Méridienne de Quetelet à Lierre

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Source: Baudoux, Bernard, “Les Méridiennes de Quetelet (2)”, dans: L'astronomie, 2010, nr. 33, 46-47.

Méridienne, construite par Adolphe Quetelet en 1839, à Lierre.


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Présentation

La méridienne est matérialisée par une large bande de cuivre qui traverse la Grand-Place dans une direction plus ou moins nord-sud depuis l’angle de la façade gauche de l'hôtel de ville. Une dalle en pierre de taille annotée est posée à côté de la ligne méridienne. Il ne s’agit pas de la ligne originale construite par Quetelet car celle-ci était composée d’une longue rangée de dalles blanches.


L’hôtel de ville même, du moins son angle, faisait office de cadran solaire pour la méridienne. Lorsque le soleil atteint son zénith, l’ombre de l’hôtel de ville rejoint la ligne méridienne.


Historique

L’astronome Adolphe Quetelet a créé cette ligne méridienne à la demande du gouvernement (arrêté royal de février 1836). La construction faisait partie d'un projet de développement à grande échelle de pas moins de 41 lignes méridiennes prévues à différents endroits du pays, dont Quetelet n'en a finalement réalisées que dix. Avec ce projet, le gouvernement souhaitait harmoniser les mesures du temps à différents endroits du pays. En effet, à cette époque, les villes et villages avaient tous leur propre méthode de détermination du temps. Ce qui entraînait parfois jusqu'à 25 minutes d'écart entre différents lieux en Belgique. Les méridiennes de Quetelet facilitèrent la lecture du midi solaire du lieu concerné. Par calcul ou comparaison des tableaux de correspondance, on pouvait savoir exactement l'heure moyenne du lieu et dans d'autres villes.

Au moment de l'assignation de la méridienne, Adolphe Quetelet était également directeur de l'Observatoire royal, récemment fondé.


La synchronisation se faisait urgente avec la construction du réseau ferroviaire belge (à partir de 1835). En effet, à cause des décalages, il était impossible de faire rouler les trains « à l’heure ». C’était certes ennuyeux, mais surtout mortel sur les trajets où les trains utilisaient la même voie dans les deux directions. Dans ce cas, on devait savoir si les trains venant en sens inverse étaient déjà passés.


Étrangement, Lierre ne figurait pas dans la liste des 41 villes et communes que le gouvernement avait fournie en 1836 pour la réalisation des lignes méridiennes. La raison pour laquelle Quetelet a quand même décidé d’y construire une méridienne n’est donc pas claire. Il l’a probablement fait à la demande du gouvernement ou a peut-être ajouté Lierre à la liste, jugeant la construction d’une ligne nécessaire. Quoi qu’il en soit, Quetelet a opté pour une solution bon marché : l’utilisation de l’hôtel de ville, tout au moins son angle, comme cadran solaire. Il ne restait plus qu’à installer une ligne suivant le méridien pour doter la Grand-Place lierroise d’un véritable indicateur de méridien. Le midi astronomique est alors le moment où l’ombre de l’extrémité du bâtiment coïncide avec la ligne méridienne.


Quelques années seulement après la construction de la méridienne, l’ensemble du système s’était alors avéré superflu. En effet, les conducteurs de train utilisaient une horloge. De plus, à partir de 1840, le télégraphe permettait de transmettre très rapidement l’heure juste. Par conséquent, la méridienne était devenue obsolète, mais il n’y a aucune information sur ce qu’elle est advenue. Par exemple, il n’est pas clair si les voyelles écrites en blanc sur la Grand-Place jusqu’en 2010, qui sont décrites par les auteurs Henri Van Boxmeer et Bernard Baudoux, étaient toujours les voyelles originales transmises par Quetelet. Il est fortement possible que la ligne ait de nouveau été construite de pavés peints en blanc après le travail de Quetelet. Dans tous les cas, cette méridienne n’est pas tout à fait précise puisque les deux auteurs ont remarqué un décalage d’environ une minute.


En outre, depuis la restauration de la Grand-Place entre 2010 et 2012, la méridienne s’est également détériorée. C’est pourquoi l’administration communale lierroise a décidé de remplacer la rangée de pavés par une large bande de cuivre. En 2015, la ligne de Lierre a été élue la plus belle méridienne de Belgique par le magazine scientifique Eos-magazine. Le magazine justifie ce choix par le fait que la méridienne lierroise est toujours aussi bien visible.


Emplacement

La ligne méridienne se trouve sur la Grand-Place de la ville de Lierre. Aux yeux de Quetelet, il était impossible de trouver un meilleur emplacement. La Grand-Place était l’un des endroits les plus animés de la ville. L’astronome voulait, d’une part, que le public puisse voir la méridienne en tout temps et d’autre part, que celle-ci soit particulièrement visible. Cette grande accessibilité au public n’a pas non plus échappé à l’équipe rédactionnelle d’Eos-magazine, qui, lorsqu’elle a attribué le titre de la plus belle méridienne à la ville de Lierre, a mis en évidence ces caractéristiques. Celles-ci différencient Lierre d'autres villes comme Anvers et Bruxelles, où les lignes se trouvent dans des églises et ne sont donc pas tout le temps accessibles au public.

Bibliographie