Centre wallon de recherches agronomiques de Gembloux
2003- | Centre wallon de recherches agronomiques (CRA-W) |
1951- | Rijkscentrum voor landbouwkundig onderzoek te Gembloers – Centre de recherches agronomique de l’Etat à Gembloux |
1909-1951 | Station agronomique de l’Etat |
1900-1907 | Institut chimique et bactériologique de l’Etat |
1887- 1900 | Station agronomique de l’Etat |
1883- 1887 | Station expérimentale de l’Etat |
1872-1883 | Station agricole de l'Association pour la fondation de stations agricoles en Belgique |
Historique
Les origines du Centre de recherches agronomiques remontent à 1872, lorsque l’Association pour la fondation de stations agricoles en Belgique suivit l’exemple allemand et fonda une station agricole sur le sol belge, au sein de l’Institut agricole de l’État à Gembloux. Elle était composée d’un local de préparation, d’un local pour l’usage des instruments de chauffe, d’un grand laboratoire d’analyse et d’un bureau pour le directeur. On entreposait dans l’entresol des collections, des produits chimiques et du bétail. La pelouse était mise à profit pour cultiver un jardin expérimental, ceint de clôtures et doté d’une serre.[1] Le premier directeur et ‘’de facto’’ fondateur de la station, fut un docteur en sciences venu d’Allemagne, Arthur Petermann. Sur les instances de l’Association, Petermann établit aussi des laboratoires agronomiques à Gand, Hasselt et Liège, destinés au contrôle des engrais. Ils avaient tous la même mission : effectuer des recherches chimiques à caractère expérimental pour étudier les plantes et leur sol, la rationalisation de l’affouragement, ainsi que les propriétés fertilisantes de diverses substances. Leur deuxième tâche principale consistait à donner des recommandations à des particuliers. En outre, les institutions avaient pour charge de contrôler la qualité des engrais synthétiques et des autres produits agricoles qui circulaient sur le marché belge. Pour finir, les stations mettaient sur pied des projets de vulgarisation scientifique.
En 1883, suite à la faillite de l’ Association pour la fondation de stations agricoles, les quatre stations et laboratoires agricoles furent officiellement refondés, cette fois en tant qu’institutions de l’État (sous l’égide du Ministère de l’Intérieur, puis, à partir de 1884, du Ministère de l’Agriculture). L’Arrêté Royal du 30 décembre 1883 stipulait que leur tâche consistait à présent à réaliser, sur demande des particuliers, des analyses des sols, des graines, des engrais et d’autres produits agricoles. On ne parla plus de recherche avant l’Arrêté Royal du 3 août 1887. Cet arrêté séparait les organes en charge des activités de recherche et de contrôle. Là où ce dernier était désormais attribué aux Laboratoires d’analyse de l’Etat, la station agricole de Gembloux était seule chargée de la recherche chimique et physiologique dans le domaine de l’agriculture. Elle avait aussi pour mission de conseiller les départements du Ministère de l’Agriculture. Elle fut renommée « Laboratoire agronomique de l’État » et reçut du personnel supplémentaire.
Au cours du siècle suivant, la station agricole de l’État à Gembloux connut une vaste expansion. Non seulement elle fut dotée d’une nouvelle serre, plus grande, mais ses murs abritèrent entre 1900 et 1907 une section bactériologique. Certains champs de recherche spécialisés furent aussi détachés afin de fonder des stations de l'État autonomes : elles furent consacrées aux produits laitiers (1900), à l’entomologie, à l’outillage agricole (1912), à la phytopathologie (1912), à la sélection des végétaux (1913), à la sylviculture (1920) et à la culture de la pomme de terre (1920, à Libramont, puis à Orgeo dès 1929) virent le jour. Au cours des années qui suivirent, on vit encore la création de stations pour le développement de la phytopharmacie, du métier d’éleveur, de la fruiticulture (à laquelle on ajouta l’amélioration des cultures potagères) et des plants agricoles. En 1951, c’étaient pas moins de douze petites stations qui se trouvaient regroupées autour de l’Institut de Gembloux.[2] Le fonctionnement de chacune de ces stations était, à l’initial, déterminé par un arrêté royal propre. On y retrouvait principalement trois tâches. La première et principale mission était la recherche sur des questions portant sur la culture et l’élevage. C’était le ministre lui-même qui déterminait le programme de recherche de la station, peut-être sur base des propositions du personnel. Chaque station devait aussi offrir des consultations gratuites aux particuliers et aux entreprises sur des questions en rapport avec leur domaine d’expertise. Enfin, certaines stations s’occupaient de contrôle et d’inspection. Grâce à la personnalité civile dont elles jouissaient depuis 1927, ces stations pouvaient gérer de manière autonome leurs biens et conclure des contrats avec des tiers. Les revenus issus des taxes et de la vente de leurs propres produits pouvaient par conséquent être réutilisés pour leurs propres activités. Au cours des années 30, les stations de l’État connurent une nouvelle phase d’expansion. Cette expansion n’eut pas lieu à Gembloux, mais à Gand, où ces stations apparurent rapidement en grand nombre à proximité de l’Institut agronomique de l’État.
En 1951, les stations de l’État furent rassemblées sous la coupole du Centre de recherches agronomique de l’Etat à Gembloux - Rijkscentrum voor landbouwkundig onderzoek te Gembloers. Désormais, leur statut à toutes étaient réglées par un seul arrêté royal. En 2002, ce Centre de recherches agronomiques fut régionalisé. Si l’on en croit son ordre de mission, ce Centre wallon de recherches agronomiques (CRA-W) continue aujourd’hui encore à promouvoir un développement économiquement, écologiquement et culturellement durable de l’agriculture wallonne. Le Centre développe son expertise dans des domaines tels que les bioénergies, le génie génétique, la protection des plantes et la fertilisation rationnelle. Il fournit des conseils aux particuliers et aux entreprises.
Publications
- Bulletin de la station agricole de Gembloux, (1873-1883).
- Bulletin de la Station Agricole Expérimentale de l’Etat à Gembloux, (1883-.).
- Pour les publications les plus récentes, voir la banque de données sur le site du CRA-W, consultée le 6 novembre 2017 à 11h00.
Bibliographie
- Arrêté Royal du 30 décembre 1883, portant sur les stations agricoles et les laboratoires agricoles.
- Arrêté Royal du 3 août 1887 établissant la zone réservée à la recherche en agronomie et le laboratoire agronomique à Gembloux.
- Arrêté Royal du 12 juillet 1888 : contient des dispositions spécifiques concernant la création de la station.
- Arrêté Royal du 25 mars 1907 concernant l’établissement d’une section bactériologique autonome de l’Institut chimique et bactériologique de l’État.
- Arrêté Royal du 26 juillet 1909 pour la refondation de la station agricole de l’État.
- Arrêté Royal du 15 oktober 1951 portant sur le règlement organique des stations de l’État.
- Station expérimentale et stations agricoles de l’état. Règlement d’administration, Bruxelles, 1884.
- Association pour la Fondation de Stations Agricoles en Belgique, Statuts de l’Association, s.l., sd.
- Van Molle, Leen, 100 jaar ministerie van Landbouw. Het Belgisch landbouwbeleid in de wisselwerking tussen economische en sociale toestanden, politiek en administratie 1884-1984, Leuven, 1984.
- Diser, Lyvia, Wetenschaps op de proef. Laboratoria in het Belgisch overheidsbeleid (1870-1940), Leuven, 2016.
- Ordre de mission sur website van het CRA-W, consulté le 6 novembre 2017 à 11h00.