Difference between revisions of "Musées royaux d'Art et d'Histoire"
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===Musée royal d'Artillerie, d'Armures et d'Antiquités=== | ===Musée royal d'Artillerie, d'Armures et d'Antiquités=== | ||
− | L'arrêté royal du 8 août 1835 fut l'acte fondateur des futurs Musées royaux d'Art et d'Histoire tels que nous les connaissons aujourd'hui. En effet, la toute jeune patrie constituée voulait posséder ses propres collections. Il fut donc décidé de la création d'un Musée d'armes anciennes, d'armures, d'objets d'art et de numismatique dont la direction fut confiée au [[Beauffort, Louis Léopold Marie Amédée Comte de (1806-1858)|Comte Amédée de Beauffort (1806-1858)]]. Les collections furent à ce moment installées au Rez-de-Chaussée du Palais des Industries. Après la création de la Bibliothèque Royale en 1837, les collections numismatiques du musée y furent dès lors transférées<ref>SCHAYES, Antoine-Guillaume-Bernard, Catalogue et description du Musée royal d'Armures, d'Antiquités et d'Ethnologie, Bruxelles, 1854, p.III.</ref>. | + | L'arrêté royal du 8 août 1835 fut l'acte fondateur des futurs Musées royaux d'Art et d'Histoire tels que nous les connaissons aujourd'hui. En effet, la toute jeune patrie constituée voulait posséder ses propres collections. Il fut donc décidé de la création d'un Musée d'armes anciennes, d'armures, d'objets d'art et de numismatique dont la direction fut confiée au [[Beauffort, Louis Léopold Marie Amédée Comte de (1806-1858)|Comte Amédée de Beauffort (1806-1858)]]. Les collections furent à ce moment installées au Rez-de-Chaussée du Palais des Industries. Après la création de la Bibliothèque Royale en 1837, les collections numismatiques du musée y furent dès lors transférées<ref>SCHAYES, Antoine-Guillaume-Bernard, ''Catalogue et description du Musée royal d'Armures, d'Antiquités et d'Ethnologie'', Bruxelles, 1854, p.III.</ref>. |
− | Dès sa création, le musée put compter sur de généreux mécènes qui permirent une augmentation considérable des collections autour du noyau d'objet de l'Arsenal et du cabinet d'armes et d'armures du Comte de Hompesch. Vinrent par conséquent s'adjoindre tant des antiquités péruviennes, des objets de Chine que de Polynésie. Le musée devint également, par une circulaire ministérielle, le lieu de dépôt des découvertes effectuées lors de fouilles ou de chantiers<ref>[[Schayes, Antoine-Guillaume-Bernard (1808-1859)|SCHAYES, Antoine-Guillaume-Bernard]], Catalogue et description du Musée royal d'Armures, d'Antiquités et d'Ethnologie, Bruxelles, 1854, p.III.</ref>. | + | Dès sa création, le musée put compter sur de généreux mécènes qui permirent une augmentation considérable des collections autour du noyau d'objet de l'Arsenal et du cabinet d'armes et d'armures du Comte de Hompesch. Vinrent par conséquent s'adjoindre tant des antiquités péruviennes, des objets de Chine que de Polynésie. Le musée devint également, par une circulaire ministérielle, le lieu de dépôt des découvertes effectuées lors de fouilles ou de chantiers<ref>[[Schayes, Antoine-Guillaume-Bernard (1808-1859)|SCHAYES, Antoine-Guillaume-Bernard]], ''Catalogue et description du Musée royal d'Armures, d'Antiquités et d'Ethnologie'', Bruxelles, 1854, p.III.</ref>. |
Face à cette augmentation exponentielle des acquisitions, les salles du Palais de l'Industrie commençaient à être à l’étroit. En 1842, la Porte de Hal, bâtiment du XIVe siècle, après de multiples vicissitudes et proposé à la destruction, fut dès lors achetée et rénovée par l'État afin d'y accueillir les collections. Elles y furent transférées au cours des années 1847-1848. | Face à cette augmentation exponentielle des acquisitions, les salles du Palais de l'Industrie commençaient à être à l’étroit. En 1842, la Porte de Hal, bâtiment du XIVe siècle, après de multiples vicissitudes et proposé à la destruction, fut dès lors achetée et rénovée par l'État afin d'y accueillir les collections. Elles y furent transférées au cours des années 1847-1848. | ||
− | Par l'arrêté royal du 25 mars 1847, le musée prit à ce moment le nom de Musée royal d'Artillerie, d'Armures et d'Antiquités et d'Ethnologie. Le Comte [[Beauffort, Louis Léopold Marie Amédée Comte de (1806-1858)|Amédée de Beauffort]] pour le Musée des Armures, d'Antiquités et d'Ethnologie et le Major Donny, pour le Musée de l'Artillerie (dont les collections furent annexées dès 1837) furent nommés directeurs<ref> SCHOTSMANS, Janine, Historique des musées. 1835-1885, in Liber memorialis 1835-1985, Bruxelles, 1985, p. 19.</ref>. Toutefois, un conservateur fut nommé en la personne d'[[Schayes, Antoine-Guillaume-Bernard (1808-1859)|Antoine-Guillaume-Bernard Schayes]], poste qu'il occupa jusqu'à sa mort en 1859. En 1854, ce dernier édita le premier catalogue des musées sous le titre de Catalogue et description du Musée royal d'Armures, d'Antiquités et d'Ethnologie. Il ne comprenait pas moins de 3000 entrées. | + | Par l'arrêté royal du 25 mars 1847, le musée prit à ce moment le nom de Musée royal d'Artillerie, d'Armures et d'Antiquités et d'Ethnologie. Le Comte [[Beauffort, Louis Léopold Marie Amédée Comte de (1806-1858)|Amédée de Beauffort]] pour le Musée des Armures, d'Antiquités et d'Ethnologie et le Major Donny, pour le Musée de l'Artillerie (dont les collections furent annexées dès 1837) furent nommés directeurs<ref> SCHOTSMANS, Janine, Historique des musées. 1835-1885, in ''Liber memorialis 1835-1985'', Bruxelles, 1985, p. 19.</ref>. Toutefois, un conservateur fut nommé en la personne d'[[Schayes, Antoine-Guillaume-Bernard (1808-1859)|Antoine-Guillaume-Bernard Schayes]], poste qu'il occupa jusqu'à sa mort en 1859. En 1854, ce dernier édita le premier catalogue des musées sous le titre de ''Catalogue et description du Musée royal d'Armures, d'Antiquités et d'Ethnologie''. Il ne comprenait pas moins de 3000 entrées. |
À [[Schayes, Antoine-Guillaume-Bernard (1808-1859)|Antoine-Guillaume-Bernard Schayes]] succéda [[Juste, Théodore (1818-1888)|Théodore Juste]] (1818-1888) comme conservateur, par la suite comme Directeur-Conservateur jusqu'à sa mort en 1888. Ce dernier publia un nouveau catalogue des collections, le "Catalogue des collections composant le Musée royal d'Antiquités, d'Armures et d'Artillerie"en 1864. Le nombre d'entrées d'objets fut démultiplié par rapport au catalogue de son prédécesseur. En effet, Théodore Juste mentionne que plus de 2650 pièces furent acquises par le musée pendant la dizaine d’années qui suivirent l’édition d’A.-G.-B. Schayes en 1854. | À [[Schayes, Antoine-Guillaume-Bernard (1808-1859)|Antoine-Guillaume-Bernard Schayes]] succéda [[Juste, Théodore (1818-1888)|Théodore Juste]] (1818-1888) comme conservateur, par la suite comme Directeur-Conservateur jusqu'à sa mort en 1888. Ce dernier publia un nouveau catalogue des collections, le "Catalogue des collections composant le Musée royal d'Antiquités, d'Armures et d'Artillerie"en 1864. Le nombre d'entrées d'objets fut démultiplié par rapport au catalogue de son prédécesseur. En effet, Théodore Juste mentionne que plus de 2650 pièces furent acquises par le musée pendant la dizaine d’années qui suivirent l’édition d’A.-G.-B. Schayes en 1854. | ||
− | Cette soudaine augmentation du nombre d’entrées fut le résultat du legs ou de l’achat de la collection de Gustave Hagemans (1830-1908)<ref> WARMENBOL, Eugène, Gustave Hagemans (1830-1908) et son cabinet d’amateur, in TSINGARIDA, Athéna et VERBANCK-PIERARD (éd), L’Antiquité au service de la Modernité ? La réception de l’Antiquité classique en Belgique au XIXe siècle, p. 230</ref> et de la collection du Marquis de Campana<ref> SARTI, Susanna, The Campana collection at the Royal Museum of Art and History, Bruxelles, 2012.</ref> par le Musée royal d’Antiquités. L’archéologie nationale fut également une des sources de l’augmentation considérable des entrées de pièces au musée. | + | Cette soudaine augmentation du nombre d’entrées fut le résultat du legs ou de l’achat de la collection de Gustave Hagemans (1830-1908)<ref> WARMENBOL, Eugène, Gustave Hagemans (1830-1908) et son cabinet d’amateur, in TSINGARIDA, Athéna et VERBANCK-PIERARD (éd), ''L’Antiquité au service de la Modernité ? La réception de l’Antiquité classique en Belgique au XIXe siècle'', p. 230</ref> et de la collection du Marquis de Campana<ref> SARTI, Susanna, The Campana collection at the Royal Museum of Art and History, Bruxelles, 2012.</ref> par le Musée royal d’Antiquités. L’archéologie nationale fut également une des sources de l’augmentation considérable des entrées de pièces au musée. |
Dès 1861, un crédit de 250000 f. fut alloué afin d’apporter de profondes modifications au bâtiment de la Porte de Hal. Toutefois, ce projet fut rejeté par la Commission des Monuments. Néanmoins, en 1871, les transformations de la chapelle de la Porte de Hal furent terminées. Ils permettraient d’y donner des cours d’Archéologie. | Dès 1861, un crédit de 250000 f. fut alloué afin d’apporter de profondes modifications au bâtiment de la Porte de Hal. Toutefois, ce projet fut rejeté par la Commission des Monuments. Néanmoins, en 1871, les transformations de la chapelle de la Porte de Hal furent terminées. Ils permettraient d’y donner des cours d’Archéologie. | ||
− | Face à cette arrivée massive d’objets archéologiques en provenance du territoire belge, il fut jugé bon de créer une galerie consacrée à cette « production nationale » | + | Face à cette arrivée massive d’objets archéologiques en provenance du territoire belge, il fut jugé bon de créer une galerie consacrée à cette « production nationale ». |
− | 1874 constitua une date majeure dans l’histoire des Musées royaux d’art et d’histoire. En effet, ce fut à ce moment qu’Émile de Meester de Ravestein (1813-1889) céda sa collection au musée à condition que son nom y soit associé. Diplomate à Rome auprès du Saint-Siège et amateur d’art antique entre autres, il s’était constitué une collection remarquable qu’il avait installée dans une aile de son château à Malines<ref>van de WALLE, Baudouin, Émile de Meester de Ravestein in Liber memorialis 1835-1985, Bruxelles, 1985, p. 149-155.</ref>. | + | 1874 constitua une date majeure dans l’histoire des Musées royaux d’art et d’histoire. En effet, ce fut à ce moment qu’Émile de Meester de Ravestein (1813-1889) céda sa collection au musée à condition que son nom y soit associé. Diplomate à Rome auprès du Saint-Siège et amateur d’art antique entre autres, il s’était constitué une collection remarquable qu’il avait installée dans une aile de son château à Malines<ref>van de WALLE, Baudouin, Émile de Meester de Ravestein in ''Liber memorialis 1835-1985'', Bruxelles, 1985, p. 149-155.</ref>. |
===Musées royaux des Arts décoratifs et industriels=== | ===Musées royaux des Arts décoratifs et industriels=== |
Revision as of 11:38, 1 September 2014
Voir aussi la liste des collaborateurs du Musée.
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