Difference between revisions of "Musée d’Histoire des Sciences de Gand"
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− | <br/>C'est surtout Gillis et son collègue [[Van de Velde, Albert Jacques Joseph (1871-1956) |Albert Van de Velde]] qui, peu avant et juste après la Seconde Guerre mondiale, parvinrent à redynamiser l'intérêt pour l'histoire des Sciences <ref> Vanpaemel, Geert, [http://www.dbnl.org/tekst/hall014gesc01_01/hall014gesc01_01_0029.php "Bijlage Wetenschapsgeschiedenis in België"] in: Halleux, Robert, Opsomer, Carmélia en Vandersmissen, Jan, 1998, Bruxelles, 430.</ref> En 1941, sur l'initiative de Van de Velde, une [[Bestendige Commissie voor de Geschiedenis van de Wetenschappen]] (Commission permanente pour l'histoire des sciences) fut fondée à l'[[Académie royale des sciences des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique - Koninklijke Vlaamse Academie van België voor wetenschappen en kunsten|Koninklijke Vlaamse Academie]]. La même année, [[Gillis, Jan Baptist (1893-1978)| Gillis]] mit à nouveau la création d'un musée à l'ordre du jour de la commission. Parmi les membres de la “Commissie ter voorbereiding van een Museum der Vlaamsche Wetenschap” (Comité préparatoire d'un Musée de la Science flamande) créée en conséquence, on comptait, aux côtés de Gillis, [[Schouteden, Henri (1881-1972)|Henri Schouteden]] , [[Robyns, Walter (1901-1986) |Walter Robyns]], [[Van Oye, Paul (1886-1969) |Paul van Oye]] et bien évidemment Van de Velde.<ref>A partir de 1942, la commission préféra le nom de ‘Vlaamsch museum voor de wetenschap’. Bestendige Commissie voor de Geschiedenis der Wetenschappen in Vlaamsch-België – Verslag over 1942, in: Koninklijke Vlaamse Academie voor Wetenschappen, Letteren en Schoone kunsten van België Jaarboek, 4 (1942), 135.</ref> Le futur musée fut fortement inspiré du récent Nederlandsch Historisch Natuurwetenschappelijk Museum (Musée Boerhaave) et du Museum der Vlaamsche Letterkunde (Maison des Lettres).<ref>L'actuel Maison des Lettres à Anvers.</ref> Les membres du comité fondateur se consacrèrent pendant les années de guerre suivantes à la recherche, à la description et à l'inventaire de pièces potentielles pour la collection – instruments, objets personnels, manuscrits et autres souvenirs d'éminents savants flamands du passé. Vers la fin de la guerre, c'était un véritable “musée de papier” qui avait pris forme, consistant en centaines de fiches. Ce musée était clairement conçu comme étant de caractère flamand. En effet, les fiches [[File:Van de Velde Albert.gif|right|250px|Albert Van de Velde fut le premier directeur du musée. Source: Vanpaemel, Geert,[http://www.dbnl.org/tekst/hall014gesc01_01/hall014gesc01_01_0029.php "Bijlage Wetenschapsgeschiedenis in België"], 431.]], indiquaient clairement si les savants étaient “amis de la Flandre” (et si oui dans quelle mesure), ou bien “hostiles à la cause flamande” – mais même à ces derniers, une place fut reconnue dans le musée par “intérêt historique”. Après la guerre, on manquait malheureusement toujours de fonds pour la création d'un vrai musée.<ref>''Annuaire de l'Académie royale flamande des Sciences et des Arts'', 3 (1941), 44-53 en 212-215 en 4 (1942), 130-151.</ref> | + | <br/>C'est surtout Gillis et son collègue [[Van de Velde, Albert Jacques Joseph (1871-1956) |Albert Van de Velde]] qui, peu avant et juste après la Seconde Guerre mondiale, parvinrent à redynamiser l'intérêt pour l'histoire des Sciences <ref> Vanpaemel, Geert, [http://www.dbnl.org/tekst/hall014gesc01_01/hall014gesc01_01_0029.php "Bijlage Wetenschapsgeschiedenis in België"] in: Halleux, Robert, Opsomer, Carmélia en Vandersmissen, Jan, 1998, Bruxelles, 430.</ref> En 1941, sur l'initiative de Van de Velde, une [[Bestendige Commissie voor de Geschiedenis van de Wetenschappen]] (Commission permanente pour l'histoire des sciences) fut fondée à l'[[Académie royale des sciences des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique - Koninklijke Vlaamse Academie van België voor wetenschappen en kunsten|Koninklijke Vlaamse Academie]]. La même année, [[Gillis, Jan Baptist (1893-1978)| Gillis]] mit à nouveau la création d'un musée à l'ordre du jour de la commission. Parmi les membres de la “Commissie ter voorbereiding van een Museum der Vlaamsche Wetenschap” (Comité préparatoire d'un Musée de la Science flamande) créée en conséquence, on comptait, aux côtés de Gillis, [[Schouteden, Henri (1881-1972)|Henri Schouteden]] , [[Robyns, Walter (1901-1986) |Walter Robyns]], [[Van Oye, Paul (1886-1969) |Paul van Oye]] et bien évidemment Van de Velde.<ref>A partir de 1942, la commission préféra le nom de ‘Vlaamsch museum voor de wetenschap’. Bestendige Commissie voor de Geschiedenis der Wetenschappen in Vlaamsch-België – Verslag over 1942, in: Koninklijke Vlaamse Academie voor Wetenschappen, Letteren en Schoone kunsten van België Jaarboek, 4 (1942), 135.</ref> Le futur musée fut fortement inspiré du récent Nederlandsch Historisch Natuurwetenschappelijk Museum (Musée Boerhaave) et du Museum der Vlaamsche Letterkunde (Maison des Lettres).<ref>L'actuel Maison des Lettres à Anvers.</ref> Les membres du comité fondateur se consacrèrent pendant les années de guerre suivantes à la recherche, à la description et à l'inventaire de pièces potentielles pour la collection – instruments, objets personnels, manuscrits et autres souvenirs d'éminents savants flamands du passé. Vers la fin de la guerre, c'était un véritable “musée de papier” qui avait pris forme, consistant en centaines de fiches. Ce musée était clairement conçu comme étant de caractère flamand. En effet, les fiches [[File:Van de Velde Albert.gif|right|thumb|250px|Albert Van de Velde fut le premier directeur du musée. Source: Vanpaemel, Geert,[http://www.dbnl.org/tekst/hall014gesc01_01/hall014gesc01_01_0029.php "Bijlage Wetenschapsgeschiedenis in België"], 431.]], indiquaient clairement si les savants étaient “amis de la Flandre” (et si oui dans quelle mesure), ou bien “hostiles à la cause flamande” – mais même à ces derniers, une place fut reconnue dans le musée par “intérêt historique”. Après la guerre, on manquait malheureusement toujours de fonds pour la création d'un vrai musée.<ref>''Annuaire de l'Académie royale flamande des Sciences et des Arts'', 3 (1941), 44-53 en 212-215 en 4 (1942), 130-151.</ref> |
<br/>Le manque d'argent en était-il la raison? Ce n'est pas clair, mais il semble que la Commission permanente, en la personne de Van de Velde, misa désormais sur un autre bailleur potentiel. Le lobbying de Van de Velde auprès du conseil communal de Gand, durant trois ans, finit par porter ses fruits: en 1948, l'administration érigeait un nouveau musée communal : le “Museum voor de Geschiedenis der Wetenschappen”. Il fut installé dans une salle du Bijloke, où étaient également disposées les pièces du musée d'archéologie. Les membres de la Commission permanente furent nommés au conseil d'administration.<ref>Décision communale du 11 mars 1946. La décision fut publiée dans : ''Annuaire de l'Académie roayle flamande de Belgique des Sciences et des Arts”, 8 (1946), 171-172.</ref> L'[[Université de Gand]] s'engagea à partir de 1961 à venir en aide à la ville quant aux frais de maintenance et de personnel. En établissant ce musée, le conseil communal gantois ne réalisait pas seulement le rêve de Gillis et de Van de Velde, mais il répondait aussi, et surtout, à un vœu de sa propre population. Les Gantois étaient en effet curieux de découvrir les collections scientifiques de l'Université. A la demande de la ville, les facultés ouvrirent une fois par an au grand public leurs collections de modèles de démonstration et de cabinets d'instruments. Pour la première fois, ces objets étaient désormais rendus accessibles au public dans un musée attrayant.<ref>Danniau, Fien, [http://www.ugentmemorie.be/artikel/museum-voor-de-geschiedenis-van-de-wetenschappen Museum voor de Geschiedenis van de Wetenschappen], ], sur: Ugentmemorie (consulté le 24-09-2015).</ref> <br/> | <br/>Le manque d'argent en était-il la raison? Ce n'est pas clair, mais il semble que la Commission permanente, en la personne de Van de Velde, misa désormais sur un autre bailleur potentiel. Le lobbying de Van de Velde auprès du conseil communal de Gand, durant trois ans, finit par porter ses fruits: en 1948, l'administration érigeait un nouveau musée communal : le “Museum voor de Geschiedenis der Wetenschappen”. Il fut installé dans une salle du Bijloke, où étaient également disposées les pièces du musée d'archéologie. Les membres de la Commission permanente furent nommés au conseil d'administration.<ref>Décision communale du 11 mars 1946. La décision fut publiée dans : ''Annuaire de l'Académie roayle flamande de Belgique des Sciences et des Arts”, 8 (1946), 171-172.</ref> L'[[Université de Gand]] s'engagea à partir de 1961 à venir en aide à la ville quant aux frais de maintenance et de personnel. En établissant ce musée, le conseil communal gantois ne réalisait pas seulement le rêve de Gillis et de Van de Velde, mais il répondait aussi, et surtout, à un vœu de sa propre population. Les Gantois étaient en effet curieux de découvrir les collections scientifiques de l'Université. A la demande de la ville, les facultés ouvrirent une fois par an au grand public leurs collections de modèles de démonstration et de cabinets d'instruments. Pour la première fois, ces objets étaient désormais rendus accessibles au public dans un musée attrayant.<ref>Danniau, Fien, [http://www.ugentmemorie.be/artikel/museum-voor-de-geschiedenis-van-de-wetenschappen Museum voor de Geschiedenis van de Wetenschappen], ], sur: Ugentmemorie (consulté le 24-09-2015).</ref> <br/> | ||
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− | [[File:Zaal met buste.jpg| Salle du Museum voor Wetenschap en techniek au Musée des Beaux-Arts. Source: Collection Museum voor de Geschiedenis van de Wetenschappen. Remerciements au conservateur K. Wautiers|350px|left]]. En tant que musée communal et « universitaire », la nouvelle institution s'écartait il est vrai de l'orientation nationale, flamande, envisagée par la Commission permanente. Plutôt que sur le souvenir des scientifiques flamands influents, l'accent fut mis sur l'évolution historique des différentes disciplines scientifiques, illustrée par des instruments et d'autres objets qui provenaient en grande partie de l'Université de Gand. Néanmoins, une série d'éléments phares de l'idée originale ont été conservés. Les visiteurs pouvaient ainsi admirer des bustes et des statues plus grandes que nature de chercheurs flamands qui avaient été influents dans leur discipline respective. <Ref> Il n'existe malheureusement pas d'inventaire de la collection à cette période, mais les photos du musée dans la période 1950-1963 donnent de bons indices sur la structure du musée .</ref> | + | [[File:Zaal met buste.jpg| thumb|Salle du Museum voor Wetenschap en techniek au Musée des Beaux-Arts. Source: Collection Museum voor de Geschiedenis van de Wetenschappen. Remerciements au conservateur K. Wautiers|350px|left]]. En tant que musée communal et « universitaire », la nouvelle institution s'écartait il est vrai de l'orientation nationale, flamande, envisagée par la Commission permanente. Plutôt que sur le souvenir des scientifiques flamands influents, l'accent fut mis sur l'évolution historique des différentes disciplines scientifiques, illustrée par des instruments et d'autres objets qui provenaient en grande partie de l'Université de Gand. Néanmoins, une série d'éléments phares de l'idée originale ont été conservés. Les visiteurs pouvaient ainsi admirer des bustes et des statues plus grandes que nature de chercheurs flamands qui avaient été influents dans leur discipline respective. <Ref> Il n'existe malheureusement pas d'inventaire de la collection à cette période, mais les photos du musée dans la période 1950-1963 donnent de bons indices sur la structure du musée .</ref> |
<br/> C'est tout naturellement que Van de Velde devint le premier "administrateur" (président) du musée. Il s'acquitta de sa tâche de telle sorte qu'après un an seulement, le musée était saturé. En outre, après la Seconde Guerre mondiale, l'équipement scientifique devenait de plus en plus rapidement obsolète. Les instruments en fin de course et les modèles de démonstration tombés en désuétude étaient jetés à la poubelle ou démontés, mais beaucoup finirent au salles et dépot du musée.<ref>Danniau, Fien, [http://www.ugentmemorie.be/artikel/museum-voor-de-geschiedenis-van-de-wetenschappen Musée pour l'Histoire des Sciences], sur: Ugentmemorie (consulté le 24-09-2015).</ref> Les trois salles du Musée des Beaux-Arts, où la collection s'installa en 1950, paraissaient initialement sur-dimensionnées. Mais après six ans, la situation était à nouveau intenable, selon Van Oye : "Les objets ont dû être empilés les uns sur les autres, tous les coins et côtés ont été bourrés [...] ." Les critiques traitaient le musée de « cave à bazar ».<ref> Paul Van Oye, ‘Inwijding van de nieuwe installatie van het museum voor de geschiedenis van de wetenschappen op 29-11-1965’, in: ''De Brug'', 10 (1966), n° 1, 10.</ref> | <br/> C'est tout naturellement que Van de Velde devint le premier "administrateur" (président) du musée. Il s'acquitta de sa tâche de telle sorte qu'après un an seulement, le musée était saturé. En outre, après la Seconde Guerre mondiale, l'équipement scientifique devenait de plus en plus rapidement obsolète. Les instruments en fin de course et les modèles de démonstration tombés en désuétude étaient jetés à la poubelle ou démontés, mais beaucoup finirent au salles et dépot du musée.<ref>Danniau, Fien, [http://www.ugentmemorie.be/artikel/museum-voor-de-geschiedenis-van-de-wetenschappen Musée pour l'Histoire des Sciences], sur: Ugentmemorie (consulté le 24-09-2015).</ref> Les trois salles du Musée des Beaux-Arts, où la collection s'installa en 1950, paraissaient initialement sur-dimensionnées. Mais après six ans, la situation était à nouveau intenable, selon Van Oye : "Les objets ont dû être empilés les uns sur les autres, tous les coins et côtés ont été bourrés [...] ." Les critiques traitaient le musée de « cave à bazar ».<ref> Paul Van Oye, ‘Inwijding van de nieuwe installatie van het museum voor de geschiedenis van de wetenschappen op 29-11-1965’, in: ''De Brug'', 10 (1966), n° 1, 10.</ref> | ||
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− | [[file:Tableau Kekule.jpg|270px|right| Le tableau d'August Kekulé au Musée. Source : Ugentmemorie. Pieter Morlion.]] Sous l'influence de Van Oye (entre autres), qui avait entretemps succédé à Jean Van de Velde (fils de Albert Van de Velde) en tant que directeur, le musée passa en 1964 dans l'escarcelle de l'université, qui assuma désormais tous les frais. On trouva pour la collection un lieu plus spacieux dans un bâtiment de l'université sur la Korte Meer (n° 9). A l'entrée de l'immeuble, on plaça un buste de l’inspirateur du musée, Van de Velde.<ref> Il s’agissait d’un moulage d'une statue en bronze, par Geo Verbanck (1954), qui se trouve maintenant dans le dépot du musée. Gillis, Jan [http://www.kvab.be/viges/nbw.aspx "Van de Velde Albert Jacques Joseph"], in: ''Nationaal Biografisch Woordenboek'', 5 (1972), Bruxelles, col. 918.</ref>L'inauguration solennelle se tint le 29 octobre 1965. Le musée était désormais explicitement tenu d'assumer un rôle de soutien pédagogique pour le cours d’«Histoire des Sciences». Plus tard, il organisa des conférences et des expositions. Entretemps, les collections continuaient à s'étoffer. Au cours des grandes phases de construction et de déménagement que connut l’Université de Gand dans les années 1960 et 1970, le Musée put sauver de la déchetterie différents cabinets d'instruments. | + | [[file:Tableau Kekule.jpg|270px|right|thumb| Le tableau d'August Kekulé au Musée. Source : Ugentmemorie. Pieter Morlion.]] Sous l'influence de Van Oye (entre autres), qui avait entretemps succédé à Jean Van de Velde (fils de Albert Van de Velde) en tant que directeur, le musée passa en 1964 dans l'escarcelle de l'université, qui assuma désormais tous les frais. On trouva pour la collection un lieu plus spacieux dans un bâtiment de l'université sur la Korte Meer (n° 9). A l'entrée de l'immeuble, on plaça un buste de l’inspirateur du musée, Van de Velde.<ref> Il s’agissait d’un moulage d'une statue en bronze, par Geo Verbanck (1954), qui se trouve maintenant dans le dépot du musée. Gillis, Jan [http://www.kvab.be/viges/nbw.aspx "Van de Velde Albert Jacques Joseph"], in: ''Nationaal Biografisch Woordenboek'', 5 (1972), Bruxelles, col. 918.</ref>L'inauguration solennelle se tint le 29 octobre 1965. Le musée était désormais explicitement tenu d'assumer un rôle de soutien pédagogique pour le cours d’«Histoire des Sciences». Plus tard, il organisa des conférences et des expositions. Entretemps, les collections continuaient à s'étoffer. Au cours des grandes phases de construction et de déménagement que connut l’Université de Gand dans les années 1960 et 1970, le Musée put sauver de la déchetterie différents cabinets d'instruments. |
<br/> En 1994, le musée déménagea à nouveau, cette fois vers le campus scientifique De Sterre, où la collection put être transférée dans un ancien dépôt militaire. Entretemps la collection crût de plus en plus vaste, avec des ordinateurs et même un accélérateur de particules. On continua à mettre l’accent sur les instruments. Pourtant, il semble encore aujourd'hui que des éléments clés du concept originel de Gillis et Van de Velde ont été conservés. Sans toutefois prolonger le thème flamand, des efforts ont été faits pour acquérir des collections concernant des scientifiques éminents, tels que [[Plateau, Joseph-Antoine-Ferdinand (1801-1883)|Joseph Plateau]],[[Baekeland, Leo Hendrik (1863-1944)|Leo Baekeland]] et [[Kekulé, August (1829-1896) |August Kekulé]]. Ils ont reçu une place centrale et distincte dans le musée. | <br/> En 1994, le musée déménagea à nouveau, cette fois vers le campus scientifique De Sterre, où la collection put être transférée dans un ancien dépôt militaire. Entretemps la collection crût de plus en plus vaste, avec des ordinateurs et même un accélérateur de particules. On continua à mettre l’accent sur les instruments. Pourtant, il semble encore aujourd'hui que des éléments clés du concept originel de Gillis et Van de Velde ont été conservés. Sans toutefois prolonger le thème flamand, des efforts ont été faits pour acquérir des collections concernant des scientifiques éminents, tels que [[Plateau, Joseph-Antoine-Ferdinand (1801-1883)|Joseph Plateau]],[[Baekeland, Leo Hendrik (1863-1944)|Leo Baekeland]] et [[Kekulé, August (1829-1896) |August Kekulé]]. Ils ont reçu une place centrale et distincte dans le musée. |
Revision as of 12:00, 20 October 2015
Institution fondée en 1948 à Gand, consacrée à l'exposition du patrimoine académique scientifique de l'Université de Gand.
Historique
Lors d'une réunion du Fonds MacLeod en 1938, le chimiste gantois Jan Gillis fut le premier à suggérer la création d'un musée en Histoire des Sciences. D'après Gillis, le Musée devait porter le nom de Julius MacLeod, en l'honneur de ce biologiste passionné d'histoire des sciences. L'idée ne rencontra guère de succès, à une époque où l'intérêt pour l'histoire des sciences dans les universités était globalement en déclin et où une partie très limitée du budget y était consacrée. [1] Suite au déclenchement de la guerre, le Fonds MacLeod fut mis en sommeil.
C'est surtout Gillis et son collègue Albert Van de Velde qui, peu avant et juste après la Seconde Guerre mondiale, parvinrent à redynamiser l'intérêt pour l'histoire des Sciences [2] En 1941, sur l'initiative de Van de Velde, une Bestendige Commissie voor de Geschiedenis van de Wetenschappen (Commission permanente pour l'histoire des sciences) fut fondée à l'Koninklijke Vlaamse Academie. La même année, Gillis mit à nouveau la création d'un musée à l'ordre du jour de la commission. Parmi les membres de la “Commissie ter voorbereiding van een Museum der Vlaamsche Wetenschap” (Comité préparatoire d'un Musée de la Science flamande) créée en conséquence, on comptait, aux côtés de Gillis, Henri Schouteden , Walter Robyns, Paul van Oye et bien évidemment Van de Velde.[3] Le futur musée fut fortement inspiré du récent Nederlandsch Historisch Natuurwetenschappelijk Museum (Musée Boerhaave) et du Museum der Vlaamsche Letterkunde (Maison des Lettres).[4] Les membres du comité fondateur se consacrèrent pendant les années de guerre suivantes à la recherche, à la description et à l'inventaire de pièces potentielles pour la collection – instruments, objets personnels, manuscrits et autres souvenirs d'éminents savants flamands du passé. Vers la fin de la guerre, c'était un véritable “musée de papier” qui avait pris forme, consistant en centaines de fiches. Ce musée était clairement conçu comme étant de caractère flamand. En effet, les fiches , indiquaient clairement si les savants étaient “amis de la Flandre” (et si oui dans quelle mesure), ou bien “hostiles à la cause flamande” – mais même à ces derniers, une place fut reconnue dans le musée par “intérêt historique”. Après la guerre, on manquait malheureusement toujours de fonds pour la création d'un vrai musée.[5]
Le manque d'argent en était-il la raison? Ce n'est pas clair, mais il semble que la Commission permanente, en la personne de Van de Velde, misa désormais sur un autre bailleur potentiel. Le lobbying de Van de Velde auprès du conseil communal de Gand, durant trois ans, finit par porter ses fruits: en 1948, l'administration érigeait un nouveau musée communal : le “Museum voor de Geschiedenis der Wetenschappen”. Il fut installé dans une salle du Bijloke, où étaient également disposées les pièces du musée d'archéologie. Les membres de la Commission permanente furent nommés au conseil d'administration.[6] L'Université de Gand s'engagea à partir de 1961 à venir en aide à la ville quant aux frais de maintenance et de personnel. En établissant ce musée, le conseil communal gantois ne réalisait pas seulement le rêve de Gillis et de Van de Velde, mais il répondait aussi, et surtout, à un vœu de sa propre population. Les Gantois étaient en effet curieux de découvrir les collections scientifiques de l'Université. A la demande de la ville, les facultés ouvrirent une fois par an au grand public leurs collections de modèles de démonstration et de cabinets d'instruments. Pour la première fois, ces objets étaient désormais rendus accessibles au public dans un musée attrayant.[7]
C'est tout naturellement que Van de Velde devint le premier "administrateur" (président) du musée. Il s'acquitta de sa tâche de telle sorte qu'après un an seulement, le musée était saturé. En outre, après la Seconde Guerre mondiale, l'équipement scientifique devenait de plus en plus rapidement obsolète. Les instruments en fin de course et les modèles de démonstration tombés en désuétude étaient jetés à la poubelle ou démontés, mais beaucoup finirent au salles et dépot du musée.[9] Les trois salles du Musée des Beaux-Arts, où la collection s'installa en 1950, paraissaient initialement sur-dimensionnées. Mais après six ans, la situation était à nouveau intenable, selon Van Oye : "Les objets ont dû être empilés les uns sur les autres, tous les coins et côtés ont été bourrés [...] ." Les critiques traitaient le musée de « cave à bazar ».[10]
En 1994, le musée déménagea à nouveau, cette fois vers le campus scientifique De Sterre, où la collection put être transférée dans un ancien dépôt militaire. Entretemps la collection crût de plus en plus vaste, avec des ordinateurs et même un accélérateur de particules. On continua à mettre l’accent sur les instruments. Pourtant, il semble encore aujourd'hui que des éléments clés du concept originel de Gillis et Van de Velde ont été conservés. Sans toutefois prolonger le thème flamand, des efforts ont été faits pour acquérir des collections concernant des scientifiques éminents, tels que Joseph Plateau,Leo Baekeland et August Kekulé. Ils ont reçu une place centrale et distincte dans le musée.
Administrateurs
- Albert Van de Velde (1948-1956)
- Jean Van de Velde (1956-1961)
- Paul van Oye (1961-1964/5?)
- Jan-Baptiste Quintyn (1964/5-1984 )
- Frans Lox (1985-1993)
- Maurice Dorikens (1995-2001)
- J. Uyttenhove (2001-2006)
- Danny Segers (2006-)
Situation
Le musée est aujourd'hui situé dans le bâtiment S30 sur le Campus De Sterre, Krijgslaan 281, 9000 Gand.
Lien
Bibliographie
- "Verslagen van de Bestendige Commissie voor de Geschiedenis van de Wetenschappen", in: Koninklijke Vlaamse Academie voor Wetenschappen, Letteren en Schoone kunsten van België Jaarboek, (1942-1948).
- Van de Velde, Albert, "Het museum voor de geschiedenis der wetenschappen", in: Mededelingen van de Koninklijke vlaamse Academie voor Wetenschappen, Letteren en Schone Kunsten van België : Klasse der Wetenschappen, 13 (1951), nr 4.
- Timmermans, Jean, Van Oye, Paul en Rooseboom, Maria, Openbare hulde aan Professor Albert J.J.van de Velde, stichter van het Museum voor de Geschiedenis der Wetenschappen, op dinsdag 9 April 1957 te 18 uur in de erezaal van het Museum voor Schone Kunsten te Gent, Gand, 1958.
- 'Inwijdingsplechtigheid van de nieuwe installatie op 29 october 1965', in: Sartonia, 1 (1966), 1-16.
- Van Oye, Paul, ‘Inwijding van de nieuwe installatie van het museum voor de geschiedenis van de wetenschappen op 29-11-1965’, in: De Brug, 10 (1966), n° 1, 9-21.
- Gillis, Jan "Van de Velde Albert Jacques Joseph", in: Nationaal Biografisch Woordenboek, 5 (1972), col. 915-918.
- Dorikens, Maurice, ‘Het museum voor de geschiedenis van de wetenschappen van de universiteit Gent’, in: Scientiarium Historia, 21 (1995) n° 2, 103-111.
- Segers, Danny, “Geschiedenis van ‘het Museum voor de Geschiedenis van de wetenschappen’”, in: Museum voor de Geschiedenis van de wetenschappen. Catalogus met achtergrondinformatie bij de jubileumtentoonstelling, Gand, 2006.
- Wautiers, Kristel en Segers, Danny, “De professoren A.J.J. Van de Velde en P. Van Oye en de oprichting van het Museum voor de Geschiedenis van de Wetenschappen”, document non publié, Journée d’étude "Sarton et l’Histoire des Sciences Belge", Palais des Académies à Bruxelles, le 13 novembre, 2013.
- Danniau, Fien, Museum voor de Geschiedenis van de Wetenschappen, sur: Ugentmemorie (consulté le 24-09-2015).
Notes
<references>- ↑ En 1939, une exposition consacrée à MacLeod fut néanmoins mise sur pied. Archief Museum voor de Geschiedenis van de Wetenschappen, MacLeod Fond, Verslagboek MacLeod Fonds, s dd. 24.11.1938, "Verslag van de bestuurszitting van het Archief ‘MacLeod Fonds’" et Maurice Dorikens, ‘Het museum voor de geschiedenis van de wetenschappen van de universiteit Gent’, in: Scientiarium Historia, 21, (1995), n° 2, 103.
- ↑ Vanpaemel, Geert, "Bijlage Wetenschapsgeschiedenis in België" in: Halleux, Robert, Opsomer, Carmélia en Vandersmissen, Jan, 1998, Bruxelles, 430.
- ↑ A partir de 1942, la commission préféra le nom de ‘Vlaamsch museum voor de wetenschap’. Bestendige Commissie voor de Geschiedenis der Wetenschappen in Vlaamsch-België – Verslag over 1942, in: Koninklijke Vlaamse Academie voor Wetenschappen, Letteren en Schoone kunsten van België Jaarboek, 4 (1942), 135.
- ↑ L'actuel Maison des Lettres à Anvers.
- ↑ Annuaire de l'Académie royale flamande des Sciences et des Arts, 3 (1941), 44-53 en 212-215 en 4 (1942), 130-151.
- ↑ Décision communale du 11 mars 1946. La décision fut publiée dans : Annuaire de l'Académie roayle flamande de Belgique des Sciences et des Arts”, 8 (1946), 171-172.
- ↑ Danniau, Fien, Museum voor de Geschiedenis van de Wetenschappen, ], sur: Ugentmemorie (consulté le 24-09-2015).
- ↑ Il n'existe malheureusement pas d'inventaire de la collection à cette période, mais les photos du musée dans la période 1950-1963 donnent de bons indices sur la structure du musée .
- ↑ Danniau, Fien, Musée pour l'Histoire des Sciences, sur: Ugentmemorie (consulté le 24-09-2015).
- ↑ Paul Van Oye, ‘Inwijding van de nieuwe installatie van het museum voor de geschiedenis van de wetenschappen op 29-11-1965’, in: De Brug, 10 (1966), n° 1, 10.
- ↑ Il s’agissait d’un moulage d'une statue en bronze, par Geo Verbanck (1954), qui se trouve maintenant dans le dépot du musée. Gillis, Jan "Van de Velde Albert Jacques Joseph", in: Nationaal Biografisch Woordenboek, 5 (1972), Bruxelles, col. 918.