Dumont, André-Hubert (1809-1857)

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André-Hubert Dumont (1809-1857)

Géologue, né le 15 février 1809 à Liège et décédé le 28 février 1857 dans la même ville. Père de André Dumont (1874-1920)

Biographie

Dumont est né le 15 février 1809 à Liège. Sa mère est Barbe Sarton. Son père Jean-Baptiste est géomètre des mines. Il effectue avec son frère, Barthélémy Dumont, des expériences de chimie industrielle, entres autres, sur le raffinage du sucre de betterave.[1] Il récolte et collectionne des échantillons de minéraux, de plantes et de fossiles qui sont rangés et classés au domicile familial.[2] André-Hubert Dumont grandit donc dans un environnement axé sur l’observation scientifique. Il suit des cours à l’école primaire et à 15 ans il est envoyé par son père à Paris pour y apprendre le commerce. Il revient à Liège et s’intéresse à la minéralogie et à l’horticulture. Il accompagne son père lors des visites de mines et l'assiste dans ses travaux.[3]. Le 27 janvier 1823, il est nommé arpenteur-géomètre des mines. Il recueille dans le cadre de son travail de nombreux renseignements sur la nature des terrains.[4] En 1828, l’Académie royale des Sciences et Belles-Lettres de Bruxelles pose la question suivante pour le concours de 1830 : Faire connaître la description géologique de la province de Liège, indiquer les espèces minérales et les fossiles accidentels qu’on y rencontre avec la mention des localités et la synonymie des noms sous lesquels ces substances déjà connues ont été décrites. Le mémoire[5] proposé par Dumont est couronné et il entre alors en contact via le professeur Lévy avec Jean-Baptiste d’Omalius d’Halloy.[6]. Il est nommé correspondant de l'institution, le 5 avril 1834 et il est élu membre le 15 décembre 1836. Il est directeur de la Classe des Sciences en 1856.


En 1835, il s’inscrit en sciences physiques et mathématiques à l’Université de Liège et devient le 14 janvier 1835, docteur en sciences.[7] Il mène de front ses études et ses observations ; au printemps de 1833, il part en Suisse, deux ans plus tard en Italie et en 1834, il parcourt l’Eifel. Le 5 décembre 1835, il est nommé professeur extraordinaire à l’Université de Liège et chargé des cours de minéralogie et de géologie.


Le 31 mai 1836, il est chargé par le gouvernement de dresser une carte géologique des provinces de Liège, du Hainaut et du Luxembourg. Il demande d’étendre ce projet à l’ensemble du pays. Il mène cette tâche parallèlement à ses enseignements et ses observations sur le terrain.[8] En octobre 1851, il fait un voyage géologique en Angleterre pour récolter de l’information en vue d’avoir une base comparative des terrains tertiaires de l’Angleterre et de la Belgique. Il poursuit son voyage l’année suivante par L’Europe centrale, le bassin tertiaire de Mayence, l’Oberland bernois, le Jura, les Vosges et le Bassin de Paris.[9] Bien que malade, il parcourt, du 22 mars au 2 novembre 1853, l’Allemagne, l’Autriche, la Turquie, La Grèce, l’Italie et l’Espagne et entreprend de faire une carte géologique d’Europe. Il la présente à l’exposition universelle de Paris à côté de la carte géologique de Belgique et de celle de Spa, Theux et Pépinster. Il obtient pour ces travaux une grande médaille d’honneur.[10] Suite à cette distinction, il est nommé recteur de l’université de Liège et reçoit une médaille d’or du Conseil communal de la ville de Liège. En juin 1856, il reçoit, de la part des étudiants de l’École des mines et de l’Université, un buste en marbre réalisé par Eugène Simonis.


Il est membre de plusieurs sociétés savantes : la société géologique de France, la Société des sciences, des arts et des lettres du Hainaut, la Reale Accademia delle Scienze de Torino et la Geological Society of London qui lui délivre en 1840 le grand prix Wollaston. En 1846, il est nommé chevalier de l’Ordre de Léopold et officier le 8 décembre 1854. Il est également membre honoraire de la Société libre d'émulation de Liège. Il décède le 28 février 1857. Une statue de Dumont est érigée à Liège.[11]


Travaux

Dumont est actif dans le domaine de la minéralogie. Autodidacte, son premier travail scientifique est un ”Mémoire sur la constitution géologique de la province de Liège” envoyé à l’Académie royale[12], pour lequel il reçoit la médaille d’or en 1830.

En 1849, il présente une version manuscrite de la Carte géologique de la Belgique à l’échelle de 1/160000. Par la suite, il présente un travail semblable reprenant les terrains qui se trouvent en dessous du limon hesbayen et du sable campinien. La carte géologique paraît en 1853 à Bruxelles et la seconde en 1856 à l’Établissement Géographique de Bruxelles. Il construit la carte géologique d’Europe pour l’exposition universelle de Paris.

Il publie plusieurs articles dans les bulletins de l’Académie, entres autres, sur la structure volcanique des cônes de l’Eifel et des rapports d’avancement de la carte géologique.


Publications

  • ”Aperçu géologique et minéralogique de la province de Liége – Tableau de l’élévation du sol de la province au-dessus de l’Océan – tableau méthodique des espèces minérales de la province de Liége”, in VANDERMAELEN, Philippe-Marie Guillaume, Dictionnaire géographique de la province de Liége, Bruxelles: Établissement géographique, 1831.
  • ”Coupe des terrains primordiaux de la Belgique de Fumay à Gembloux, présentant les quatre systèmes anthraxifères”, in bulletin de la société géologique de France, t. 6, 1835, p. 347-349.
  • ”Notice sur la structure volcanique des cônes de l’Eifel”, in Bulletin de l’Académie royale des sciences et belles-lettres de Belgique, t. 1, 1836, p. 183.
  • ”Notice sur une nouvelle espèce de phosphate ferrique”, in Bulletin de l’Académie royale des sciences et belles-lettres de Belgique, t. 5, 1838, p. 295.
  • "Mémoire sur les terrains ardennais et rhénan de l’Ardenne, du Rhin, du Brabant et du Condroz", in Nouveaux mémoires de l’Académie Royale des Sciences et Belles-Lettres de Bruxelles, t. 22, Bruxelles: M. Hayez, 1847.
  • ”Sur la valeur du caractère paléontologique en géologie”, in Bulletin de l’Académie royale des sciences et belles-lettres de Belgique, t. 14, 1847, p. 292.
  • ”Coup d’œil sur la constitution géologique de la Belgique”, in Manuel de Chimie agricole de Johnston, Bruxelles, 1850.
  • ”Note sur une application de la géologie à la recherche d’eaux souterraines”, in Bulletin de l’Académie royale des sciences et belles-lettres de Belgique, t. 18, v. 1 1851, p. 47.
  • ”Note sur la position géologique de l’argile rupélienne et sur le synchronisme des formations tertiaires de la Belgique, de l’Angleterre et du Nord de la France”, in Bulletin de l’Académie royale des sciences et belles-lettres de Belgique, t. 18, v. 2 1851, p. 179.
  • Coup d’œil sur le gisement et les principaux usages des minéraux et des racines de la Belgique, Bruxelles, s.d.
  • ”Note sur la découverte d’une couche aquifère à la station de Hasselt”, in Bulletin de l’Académie royale des sciences et belles-lettres de Belgique, t. 18, v.2, 1851, p. 505.
  • ”Coupe du puits artésien de Hasselt”, in Bulletin de l’Académie royale des sciences et belles-lettres de Belgique, t. 19, v. 1, 1852, p. 29.
  • ”Note sur la division des terrains en trois classes, d’après leur formation, et sur l’emploi du mot geysérien pour désigner la troisième de ces classes”, in Bulletin de l’Académie royale des sciences et belles-lettres de Belgique, t. 19, v. 2, 1852, p. 18.
  • ”Observations sur la constitution géologique des terrains tertiaires de l’Angleterre, comparés à ceux de la Belgique, faites en octobre 1851”, in Bulletin de l’Académie royale des sciences et belles-lettres de Belgique, t. 19, v. 2, 1852, p. 344.
  • ”Note sur l’emploi des caractères géométriques résultant des mouvements lents du sol pour établir le synchronisme des formations géologiques”, in Bulletin de l’Académie royale des sciences et belles-lettres de Belgique, t. 19, v. 2, 1852, p. 544.
  • ”Coupes des terrains tertiaires de l’Angleterre”, in Bulletin de l’Académie royale des sciences et belles-lettres de Belgique, t. 19, v. 3, 1852, p. 335.
  • ”Neufs rapports sur la carte géologique de la Belgique (1836-1849).”, in Bulletin de l’Académie royale des sciences et belles-lettres de Belgique,t. 3, 4, 5, 6 v. 2, 7 v. 2, 8 v. 2, 13 v. 1, t. 15, t. 16 v. 1 et v. 2.
  • Dumont fait plusieurs communications à la société géologique de France.
  • Plusieurs manuscrits de Dumont son disponibles à la bibliothèque de Liège.


Mémoires de l'Académie


Bibliographie


Notes

  1. “Dumont, André-Hubert”, in LE ROY, Alphonse, Liber mémorialis, l’université de Liége depuis sa fondation, Liège: imprimerie de J.-G. Carmanne, 1869, col. 217.
  2. THOREAU, Jacques, “André Dumont”, in Florilège des sciences en Belgique pendant le 19e et le début du 20e, Bruxelles : Académie royale de Belgique Classe des sciences, 1968, p. 441
  3. DEWALQUE, Gustave, “Dumont (André-Hubert)”, in Biographie Nationale, t. 6, Bruxelles : Bruylant-Christophe & Cie, imprimeurs-éditeurs, 1878, col. 283.
  4. THOREAU, Jacques, “André Dumont”, in Florilège des sciences en Belgique pendant le 19e et le début du 20e, Bruxelles : Académie royale de Belgique Classe des sciences, 1968, p. 441.
  5. ”Mémoire sur la constitution géologique de la province de Liège”, in Mémoires couronnés par l'Académie royale des sciences et belles-lettres de Belgique, t. 8, 1832.
  6. DEWALQUE, Gustave, “Dumont (André-Hubert)”, in Biographie Nationale, t. 6, Bruxelles : Bruylant-Christophe & Cie, imprimeurs-éditeurs, 1878, col. 284.
  7. “Dumont, André-Hubert”, in LE ROY, Alphonse, Liber mémorialis, l’université de Liége depuis sa fondation, Liège: imprimerie de J.-G. Carmanne, 1869, col. 220.
  8. DEWALQUE, Gustave, “Dumont (André-Hubert)”, in Biographie Nationale, t. 6, Bruxelles : Bruylant-Christophe & Cie, imprimeurs-éditeurs, 1878, col. 286
  9. THOREAU, Jacques, “André Dumont”, in Florilège des sciences en Belgique pendant le 19e et le début du 20e, Bruxelles : Académie royale de Belgique Classe des sciences, 1968, p. 445
  10. DEWALQUE, Gustave, “Dumont (André-Hubert)”, in Biographie Nationale, t. 6, Bruxelles : Bruylant-Christophe & Cie, imprimeurs-éditeurs, 1878, col. 292.
  11. http://www.liegecentre.be/officiel/index.php?page=86
  12. , in Mémoires couronnés par l'Académie royale des sciences et belles-lettres de Belgique, t. 8, 1832.