Difference between revisions of "Gloesener, Michel (1794-1876)"
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Physicien, professeur à l’[[Université de Liège]], né le 4 mars 1794 à Haut-Charage au Grand-Duché de Luxembourg et décédé le 11 juillet 1876 à Liège. | Physicien, professeur à l’[[Université de Liège]], né le 4 mars 1794 à Haut-Charage au Grand-Duché de Luxembourg et décédé le 11 juillet 1876 à Liège. | ||
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Michel Gloesener naît à Haut-Charage au Grand-Duché de Luxembourg, le 2 mars 1792. <br/> | Michel Gloesener naît à Haut-Charage au Grand-Duché de Luxembourg, le 2 mars 1792. <br/> | ||
Il est le fils de Jean-Nicolas Gloesener et d'Elisabeth Lichtfus. <br/> | Il est le fils de Jean-Nicolas Gloesener et d'Elisabeth Lichtfus. <br/> | ||
− | Michel Gloesener entame son cursus scolaire auprès d’un précepteur, l’abbé Rodesch. Il poursuit sa formation au collège de Luxembourg et se rend à Metz pour approfondir les mathématiques auprès du professeur Lesage. Il fréquente également le Gymnase de Trêves.<ref>[http://books.google.be/books?id=PmA7AAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false "Gloesener (Michel)"], in LE ROY, Alphonse, ''Liber memorialis, l’université de Liége depuis sa fondation'', Liège: imprimerie de J.-G. Carmanne, 1869, col. 667.<br/>Dans son article Philippe Tomsin nuance les propos de Le Roy car il n’a trouvé aucun document pour vérifier ces informations<br/>TOMSIN, Philippe, [http:// | + | Michel Gloesener entame son cursus scolaire auprès d’un précepteur, l’abbé Rodesch. Il poursuit sa formation au collège de Luxembourg et se rend à Metz pour approfondir les mathématiques auprès du professeur Lesage. Il fréquente également le Gymnase de Trêves.<ref>[http://books.google.be/books?id=PmA7AAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false "Gloesener (Michel)"], in LE ROY, Alphonse, ''Liber memorialis, l’université de Liége depuis sa fondation'', Liège: imprimerie de J.-G. Carmanne, 1869, col. 667.<br/>Dans son article Philippe Tomsin nuance les propos de Le Roy car il n’a trouvé aucun document pour vérifier ces informations<br/>TOMSIN, Philippe, [http://www.academieroyale.be/academie/documents/FichierPDFNouvelleBiographieNational2110.pdf#page=179 "Gloesener, (Michel)"], in ''Nouvelle Biographie Nationale'', t. 8, p. 173.</ref> <br/> |
En 1818, Gloesener entre comme candidat au titre de docteur en sciences physiques et mathématiques à la faculté des Sciences mathématiques et physiques de l'[[Université de Liège]]. <br/> | En 1818, Gloesener entre comme candidat au titre de docteur en sciences physiques et mathématiques à la faculté des Sciences mathématiques et physiques de l'[[Université de Liège]]. <br/> | ||
Entre février 1823 et octobre 1824, Gloesener réside à Paris pour compléter sa formation. Il suit des cours auprès de plusieurs professeurs au Collège de France, à la Sorbonne, au Conservatoire des Arts et Métiers, à l'Observatoire de Paris et à l'Ecole Polytechnique. | Entre février 1823 et octobre 1824, Gloesener réside à Paris pour compléter sa formation. Il suit des cours auprès de plusieurs professeurs au Collège de France, à la Sorbonne, au Conservatoire des Arts et Métiers, à l'Observatoire de Paris et à l'Ecole Polytechnique. | ||
Le 6 octobre 1824, il est nommé lecteur à l'[[Université de Louvain]]. Il assiste [[Sentelet, Jean-Ferdinand (1754-1829)|Jean-Ferdinand Sentelet]] <ref>VANPAEMEL, Geert, "La physique", in {{Halleux 1}} p. 128. </ref> et prend en charge les cours du professeur Goebel qui vient d’être nommé recteur. Dès l’année suivante, il devient professeur au Collège philosophique et est chargé des cours de physique, d'astronomie, de chimie, de mathématiques, de mécanique, de botanique et de philosophie. Il conserve ces charges jusqu'à la dissolution du Collège en janvier 1830. Le 26 janvier 1826, Gloesener est nommé professeur extraordinaire. Il est également responsable de l’achat des instruments scientifiques pour le cabinet de physique. <br/> | Le 6 octobre 1824, il est nommé lecteur à l'[[Université de Louvain]]. Il assiste [[Sentelet, Jean-Ferdinand (1754-1829)|Jean-Ferdinand Sentelet]] <ref>VANPAEMEL, Geert, "La physique", in {{Halleux 1}} p. 128. </ref> et prend en charge les cours du professeur Goebel qui vient d’être nommé recteur. Dès l’année suivante, il devient professeur au Collège philosophique et est chargé des cours de physique, d'astronomie, de chimie, de mathématiques, de mécanique, de botanique et de philosophie. Il conserve ces charges jusqu'à la dissolution du Collège en janvier 1830. Le 26 janvier 1826, Gloesener est nommé professeur extraordinaire. Il est également responsable de l’achat des instruments scientifiques pour le cabinet de physique. <br/> | ||
En 1828, il épouse Marie-Barbe-Elisabeth Muller. <br/> | En 1828, il épouse Marie-Barbe-Elisabeth Muller. <br/> | ||
− | Gloesener fait partie du mouvement «Tot Nut van 't Algemeen», une société caritative, fondée aux Pays-Bas en 1783 qui encourage l'enseignement aux démunis en ouvrant des bibliothèques publiques gratuites, en récoltant des fonds, en mettant en place des caisses d'épargne et en dispensant des cours. <ref> TOMSIN, Philippe, [http:// | + | Gloesener fait partie du mouvement «Tot Nut van 't Algemeen», une société caritative, fondée aux Pays-Bas en 1783 qui encourage l'enseignement aux démunis en ouvrant des bibliothèques publiques gratuites, en récoltant des fonds, en mettant en place des caisses d'épargne et en dispensant des cours. <ref> TOMSIN, Philippe, [http://www.academieroyale.be/academie/documents/FichierPDFNouvelleBiographieNational2110.pdf#page=179 "Gloesener, (Michel)"], in ''Nouvelle Biographie Nationale'', t. 8, p. 174.</ref> <br/> |
L'indépendance de la Belgique en 1830 cause une réorganisation du paysage universitaire du pays. Les facultés des sciences de Gand et de Louvain sont dissolues, seule Liège maintient sa faculté. Le nouveau gouvernement belge propose à Gloesener de rester mais comme professeur à l'[[université de Liège]]. Il prête serment au début de l’année scolaire 1830-1831 et est chargé des cours de minéralogie qui sont confiés par la suite à [[Dumont, André-Hubert (1809-1857)|André Dumont]]. Il est nommé pour les cours de physique théorique et expérimentale. <ref>VANPAEMEL, Geert, "La physique", in {{Halleux 1}} p. 132. </ref><br/> | L'indépendance de la Belgique en 1830 cause une réorganisation du paysage universitaire du pays. Les facultés des sciences de Gand et de Louvain sont dissolues, seule Liège maintient sa faculté. Le nouveau gouvernement belge propose à Gloesener de rester mais comme professeur à l'[[université de Liège]]. Il prête serment au début de l’année scolaire 1830-1831 et est chargé des cours de minéralogie qui sont confiés par la suite à [[Dumont, André-Hubert (1809-1857)|André Dumont]]. Il est nommé pour les cours de physique théorique et expérimentale. <ref>VANPAEMEL, Geert, "La physique", in {{Halleux 1}} p. 132. </ref><br/> | ||
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− | En avril 1835, Gloesener participe à la création de la [[Société royale des sciences de Liège]]. Les cofondateurs de cette Société sont les mathématiciens [[Brasseur, Jean-Baptiste (1802-1868)|Jean-Baptiste Brasseur]] et Jean-François Lemaire, les médecins [[Delvaux de Fenffe, Jean-Charles-Philippe-Joseph (1782-1863)|Jean-Charles Delvaux de Fenffe]], [[Schmerling, Philippe-Charles (1791-1836)|Philippe-Charles Schmerling]] et Vincent Fohmam, le géologue [[Dumont, André-Hubert (1809-1857)|André Dumont]], le chimiste Philippe-Adolphe Lesoine et l'ingénieur [[Pagani, Gaspard-Michel-Marie (1796-1855)|Gaspard-Michel Pagani]]. <ref> TOMSIN, Philippe, [http:// | + | En avril 1835, Gloesener participe à la création de la [[Société royale des sciences de Liège]]. Les cofondateurs de cette Société sont les mathématiciens [[Brasseur, Jean-Baptiste (1802-1868)|Jean-Baptiste Brasseur]] et Jean-François Lemaire, les médecins [[Delvaux de Fenffe, Jean-Charles-Philippe-Joseph (1782-1863)|Jean-Charles Delvaux de Fenffe]], [[Schmerling, Philippe-Charles (1791-1836)|Philippe-Charles Schmerling]] et Vincent Fohmam, le géologue [[Dumont, André-Hubert (1809-1857)|André Dumont]], le chimiste Philippe-Adolphe Lesoine et l'ingénieur [[Pagani, Gaspard-Michel-Marie (1796-1855)|Gaspard-Michel Pagani]]. <ref> TOMSIN, Philippe, [http://www.academieroyale.be/academie/documents/FichierPDFNouvelleBiographieNational2110.pdf#page=179 "Gloesener, (Michel)"], in ''Nouvelle Biographie Nationale'', t. 8, p. 174.</ref> <br/> |
Le 25 mars 1842, suite à la reconstitution de la Société qui avait été dissolue en 1835, Gloesener est nommé président. <br/> | Le 25 mars 1842, suite à la reconstitution de la Société qui avait été dissolue en 1835, Gloesener est nommé président. <br/> | ||
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A l’occasion de la publication du premier tome des Mémoires de la Société des sciences de Liège, Gloesener publie un article important sur des appareils électromagnétiques de son invention. Il utilise ces appareils didactiques au service de son enseignement. | A l’occasion de la publication du premier tome des Mémoires de la Société des sciences de Liège, Gloesener publie un article important sur des appareils électromagnétiques de son invention. Il utilise ces appareils didactiques au service de son enseignement. | ||
La première de ses inventions date de 1835, il s’agit du ''Pan-electro-magneticum'' dont l’objectif est de montrer l’interaction réciproque d’un conducteur transportant du courant et d’un aimant ou de deux fils de courant. <br/> | La première de ses inventions date de 1835, il s’agit du ''Pan-electro-magneticum'' dont l’objectif est de montrer l’interaction réciproque d’un conducteur transportant du courant et d’un aimant ou de deux fils de courant. <br/> | ||
En 1837, il construit un ''moulin horizontal'' dont le but est de rendre magnétique une lame de fer doux au moyen d’un bain de mercure, d’un fil de cuivre et d’une batterie. Grâce à ce dispositif, la lame devenue magnétique tourne selon le champ magnétique de la terre. Pendant ce mouvement, les fils de courant sont placés dans un second compartiment du bain de mercure ce qui inverse la polarité et provoque un mouvement continu, précurseur des moteurs électriques. <ref>VANPAEMEL, Geert, "La physique", in {{Halleux 1}} p. 132. </ref><br/> | En 1837, il construit un ''moulin horizontal'' dont le but est de rendre magnétique une lame de fer doux au moyen d’un bain de mercure, d’un fil de cuivre et d’une batterie. Grâce à ce dispositif, la lame devenue magnétique tourne selon le champ magnétique de la terre. Pendant ce mouvement, les fils de courant sont placés dans un second compartiment du bain de mercure ce qui inverse la polarité et provoque un mouvement continu, précurseur des moteurs électriques. <ref>VANPAEMEL, Geert, "La physique", in {{Halleux 1}} p. 132. </ref><br/> | ||
− | Dans les années 1860, à la demande de l'administration communale de Liège, il met aussi en place un réseau d'horloges électriques à travers la ville. <ref> TOMSIN, Philippe, [http:// | + | Dans les années 1860, à la demande de l'administration communale de Liège, il met aussi en place un réseau d'horloges électriques à travers la ville. <ref> TOMSIN, Philippe, [http://www.academieroyale.be/academie/documents/FichierPDFNouvelleBiographieNational2110.pdf#page=179 "Gloesener, (Michel)"], in ''Nouvelle Biographie Nationale'', t. 8, p. 174.</ref> |
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*BLUM, M., ''Bibliographie luxembourgeoise ou Catalogue raisonné de tous les ouvrages ou travaux littéraires publiés par des Luxembourgeois ou dans le grand-duché actuel de Luxembourg'', t. 1, Munich, s.d, p. 344-347. | *BLUM, M., ''Bibliographie luxembourgeoise ou Catalogue raisonné de tous les ouvrages ou travaux littéraires publiés par des Luxembourgeois ou dans le grand-duché actuel de Luxembourg'', t. 1, Munich, s.d, p. 344-347. | ||
*FISCHBACH, H, ''Genealogische Notizen über die Familien Gloesener und Knepper'', s.l.n.d. | *FISCHBACH, H, ''Genealogische Notizen über die Familien Gloesener und Knepper'', s.l.n.d. | ||
− | *[[Folie, François-Jacques-Philippe (1823-1905)|FOLIE, François]], [http:// | + | *[[Folie, François-Jacques-Philippe (1823-1905)|FOLIE, François]], [http://www.academieroyale.be/academie/documents/GLOESENERMichelARB_18788658.pdf "Notice sur Michel Gloesener, membre de l’Académie"], in ''Annuaire de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique'', 1878, p. 277-344. |
*GLODEN, A., "Un éminent physicien luxembourgeois, Michel Gloesener (1794-1876) ", in Bulletin de la Société des Naturalistes luxembourgeois, t. 54, 1949, p. 255-257. | *GLODEN, A., "Un éminent physicien luxembourgeois, Michel Gloesener (1794-1876) ", in Bulletin de la Société des Naturalistes luxembourgeois, t. 54, 1949, p. 255-257. | ||
*[http://books.google.be/books?id=PmA7AAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false "Gloesener (Michel)"], in LE ROY, Alphonse, ''Liber memorialis, l’université de Liége depuis sa fondation'', Liège: imprimerie de J.-G. Carmanne, 1869, col. 666-695. | *[http://books.google.be/books?id=PmA7AAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false "Gloesener (Michel)"], in LE ROY, Alphonse, ''Liber memorialis, l’université de Liége depuis sa fondation'', Liège: imprimerie de J.-G. Carmanne, 1869, col. 666-695. | ||
*TOMSIN, Philippe, "Michel Gloesener et les débuts des recherches sur l'électromagnétisme en Belgique", in ''Scientiarum Historia'', t. 24, n° 2, 1998, p. 145-188. | *TOMSIN, Philippe, "Michel Gloesener et les débuts des recherches sur l'électromagnétisme en Belgique", in ''Scientiarum Historia'', t. 24, n° 2, 1998, p. 145-188. | ||
*TOMSIN, Philippe, "Michel Gloesener et les débuts de l'enseignement de l'électricité à l'Université de Liège", in ''Cinquième Congrès de l'Association des Cercles francophones d'histoire et d'archéologie de Belgique, Herbeumont, Actes'', t. 2, Namur, s.d. [2000], p. 424- 431. | *TOMSIN, Philippe, "Michel Gloesener et les débuts de l'enseignement de l'électricité à l'Université de Liège", in ''Cinquième Congrès de l'Association des Cercles francophones d'histoire et d'archéologie de Belgique, Herbeumont, Actes'', t. 2, Namur, s.d. [2000], p. 424- 431. | ||
− | *TOMSIN, Philippe, [http:// | + | *TOMSIN, Philippe, [http://www.academieroyale.be/academie/documents/FichierPDFNouvelleBiographieNational2110.pdf#page=179 "Gloesener, (Michel)"], in ''Nouvelle Biographie Nationale'', t. 8, p. 173-176. |
*TOMSIN, Philippe, "Un fonds privé d’archives inédites, relatives au physicien luxembourgeois Michel Gloesener", in Hémecht. Revue d’histoire luxembourgeoise - Zeitschrift für Luxemburger Geschichte, vol. 66, n° 2, 2014, p. 155-171. | *TOMSIN, Philippe, "Un fonds privé d’archives inédites, relatives au physicien luxembourgeois Michel Gloesener", in Hémecht. Revue d’histoire luxembourgeoise - Zeitschrift für Luxemburger Geschichte, vol. 66, n° 2, 2014, p. 155-171. | ||
*"Notices biographiques et bibliographiques, Académie royale de Belgique", Bruxelles, 1875, p. 40-44. | *"Notices biographiques et bibliographiques, Académie royale de Belgique", Bruxelles, 1875, p. 40-44. |
Latest revision as of 13:03, 26 January 2024
Physicien, professeur à l’Université de Liège, né le 4 mars 1794 à Haut-Charage au Grand-Duché de Luxembourg et décédé le 11 juillet 1876 à Liège.
Biographie
Michel Gloesener naît à Haut-Charage au Grand-Duché de Luxembourg, le 2 mars 1792.
Il est le fils de Jean-Nicolas Gloesener et d'Elisabeth Lichtfus.
Michel Gloesener entame son cursus scolaire auprès d’un précepteur, l’abbé Rodesch. Il poursuit sa formation au collège de Luxembourg et se rend à Metz pour approfondir les mathématiques auprès du professeur Lesage. Il fréquente également le Gymnase de Trêves.[1]
En 1818, Gloesener entre comme candidat au titre de docteur en sciences physiques et mathématiques à la faculté des Sciences mathématiques et physiques de l'Université de Liège.
Entre février 1823 et octobre 1824, Gloesener réside à Paris pour compléter sa formation. Il suit des cours auprès de plusieurs professeurs au Collège de France, à la Sorbonne, au Conservatoire des Arts et Métiers, à l'Observatoire de Paris et à l'Ecole Polytechnique.
Le 6 octobre 1824, il est nommé lecteur à l'Université de Louvain. Il assiste Jean-Ferdinand Sentelet [2] et prend en charge les cours du professeur Goebel qui vient d’être nommé recteur. Dès l’année suivante, il devient professeur au Collège philosophique et est chargé des cours de physique, d'astronomie, de chimie, de mathématiques, de mécanique, de botanique et de philosophie. Il conserve ces charges jusqu'à la dissolution du Collège en janvier 1830. Le 26 janvier 1826, Gloesener est nommé professeur extraordinaire. Il est également responsable de l’achat des instruments scientifiques pour le cabinet de physique.
En 1828, il épouse Marie-Barbe-Elisabeth Muller.
Gloesener fait partie du mouvement «Tot Nut van 't Algemeen», une société caritative, fondée aux Pays-Bas en 1783 qui encourage l'enseignement aux démunis en ouvrant des bibliothèques publiques gratuites, en récoltant des fonds, en mettant en place des caisses d'épargne et en dispensant des cours. [3]
L'indépendance de la Belgique en 1830 cause une réorganisation du paysage universitaire du pays. Les facultés des sciences de Gand et de Louvain sont dissolues, seule Liège maintient sa faculté. Le nouveau gouvernement belge propose à Gloesener de rester mais comme professeur à l'université de Liège. Il prête serment au début de l’année scolaire 1830-1831 et est chargé des cours de minéralogie qui sont confiés par la suite à André Dumont. Il est nommé pour les cours de physique théorique et expérimentale. [4]
Dès l’année 1835, il dispense les cours approfondis d’astronomie et de mécanique céleste.
En 1835-1836, il est secrétaire académique et l’année suivante, il est nommé professeur ordinaire.
En 1842, il enseigne la physique industrielle.
En 1846-1847, il est recteur de l’université.
Il accède à l’éméritat en 1860, mais reste chargé des cours de physique mathématique jusqu’à son décès en 1876.
En avril 1835, Gloesener participe à la création de la Société royale des sciences de Liège. Les cofondateurs de cette Société sont les mathématiciens Jean-Baptiste Brasseur et Jean-François Lemaire, les médecins Jean-Charles Delvaux de Fenffe, Philippe-Charles Schmerling et Vincent Fohmam, le géologue André Dumont, le chimiste Philippe-Adolphe Lesoine et l'ingénieur Gaspard-Michel Pagani. [5]
Le 25 mars 1842, suite à la reconstitution de la Société qui avait été dissolue en 1835, Gloesener est nommé président.
Tout au long de sa carrière, il s’attache à enrichir les collections d’instruments du cabinet de physique.
Il est nommé correspondant de l'Académie royale des Sciences et Belles-Lettres de Bruxelles, le 15 décembre 1856 et il devient membre de l’institution le 15 décembre 1864. Il est directeur de la Classe des Sciences en 1876.
Gloesener est présent aux expositions universelles de Paris en 1855, de Londres en 1862 et de Paris en 1867 où il présente une vingtaine d'appareils, des télégraphes à aiguilles et à clavier, des horloges, des chronographes et un paratonnerre de son invention.
En juillet 1871, Gloesener fonde la Manufacture belge d'Appareils électriques. Cette entreprise commercialise des sonneries électriques, des paratonnerres, des télégraphes à cadran système Wheatstone et des télégraphes Morse.
En 1875, la manufacture est chargée d’installer l’horloge électrique de la gare de Charleroi. En 1878, elle cesse ses activités. [6]
Travaux
Dès son entrée à l’Université de Liège, Gloesener présente un mémoire en réponse à une question, successivement d'algèbre, de botanique, de chimie et d’électromagnétisme. Ce dernier article s’oppose aux idées de l’époque de l’université de Liège. Gloesener persiste à soutenir les idées d’Ampère lors de la dissertation inaugurale qu'il soutient en février 1823 pour obtenir le doctorat en sciences. [7]
A l’occasion de la publication du premier tome des Mémoires de la Société des sciences de Liège, Gloesener publie un article important sur des appareils électromagnétiques de son invention. Il utilise ces appareils didactiques au service de son enseignement.
La première de ses inventions date de 1835, il s’agit du Pan-electro-magneticum dont l’objectif est de montrer l’interaction réciproque d’un conducteur transportant du courant et d’un aimant ou de deux fils de courant.
En 1837, il construit un moulin horizontal dont le but est de rendre magnétique une lame de fer doux au moyen d’un bain de mercure, d’un fil de cuivre et d’une batterie. Grâce à ce dispositif, la lame devenue magnétique tourne selon le champ magnétique de la terre. Pendant ce mouvement, les fils de courant sont placés dans un second compartiment du bain de mercure ce qui inverse la polarité et provoque un mouvement continu, précurseur des moteurs électriques. [8]
Dans les années 1860, à la demande de l'administration communale de Liège, il met aussi en place un réseau d'horloges électriques à travers la ville. [9]
Publications
- "Mémoire (couronné) en réponse à la question de mathématiques du concours universitaire : Ut calculi litteraris seu algebraici theoria, principiis è sola arithmetica et signorum natura petilis, missa quantitatum positivarum et negativarum seorsim existentium absurdà distinctione superstruatur. Dein aequatio generalis, cùm primi, tum secundi gradus resolvatur, discutiaturque ita, utvaria solutionum genera, puta negativarum, etc., curantur, verus et genuinus Carum sensus, ratioque iis in analysi utendi explicentur, aptisque exemplis illustrentur", in Annales Academiae Leodiensis, t. 2, 1818-1819.
- "Mémoire (couronné) en réponse à la question de botanique du concours universitaire : Quaeritur et diversarum opinionum de fabricâ usuque vasorum plantarum enumeratio chronologica, et quae sit harum opinionum optima expositio", in Annales Academiae Leodiensis, t. 3, 1819-1820.
- "Mémoire (couronné) en réponse à la question de chimie du concours universitaire : Exponatur theoria attractionis molecularis seu affinitatis chemicae", in Annales Academiae Leodiensis, t. 4, 1820-1821.
- "Dissertatio inaugnlaris physica : De identitate fluidi electrici, et magnetici, deducta ex theoriâ a clar. Ampère propositâ (20 février 1823)", in Annales Academiae Leodiensis, t. 5, 1822-1823.
- "Oratio de vera scientias Physicas excolendi methodo et vero illarum studii fine (26 janvier 1826) ", in Annales Academiae Lovanii, t. 1, 1825-1826
- "Notice sur l'action réciproque entre un courant électrique et des aiguilles d'acier non aimantées", in Correspondance mathématique et physique, t. 6, Bruxelles, 1830.
- "Mémoire sur quelques appareils électro-magnétiques el leur emploi", in Mémoire de la société royale des sciences de Liège, Liège, 1843.
- Résumé d'un cours de physique expérimentale, Ouvrage inachevé. Liège : Oudart, 1845.
- "Notice sur deux petits appareils propres à changer la direction des courants électriques", in Mémoire de la société royale des sciences de Liège, t. 2, Liège, 1843.
- "Mémoire sur la réfraction", in Mémoire de la société royale des sciences de Liège, Liège, 1846.
- De l'influence de l'étude de la physique sur le bien-être de l'humanité. (Discours prononce, comme recteur sortant, à la salle académique de l'Université de Liége, le 12 octobre 1847.) Liège, 1847.
- "Note sur la construction d'horloges et de télégraphes magnétiques— Horloge électrique sans pile. — Nouveau transmetteur dans les télégraphes avec les lettres alphabétiques. — Transmetteur simultané de mêmes dépêches dans deux ou même dans plusieurs directions différentes. — Suppression du ressort à boudin dans les horloges électriques et dans les télégraphes", in Comptes rendus de l'Académie des sciences de Paris, Paris, 1848, p. 366-368.
- "Recherches sur la télégraphie électrique", in Mémoire de la société royale des sciences de Liège, Liège, 1853.
- "Analyse sommaire des recherches sur la télégraphie électrique", in Mémoire de la société royale des sciences de Liège, Liège, 1853.
- "Sur les appareils télégraphiques exposés à Paris en 1855", in La Science, Paris, 1855.
- "Réclamation de priorité sur des perfectionnements apportés aux horloges électriques", 1856 (paru dans différentes quotidiens de l’époque).
- "Rapport sur un nouveau système de télégraphie électrique applicable aux chemins de fer, par M. Çauderai", in Journal des travaux de l'Académie nationale de Paris, Paris, 1857.
- "Télégraphe à aiguille perfectionné", in Revue, universelle des Mines, Liège, 1857.
- "Mémoire sur un nouveau chronoscope et sur l'application du renversement du courant voltaïque dans les horloges, les télégraphes avec lettres, dans les relais et les translateurs des télégraphes à écrire et en général dans toutes les applications du courant électrique", in Rapport officiel sur le 33 e Congrès des naturalistes allemands, Bonn, 1859.
- "Rapport sur une horloge électro-moteur", in Journal des travaux de l'Académie nationale de Paris, Paris, 1858.
- "Description d'un transmetteur pour télégraphe à écrire à renversement du courant, permettant d'écrire avec une ou deux plumes soit alternativement, soit simultanément, en en combinant le jeu", in Cosmos, Paris, 1859.
- "Description de deux nouveaux chronoscopes électriques", in Comptes rendus de l'Académie des sciences de Paris, Paris, 1860.
- Traité général des applications de l'électricité, Paris et Liège : Noblet, 1861.
- Liste explicative détaillée des appareils électriques exposés par l'auteur à l'Exposition universelle de Paris en 1867, Liège, 1867.
- De l'importance du principe du renversement alternatif du courant dans les électro-aimants. De sa théorie et de ses applications scientifiques et industrielles. Avantage du système à armature aimantée, Liège : Desoer, 1868.
- Rapport présenté au collège des bourgmestre et échevins de la ville de Liége sur le service des horloges électriques à Liége, Liège : Vaillant-Carmanne, 1870.
- Études sur l'électro-dynamique et l'électro-magnétisme. Bruxelles, 1873
- Liste de 248 appareils ou instruments appartenant aux différentes branches de la physique et notamment à l'électricité t à l'électromagnétisme, Paris, 187 4.
- Il rédige également plusieurs articles, des rapports et des notes dans le Bulletin de l’Académie Royale des Sciences et des Belles-Lettres et dans l’Annuaire de l’institution.
Bibliographie
- ARENDT, K., Porträt-Galerie hervorragender Persönlichkeiten aus der Geschichte des Luxemburger Landes, Luxembourg, 1972
- BLUM, M., Bibliographie luxembourgeoise ou Catalogue raisonné de tous les ouvrages ou travaux littéraires publiés par des Luxembourgeois ou dans le grand-duché actuel de Luxembourg, t. 1, Munich, s.d, p. 344-347.
- FISCHBACH, H, Genealogische Notizen über die Familien Gloesener und Knepper, s.l.n.d.
- FOLIE, François, "Notice sur Michel Gloesener, membre de l’Académie", in Annuaire de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, 1878, p. 277-344.
- GLODEN, A., "Un éminent physicien luxembourgeois, Michel Gloesener (1794-1876) ", in Bulletin de la Société des Naturalistes luxembourgeois, t. 54, 1949, p. 255-257.
- "Gloesener (Michel)", in LE ROY, Alphonse, Liber memorialis, l’université de Liége depuis sa fondation, Liège: imprimerie de J.-G. Carmanne, 1869, col. 666-695.
- TOMSIN, Philippe, "Michel Gloesener et les débuts des recherches sur l'électromagnétisme en Belgique", in Scientiarum Historia, t. 24, n° 2, 1998, p. 145-188.
- TOMSIN, Philippe, "Michel Gloesener et les débuts de l'enseignement de l'électricité à l'Université de Liège", in Cinquième Congrès de l'Association des Cercles francophones d'histoire et d'archéologie de Belgique, Herbeumont, Actes, t. 2, Namur, s.d. [2000], p. 424- 431.
- TOMSIN, Philippe, "Gloesener, (Michel)", in Nouvelle Biographie Nationale, t. 8, p. 173-176.
- TOMSIN, Philippe, "Un fonds privé d’archives inédites, relatives au physicien luxembourgeois Michel Gloesener", in Hémecht. Revue d’histoire luxembourgeoise - Zeitschrift für Luxemburger Geschichte, vol. 66, n° 2, 2014, p. 155-171.
- "Notices biographiques et bibliographiques, Académie royale de Belgique", Bruxelles, 1875, p. 40-44.
- Université de Liège. Séance solennelle du 20 décembre 1876. Derniers honneurs rendus à M. Michel Gloesener, Liège, 1877.
Notes
- ↑ "Gloesener (Michel)", in LE ROY, Alphonse, Liber memorialis, l’université de Liége depuis sa fondation, Liège: imprimerie de J.-G. Carmanne, 1869, col. 667.
Dans son article Philippe Tomsin nuance les propos de Le Roy car il n’a trouvé aucun document pour vérifier ces informations
TOMSIN, Philippe, "Gloesener, (Michel)", in Nouvelle Biographie Nationale, t. 8, p. 173. - ↑ VANPAEMEL, Geert, "La physique", in Robert Halleux, Geert Vanpaemel, Jan Vandersmissen en Andrée Despy-Meyer (éds.), Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000, Bruxelles : Dexia/La Renaissance du livre, 2001, vol. 1, p. 128.
- ↑ TOMSIN, Philippe, "Gloesener, (Michel)", in Nouvelle Biographie Nationale, t. 8, p. 174.
- ↑ VANPAEMEL, Geert, "La physique", in Robert Halleux, Geert Vanpaemel, Jan Vandersmissen en Andrée Despy-Meyer (éds.), Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000, Bruxelles : Dexia/La Renaissance du livre, 2001, vol. 1, p. 132.
- ↑ TOMSIN, Philippe, "Gloesener, (Michel)", in Nouvelle Biographie Nationale, t. 8, p. 174.
- ↑ VANPAEMEL, Geert, "La physique", in Robert Halleux, Geert Vanpaemel, Jan Vandersmissen en Andrée Despy-Meyer (éds.), Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000, Bruxelles : Dexia/La Renaissance du livre, 2001, vol. 1, p. 132.
- ↑ TOMSIN, Philippe, "Gloesener, (Michel)", in Nouvelle Biographie Nationale, t. 8, p. 173.
- ↑ VANPAEMEL, Geert, "La physique", in Robert Halleux, Geert Vanpaemel, Jan Vandersmissen en Andrée Despy-Meyer (éds.), Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000, Bruxelles : Dexia/La Renaissance du livre, 2001, vol. 1, p. 132.
- ↑ TOMSIN, Philippe, "Gloesener, (Michel)", in Nouvelle Biographie Nationale, t. 8, p. 174.