, mais aussi celui de Émile Laurent à Eala, étaient ainsi des acteurs importants du processus de colonisation. Ils s’intégraient dans un réseau d’échange de connaissances et de produits avec les autres centres expérimentaux et jardins botaniques, comme celui de Buitenzorg (Java), ainsi qu’avec les entreprises agricoles. En outre, des échantillons de plantes étaient régulièrement envoyés du jardin à la métropole, où ils étaient inventorisés et étudiés pour en découvrir la valeur scientifique et économique – entre autres au Jardin Botanique de Laeken, au Musée du Congo (dans le cadre de son Laboratoire de Recherches Chimiques) et au Jardin botanique national.


Le jardin suscita aussi, au fil du temps, un intérêt de l’étranger : il fut ainsi un lieu touristique pour les voyageurs visitant le Congo. À la mort de Gillet en 1943, il couvrait une superficie de 100 hectares. La responsabilité passa ensuite entre les mains du père Gorissen, jusque 1946, puis entre les mains du père Hubert Callens jusqu’en 1959. Sous sa tutelle, un arboretum, un musée et une serre pour plantes grasses furent établis.


Aujourd'hui

En 1972, le Jardin fut officiellement ouvert au grand public. En 1976, la Compagnie de Jésus céda le jardin à l’État congolais, et avec Luc Pauwels, c’était le dernier directeur belge qui s’en allait. La transition d’une finalité scientifique (et économique) à une finalité touristique et culturelle était ainsi complète. Les collections souffrirent lourdement d’un manque de financement, en dépit de la création du Département de l'Environnement, de la Conservation de la Nature, et Tourisme. C’est pourquoi des partenariats de coopération furent établi avec entre autres le WWF, Botanic Garden Conservation International et l'Association africaine des zoos et des aquariums. En 1997, le Jardin fut grandement endommagé par les rebelles anti-Mobutu.


En 2004, un plan de reconstruction fut mis en place en collaboration avec le Jardin botanique national de Belgique et le WWF. Le jardin lui-même passa entre les mains de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature tout juste créé. Aujourd’hui, le jardin s’étend sur 225 hectares, dont 125 hectares de savane. Apprenez-en davantage sur le site web de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature.


Publications

  • Gillet, Justin, Catalogue des plantes du jardin d’essai de Kisantu, v. I, Bruxelles, 1909: Gillet y a identifié pas moins de 700 sortes de plantes, notamment des plantes d’agrément, du fourrage, des plantes médicinales et des plantes utiles pour l’industrie.
  • Gillet, Justin, Catalogue des plantes du jardin d’essai de Kisantu, v. II, Bruxelles, 1913: contient un millier d’espèces et de variétés.
  • Gillet, Justin, Catalogue des plantes du jardin d’essai de Kisantu, v. III, Bruxelles, 1927: contient 1775 sortes et variétés.


Bibliographie