Gramme, Zénobe - Statue à Liège
Statue de Zénobe Gramme (1826-1901), inaugurée en 1905 à Liège et créée par l’artiste Thomas Vinçotte et par l’architecte Charles Soubre.
Voir également :
- Gramme, Zénobe – Statue à Paris
- Gramme, Zénobe – Monument funéraire à Paris
- Gramme, Zénobe - Buste à l’Athénée Liège
- Gramme, Zénobe - Buste à l’hôtel de ville de Liège
- Gramme, Zénobe – Fontaine à Jehay
- Gramme, Zénobe - Monument à Huy
Présentation
L’imposant monument est comporte trois sous-parties. Sur les côtés gauche et droit se trouvent des statues de pierre. L’une représente un jeune artisan travaillant sur son établi. L’autre figure un scientifique en train de réfléchir à une table pleine de livres. Des inscriptions sous les statues précisent qu’il s’agit du scientifique à 18 et à 40 ans. Elles symbolisent les multiples facettes de sa carrière qui allie les deux aspects représentés : le sens de l’artisanat et le talent scientifique. Le jeune liégeois débute sa carrière comme charpentier. Il n’a pas de formation scientifique mais il devient ingénieur autodidacte qui a un intérêt particulier pour les appareils électromagnétiques. [1] Gramme est cependant tout sauf un théoricien, il est plutôt un praticien. En 1869, Zénobe Gramme se fait un nom avec l’invention de la Gramme-dynamo. Le second prototype amélioré de cette dynamo est présenté à la Maison de la Métallurgie et de l'Industrie à Liège. Ce modèle est commercialisé par l’entreprise fondée par Gramme : la Société des Machines magnéto-électriques et est, par ce biais, diffusé partout dans le monde.
Au dessus des statues de pierre, dans la troisième partie de l’imposant monument liégeois, une composition en bronze posée sur un socle de pierre présente différents personnages. D’une part, un buste du liégeois mis à l’honneur qui porte sa fameuse dynamo et d’autre part une muse qui couronne le scientifique de lauriers et qui porte dans sa main droite plusieurs éclairs.
Les écrits sous les statues mentionnent :
- Zénobe Gramme
- Gramme à 18 ans
- Gramme à 40 ans
Historique
Le monument est érigé à l’initiative de l’Association des ingénieurs sortis de l'Université de Liège, dont Gramme est membre d’honneur depuis 1893. Sous la présidence de Frédéric Nyst, un petit comité s’établit au sein de l'association et est, à partir de 1903, chargé de l’élaboration d’un monument. Le patronage du projet est offert à l’ancien président de l’association, Georges Montefiori-Levi. De généreuses subventions du gouvernement, de la province et de la ville et des contributions privées via une souscription publique assurent le succès de l’entreprise.
Le célèbre artiste bruxellois Thomas Vinçotte est désigné pour sculpter la statue de Gramme. Vinçotte, dont les bustes sont la spécialité, avait quelques années auparavant érigé une statue de Jan Palfijn pour la ville de Courtrai-. Beaucoup de ses œuvres sont des commandes du roi Léopold II.
La statue est inaugurée le 7 octobre 1905 dans le cadre de l’Exposition universelle de Liège. Beaucoup d’éminents personnages prennent part aux festivités dont le ministre de l’industrie et du travail, des scientifiques de renom belges et étrangers et la sœur de Gramme. Cet événement est le premier grand hommage que la Belgique rend à son inventeur mondialement célèbre. Le décès de Gramme, cinq ans plus tôt, avait étonnamment fait peu de bruit dans la presse.
L’inauguration coïncide avec le septante-cinquième anniversaire de la création de la Belgique. Les intervenants n’hésitent pas à mélanger les deux événements : Gramme est évoqué comme un ardent patriote, qui malgré son attrait pour Paris, est resté, sa vie durant, fidèle à son pays de Liège. L’invention de Gramme a contribué directement à la constante progression qui a caractérisé et caractérise encore la Belgique. L’un des orateurs, Frédéric Nyst conclut par ces mots : "puisse la classe laborieuse se pénétrer de la stimulante morale de ce monument", il émet le souhait que Gramme soit un exemple pour la classe ouvrière. L’inventeur a montré en effet que tout est possible à force de travail acharné et de détermination. "Qui voudra, tout seul pourra".[2]
Localisation
L’imposant monument se trouve à Liège, ville natale de Gramme et là où il a présenté au publique sa seconde dynamo. Il orne l’entrée du pont de Fragnée qui a également été construit à l’occasion de l’exposition industrielle.
Bibliographie
- HALLEUX, Robert, "De ontwikkeling der ideeën", in: Robert Halleux, Geert Vanpaemel, Jan Vandersmissen en Andrée Despy-Meyer (éds.), Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000, Bruxelles : Dexia/La Renaissance du livre, 2001, vol. 1,, p. 32 et p. 36.
- "Thomas Vinçotte" op: Wikipedia.nl, consulté le 18/01/2016.
- Le Livre d'Or de l'Exposition Universelle et Internationale de Liège 1905, Liège, 1905, p. 360-367.
- Pour plus de photographies du monument voir également : Standbeeld Gramme in Luik sur le site : Standbeelden.be, consulté le 18/01/2016.
Notes
- ↑ Gramme est un des dernier ingénieur self made. Suite à la seconde révolution industrielle, une formation universitaire en sciences devient une base essentielle et de plus en plus nécessaires pour les ingénieurs.
- ↑ Le Livre d'Or de l'Exposition Universelle et Internationale de Liège 1905, Liège, 1905, p. 363.