Selys Longchamps, Michel-Edmond baron de (1818-1900)

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Naturaliste, entomologiste, président du sénat, né le 25 mai 1818 à Paris et décédé le 11 décembre 1900 à Liège.

Biographie

Selys Longchamps, Michel-Edmond baron de (1818-1900)

Michel-Edmond de Selys Longchamps est issu d’une famille, installée près de Liège et originaire de Maastricht. Son père Michel-Laurent de Selys Longchamps prend part à la vie politique de l’époque [1]
Le 9 mai 1808, il épouse Marie-Denise Gandolphe (1777-1857), fille de diplomate originaire de Paris. Michel-Edmond de Selys Lonchamp naît dans la capitale française le 25 mai 1813. En 1820, il se fait baptiser.
Il passe son enfance à Paris et lors de son premier séjour au domaine de Longchamp, en 1816, il rencontre son père.[2] Il profite également de l’étendue du domaine pour observer les oiseaux et les libellules et plus généralement toutes les espèces qui y vivent. Dès 1823, il commence des collections d’oiseaux, d’œufs de lépidoptères et autres. [3]

A partir de 1825, il suit des leçons à domicile sous la direction de différents professeurs.
La famille s’installe définitivement à Longchamps en 1827. de Selys Longchamps multiplie les herborisations et les chasses à la découverte de nouvelles espèces. Il se passionne alors pour la botanique et la zoologie.
En 1828, il rencontre Henri Stephens, le jardinier de l’Université de Liège avec qui il construit un herbier classé, dans un premier temps, selon la méthode de Linné, et dans un second temps selon Jussieu. [4]
En 1829, son précepteur rentre à Paris et le jeune homme se consacre alors à sa passion pour l’histoire naturelle en lisant de nombreux articles sur le sujet. Il ne va ni au collège, ni à l’université.
Le 5 mai de la même année, à 16 ans, il devient membre effectif de la Société des sciences naturelles de Liège. Il bénéficie de l’appui de Stephens et de Davreux et présente un mémoire sur les lépidoptères de la province de Liège.
En 1830, il se passionne pour la Révolution belge, mais s’indigne de la mise en place d’une monarchie constitutionnelle au lieu d’une république.[5]
Le 27 février 1838, il épouse la fille de Jean-Baptiste d’Omalius d’Halloy, Sophie-Caroline. Ils ont 4 enfants. [6]
de Sélys Longchamp est depuis toujours plongé dans la politique; il est fidèle au second empire et défend les idées libérales, démocratiques, républicaines et révolutionnaires.
Il est nommé correspondant régnicole de l'Académie royale des Sciences et Belles-Lettres de Bruxelles, le 7 mai 1841 et il devient membre de l’institution le 16 décembre 1846. Il est directeur de la Classe des Sciences en 1854 et en 1879.
de Sélys Longchamps laisse à la Classe des sciences une rente annuelle et perpétuelle. Celle-ci a permis le prix quinquennal Edmond de Selys Longchamps. Il est destiné à récompenser le meilleur ouvrage original imprimé ou manuscrit portant sur l’ensemble ou sur une partie de la faune belge, actuelle ou fossile.
En 1841, il devient conseiller communal de Waremme.
En 1846, il prend une part active au Congrès libéral du 14 juin et la même année, il est élu conseiller provincial. Il occupe ce poste pendant 2 ans.[7]
En 1848, il est élu membre de la Chambre des représentants pour l’arrondissement de Waremme, mais il donne rapidement sa démission.
Il devient sénateur en 1855 et reste pendant 45 ans au sénat. Il en est président en 1880 et 1884.
En 1865, il est chargé par le Roi Léopold II d’annoncer à la cour d’Italie, l’accession au trône de ce dernier.
En 1855, les membres fondateurs de la Société entomologique de Belgique proposent à de Selys Longchamps de devenir président de la société. Il en devient par la suite président d’honneur.
En 1900, il se retire de la vie politique et est élevé au rang de grand gordon de l’Ordre de Léopold.
Le 24 mai 1900, un hommage lui est rendu[8].
Cette année-là, il assiste au 3eme Congrès international d’Ornithologie à Paris.
Il décède à Liège le 11 décembre 1900.[9]

Travaux

de Selys Longchamp est inspiré et se passionne pour Linné. Il reste longtemps fixiste, mais devient adepte du transformisme. Il s’inspire de cette théorie pour ses travaux de classification. Il cherche également à étudier les animaux en les envisageant dans leur milieu naturel et en observant également leur répartition. Le domaine de Longchamps est le point de départ de ces études, observations et collections. Il étend ses recherches à la région et au pays puis étudie, suite à des échanges avec les savants étrangers, des spécimens du monde entier.
En 1828, il rédige un catalogue des Oiseaux des environs de Liège, classés d’après une nouvelle méthode qu’il insère dans le dictionnaire géographique de la province de Liège publié par Philipe Vandermaelen.
En 1829, il présente à la Société des sciences naturelles de Liège un mémoire sur les lépidoptères de la province de Liège. Il envoie à la Société entomologique de France une liste des lépidoptères recueillis lors de son voyage de noces en Italie.
Les chasses dans le domaine de Longchamps sont le point de départ de l’étude de la Faune de Belgique.
Il y découvre une espèce de campagnol non-répertoriée jusqu’alors. Il effectue par la suite plusieurs travaux de micromammalogie.
En 1842, il publie le relevé des mammifères, des oiseaux, des reptiles et des poissons. Il complète cet ouvrage au fur et à mesure des années et de ses observations.
Ses études dans le domaine de l’entomologie sont vraiment importantes. Il s’intéresse aux lépidoptères, aux orthoptères, aux névroptères et surtout aux odonates. Il possède une collection de 1500 espèces venant du monde entier.

Publications

Mémoires de l'Académie


Bibliographie


Notes

  1. Il est obligé de s’expatrier suite au retour du Prince-Évèque à l’issue de la première révolution liégeoise en 1789. Lors de l’annexion de la principauté de Liège à la France, ce dernier devient maire de la ville et ensuite député au corps législatif du département de l’Ourthe. En 1802, il s’oppose au « consulat à vie » de Napoléon Bonaparte. Sous le régime hollandais, il est membre de l’Ordre équestre et député de cet ordre aux États provinciaux de Liège. Il ne fait jamais mention de son titre de baron. Après la Révolution de 1830, il représente l’arrondissement de Waremme au Congrès national. Il se retire rapidement par opposition à la Constitution qui accorde trop de place au clergé.
    BRIEN, Paul, "Michel-Edmond Baron de Selys Longchamps", in Florilège des sciences en Belgique, 1968, p. 799-800.
  2. MICHEELS, Henri, "Selys Longchamps (Michel-Edmond baron de)", in Biographie Nationale, t. 22, Bruxelles : Établissements Émile Bruylant, 1914-1920, col. 192.
  3. BRIEN, Paul, "Michel-Edmond Baron de Selys Longchamps", in Florilège des sciences en Belgique, 1968, p. 803.
  4. MICHEELS, Henri, "Selys Longchamps (Michel-Edmond baron de)", in Biographie Nationale, t. 22, Bruxelles : Établissements Émile Bruylant, 1914-1920, col. 192.
  5. BRIEN, Paul, "Michel-Edmond Baron de Selys Longchamps", in Florilège des sciences en Belgique, 1968, p. 804.
  6. MICHEELS, Henri, "Selys Longchamps (Michel-Edmond baron de)", in Biographie Nationale, t. 22, Bruxelles : Établissements Émile Bruylant, 1914-1920, col. 192.
  7. BRIEN, Paul, "Michel-Edmond Baron de Selys Longchamps", in Florilège des sciences en Belgique, 1968, p. 806.
  8. PLATEAU, Félix, "Notice sur Michel-Edmond baron de Selys Longchamps, membre de l’Académie", in Annuaire de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, 1902, p. 54
  9. BRIEN, Paul, "Michel-Edmond Baron de Selys Longchamps", in Florilège des sciences en Belgique, 1968, p. 814.