Gatti de Gamond, Isabelle (1839-1905)
Pédagogue, fondatrice d’écoles pour jeunes filles. Née le 28 juillet 1839 à Paris et décédée le 11 septembre 1905 à Uccle. Fille de Zoë Gatti.
Contents
Biographie
Gatti de Gamond grandit à Bruxelles dans une famille bourgeoise fidèle à une longue tradition socialiste progressiste. Jean-Baptiste, le père, était sculpteur. Zoë de Gamond, la maman, qui appartenait à la petite noblesse, était une femme mondaine et cultivée. Elle fonda à Bruxelles les premières écoles de filles, persuadée que, vu l’importance sociale de la femme comme mère et épouse, il était indispensable qu’elle reçoive une formation intellectuelle. Elle envoya donc ses propres filles sur les bancs du pensionnant des sœurs de Notre-Dame.Cite error: Closing </ref>
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tag Les trois premières femmes à suivre avec succès la filière universitaire – Leclercq, Emma (1851-1933), Marie Destrée et Louise Popelin – étaient toutes sorties de l’école de Gatti. Chacune avait déjà enseigné.
La loi de 1890 donna aux femmes, pour la première fois et explicitement, l’accès à l’université mais associa cet accès à la présentation d’un diplôme d’études secondaires. Le législateur prévoyait comme issue pour la personne incapable de présenter un diplôme d’humanités qu’elle passe avec succès un examen devant le Jury central. Comme, à cette époque, les femmes belges ne pouvaient acquérir nulle part un diplôme officiel de l’enseignement secondaire, Gatti ouvrit une section préuniversitaire avec la collaboration d’un certain nombre de professeurs de l’Université de Bruxelles. Le but explicite de cette section était de préparer en un temps record de jeunes femmes à l’examen d’entrée à l’université. Le programme comprenait notamment des mathématiques supérieures, le latin et le grec, matières que les garçons avaient apprises pendant six ans.
En 1899, Gatti renonça à sa fonction de directrice. Elle resta toutefois très engagée dans le mouvement féministe socialiste jusqu’à sa mort.
Publications
Gatti édita la revue L’Éducation de la femme qui parut de 1862 à 1864. Elle y exprima notamment, dans différents articles, ses idées sur l’enseignement, sur l’instruction (libérale) des jeunes filles et le rôle de la femme. En 1896, elle se lança dans l’édition des Cahiers féministes (jusqu’en 1905). Gatti écrivit aussi des ouvrages d’histoire, comme Histoire abrégée de la Belgique.
Bibliographie
- GUBIN, Eliane et PIETTE, Valérie, Emma, Louise, Marie… L’Université Libre de Bruxelles et l’émancipation des femmes (1834-2000), Bruxelles, 2004, p. 38.
- WILS, Kaat, "Science, an ally of Feminism? Isabelle Gatti de Gamond", in Revue belge de philology et d’Histoire, 77 (1999), p. 416-439.
- MORELLI, Anne, "Isabelle Gatti de Gamond, hors du féminisme bourgeois", in: Sextant, 1 (1993), p. 57-62.
- DE WEERDT, Denise, "Gatti de Gamond, Isabelle", in Nationaal Biografisch Woordenboek, t. 13, Bruxelles, 1990, p. 299-303.
- LEURQUIN, B., "L'enseignement secondaire laïque pour jeunes filles: les Cours d'éducation d'Isabelle Gatti de Gamond 1864-1914", in Courtois, L., Pirotte, J. en Rosart, F.(red.), Femmes des années 80. Un siècle de condition féminine en Belgique (1889-1989), Louvain-la-Neuve, 1989, p. 37-41.
- GERARD, E., Les insoumises. Les pionnières belges de la libération de la femme. 100 ans avant mai '68, Zoé et Isabelle Gatti de Gamond, Bruxelles, 1986.
- BARTIER, J., "Un siècle d'enseignement féminin. Le Lycée Royal Gatti de Gamond et sa fondatrice", in: Laïcité et Franc-Maçonnerie. Etudes rassemblées et publiées par Guy Cambier, Bruxelles, 1981, p. 161-202.
- DE COSTER, S. "Gatti de Gamond, Isabelle", in: Biographie Nationale, 31 (1961), col. 377-383.
- BAUDART, B., Isabelle Gatti de Gamond et l’origine de l’enseignement secondaire de jeunes filles, Brussel, 1949.