Jaumotte, Jules Maurice Charles (1887-1940)

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Source: KMI

Météorologue, pionnier de l’aviation, inventeur. Succède à Jean Vincent à la tête de Institut royal météorologique de Belgique. Né à Namur, le 14 avril 1887 et décédé à Uccle, le 6 juillet 1940.


Biographie

Jules Jaumotte est né à Namur le 14 avril 1887. Il effectua ses humanités à l’Athénée de cette ville. À 18 ans, il entra dans l’armée, au sein d’une unité du génie militaire casernée à Anvers. Il passa l’examen d’entrée à l’École Royale Militaire et en 1906, il fut admis à la section des armes spéciales. Il y étudia pour devenir ingénieur, et la quitta en 1911 au rang d’ingénieur et sous-lieutenant du génie.[1] En 1912, il fut promu lieutenant. La même année, il entra à l’école de l’air pour l’aviation civile, à Sint-Job-in-‘t-Goor. En 1913, il suivit les cours de l’école d’aviation militaire à Brasschaat. En février 1914, il fut transféré avec son escadron à Namur.
Pendant la Première Guerre Mondiale, il prit part à des vols de reconnaissances entre les forts de Namur et d’Anvers.[2] Jaumotte avait déjà conscience avant la guerre de l’intérêt de la photographie aérienne pour les vols de reconnaissance. Au début de l’année 1915, il fut chargé de la mise en place d’un service de photographie au sein de l’armée de l’air belge. Il améliora ainsi le procédé stéréoscopique par lequel on pouvait détecter les camouflages les plus efficaces. En 1916, il reçut les galons de capitaine. En 1917, il fut promu commandant d’un escadron spécialisé dans les missions de reconnaissance lointaine.[3] Après la guerre, en 1918, il se maria et eut trois enfants.[4] La même année, il fut affecté à l’armée d’occupation, à Krefeld (Rhénanie), où on lui confia le commandement d’un escadron.


En 1919, il devient directeur de l’Institut royal météorologique de Belgique.[5] Il réorganisa et développa cet institut. Le personnel scientifique fut ainsi élargi et le réseau d’observation fut rénové. En 1919, Jaumotte rencontre le projesseur Bjerknes à Paris. En 1921, il séjourna au Bureau de Temps à Bergen (Norvège) pour se familiariser davantage avec la théorie développée par Bjerknes. Après son retour en Belgique, il étudia les publications de Bjerknes et Solberg. Jaumotte fut ainsi le premier à introduire chez nous la frontologie et la nouvelle méthode de météorologie synoptique et dynamique. Cette méthode fut désormais appliquée systématiquement pour les prévisions météorologiques de la Section Temps et Prévisions à Uccle.[6] Jaumotte s’occupa aussi de la mise en place d’un service de météorologie pour l’aviation en 1929.[7] En 1937, il présenta aux autorités un projet de décentralisation de l’Institut royal météorologique de Belgique. En 1937, le gouvernement adopta cette proposition.


Jaumotte n’acheva pas lui-même cette réorganisation. Il décéda dans un hôpital bruxellois le 6 juillet 1940, des suites des blessures qu’il avait reçu au cours du bombardement allemand de La Panne, le 1er juin 1940. Il s’y trouvait afin d’organiser le service météorologique de l’armée belge.[8]


À côté de ces fonctions à l’Institut royal météorologique de Belgique, Jaumotte enseigna à partir de 1928 à l’Université de Liège.[9] Le 7 juin 1937, il devint membre correspondant de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique. À partir de 1921, il y fut membre du Comité National Belge de Géodésie et de Géophysique. Il fut en outre président de la Société royale belge d'astronomie, de météorologie, et de physique du globe. De 1932 à 1933, il siégea à la Commission Belge pour l’organisation de l’Année Polaire. Il fut aussi membre de la commission administrative de Institut National pour l'Étude Agronomique du Congo belge. Enfin, en 1934, il intégra la Société royale des sciences de Liège.[10] De plus, à partir de 1919, Jaumotte siégea sans interruption au Comité Météorologique International.[11] En 1937, il reçut le titre de membre d’honneur de l’Observatory of Mount Washington ; et en 1939, du Royal Meteorological Society of London. [12]


Travaux

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Jaumotte pilote d’escadron, avec son photographe (1918). Bron: Mike Terlinden Collectie, op Belgian-wings.be.

Dans le domaine de la météorologie, Jaumotte s’intéressait à plusieurs problèmes.
Grâce au financement du Fonds National de la Recherche Scientifique, Jaumotte put entreprendre de lancer des ballons-sondes. De plus, grâce à ce soutien, il put réunir une masse importante de documentation sur l’aérologie au cours l’Année Polaire (1932-1933).
En outre, il écrivit des contributions sur les perturbations atmosphériques. Parmi ces contributions, on peut mentionner sa découverte de l’inversion thermique dans la stratosphère en 1933. Par cette découverte, Jaumotte put formuler une théorie de la diffusion de l’ozone dans l’atmosphère en fonction du champ gravitationnel. Le professeur ne se limitait cependant pas aux divers problèmes de météorologie synoptique et d’aérologie. Il s’intéressa aussi au fonctionnement de l’atmosphère et plus spécifiquement à la thermodynamique atmosphérique.[13]


Il inventa une série d’instruments de mesure pour les observations météorologiques aériennes. Fin 1923, au terme de toute une batterie d’essais, il développa un météorographe pour avions.[14] En 1935, le météorographe fut adapté aux observations prises depuis des avions plus rapides. En 1932, il développa un appareil stéréoscopique pour prendre facilement des photos de nuage.[15] Il développa aussi un météorographe qui pouvait être fixé aux ballons-sondes, beaucoup plus léger que ceux destinés aux avions.[16] Il développa aussi un petit appareil photographique qui pouvait être attaché aux ballons-sondes.[17] Il publia des descriptions détailles de la construction de ces appareils.[18]



Publications

  • Liste des publications de Jules Jaumotte: De Donder, Théophile "Jules Jaumotte", In: Annuaire ARB, 1941, p. 208-211.


Bibliographie


Notes

  1. De Donder, Théophile "Jules Jaumotte", In: Annuaire ARB, 1941, p. 191.
  2. Van Mieghem, Jacques, "Jules Jaumotte", In: Biographie Nationale, vol. 38, 1974, col. 358-359.
  3. Van Mieghem, Jacques, "Jules Jaumotte", In: Biographie Nationale, vol. 38, 1974, col. 359.
  4. De Donder, Théophile "Jules Jaumotte", In: Annuaire ARB, 1941, p. 191.
  5. De Donder, Théophile "Jules Jaumotte", In: Annuaire ARB, 1941, p. 194.
  6. De Donder, Théophile "Jules Jaumotte", In: Annuaire ARB, 1941, p. 195.
  7. Despy-Meyer, A.,Instellingen en netwerken; In: Robert Halleux, Geert Vanpaemel, Jan Vandersmissen en Andrée Despy-Meyer (éds.), Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000, Bruxelles : Dexia/La Renaissance du livre, 2001, vol. 1,, p.87.
  8. Van Mieghem, Jacques, "Jules Jaumotte", In:Florilège des Sciences en Belgique, vol. 2, Bruxelles, 1980, ARB, p. 339.
  9. Van Mieghem, Jacques, "Jules Jaumotte", In: Ciel et Terre, Vol. 56, p. 272.
  10. Van Mieghem, Jacques, "Jules Jaumotte", In: Biographie Nationale, vol. 38, 1974, col. 368-369.
  11. Van Mieghem, Jacques, "Jules Jaumotte", In: Ciel et Terre, Vol. 56, p. 267.
  12. Van Mieghem, Jacques, "Jules Jaumotte", In: Biographie Nationale, vol. 38, 1974, col. 368-369.
  13. Van Mieghem, Jacques, "Jules Jaumotte", In: Ciel et Terre, Vol. 56, p. 271.
  14. Van Mieghem, Jacques, "L'oeuvre scientifique de Jules Jaumotte, Directeur de L'Institut Royal Météorlogique de Belgique (1919-1940)", In: Ciel et Terre, vol. 57, p. 98-99.
  15. Van Mieghem, Jacques, "L'oeuvre scientifique de Jules Jaumotte, Directeur de L'Institut Royal Météorlogique de Belgique (1919-1940)", In: Ciel et Terre, vol. 57, p. 102.
  16. Van Mieghem, Jacques, "L'oeuvre scientifique de Jules Jaumotte, Directeur de L'Institut Royal Météorlogique de Belgique (1919-1940)", In: Ciel et Terre, vol. 57, p. 104.
  17. Van Mieghem, Jacques, "L'oeuvre scientifique de Jules Jaumotte, Directeur de L'Institut Royal Météorlogique de Belgique (1919-1940)", In: Ciel et Terre, vol. 57, p. 110.
  18. Van Mieghem, Jacques, "Jules Jaumotte", In: Ciel et Terre, Vol. 56, p. 270.