Dorlodot, Henry de (1855-1929)
Chanoine, géologue, stratigraphe né Marchienne-au-Pont le 15 juillet 1855 et décédé à Louvain le 4 janvier 1929.
Biographie
Henry de Dorlodot est né à Marchienne-au-Pont (Charleroi) le 15 juillet 1855. Après une première scolarité au sein du foyer paternel, il réussit à l'âge de seize ans l'examen de graduat et obtint par la suite le titre de candidat en sciences naturelles au Collège Notre-Dame de la Paix à Namur [1] Nadien trok hij naar de UCL om zijn doctoraat in de geologie voor te bereiden. Hij onderbrak dit echter om priester te worden[2]. En 1876, il abandonna son doctorat à Louvain pour se consacrer à des études théologiques sous la direction de Monseigneur Pirard. Après deux années d'études au Grand Séminaire de Namur (octobre 1877-1880), il fut envoyé à l'Université grégorienne de Rome. Trois ans après son ordination comme prêtre (1882), il obtint son doctorat en théologie (1885). La même année, il officie dans les paroisses de Ciney à partir d'octobre et de Gembloux dès le mois de janvier 1886. Henry de Dorlodot n'assura pas longtemps cette fonction puisqu'il fut appelé à enseigner le cours de théologie dogmatique au Grand Séminaire de Namur, et ce durant quatre ans[3].<En effet, en octobre 1890, il incorpora la chaire de Cosmologie à l'école Saint Thomas d'Aquin de l'Université de Louvain.
Par une correspondance intense, sa participation aux réunions et aux excursions des sociétés de géologie, il put développer les réflexions géologiques des ses débuts[4]. Dès lors, il consacra une partie de son temps libre à ses recherches géologiques, notamment sur le Dévonien, qu'il exprima à travers plusieurs publications[5].
En 1894, à l'Université de Louvain, il succéda à Pierre-Joseph Van Beneden comme professeur à la chaire de paléontologie stratigraphique [6]. En 1895, il se vit confier les cours de paléontologie et de stratigraphie[7] et suppléa Charles Louis Joseph Xavier De la Vallée Poussin pour la chaire de géologie de la Faculté des sciences[8]. En 1903, il devint professeur ordinaire de la chaire de géologie, fonction qu'il conserva jusqu'en 1923[9].
Cinq ans plus tard, sur ses propres fonds, il fit aménager un bâtiment au sein de l'Université de Louvain afin d'y conserver la flore des formations houillères, collection qu'il finit par faire transférer dans un bâtiment construit sur un terrain lui appartenant[10]. Le musée des Bassins Houillers charbon à l'origine fut rapidement agrandi par l'adjonction de salles de lecture, d'une bibliothèque et bénéficia de l'apport de nouveaux équipements et d'un musée de paléontologie. Là ne s'arrêta pas le développement de constructions au profit des sciences de la terre. En effet, en 1912, il ajouta un étage au Collège Marie-Theresa afin d'y installer les équipements nécessaires pour le cours de géologie appliquée[11].
Pendant la Première Guerre mondiale, il travailla dans un hôpital de campagne et continua de s'occuper de l'école et des étudiants[12].
Lorsque son état physique ne l'autorisa plus à des activités de terrain, il concentra toutes ses recherches sur les questions de l'évolution. En 1922, il renonça complètement à ses charges d'enseignement qui furent reprises par Felix Kaisin.[13]. Il resta toutefois à la tête de l'Institut géologique qu'il avait fondé à l'Université de Louvain.
Nommé le 15 décembre 1919 membre correspondant à l'Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, Henry de Dorlodot était également membre de la "Société belge de géologie, de paléontologie et d'hydrologie" et de la "Société scientifique de Bruxelles". Par ailleurs, il fonda un avant la Première Guerre mondiale, en 1913, les Mémoires de l'Institut Géologique de l'Université de Louvain[14].
Il décéda à Louvain le 4 janvier 1929.
Travaux
Ses intérêts principaux ont majoritairement porté sur l'étude du Paléozoïque, de stratigraphie et de la tectonique. Son travail sur la stratigraphie constitua une contribution importante surtout pour le Dévonien et le Dinantien. Il a contribué de manière significative à détermination de la frontière entre le Silurien et du Dévonien. Ses opinions sur la stratigraphie du Dévonien l'ont amené à effectué des excusions dans le Condroz (1900).
Dans le domaine de tectonique, Henry de Dorlodot légua deux travaux conséquents : le premier sur le Silurien de l'Entre-Sambre-et-Meuse et de la Faille du Midi (1892) et un second sur le genèse de la Crête du Condroz et de la Grande Faille (1898)[15].
Il conduisit également des recherches sur la tectonique et sur la théorie des charriages. Un de ses points forts était de trouver une explication mécanique aux accidents rompants la régularité des couches[16].
Henry de Dorlodot travailla également sur la cartographie géologique de la région comprise entre l'Eau d'Heure et Floreffe, de Malagne à la vallée de la Meuse. On lui doit notamment la carte d'Hastière-Lavaux-Dinant à l'échelle 1/40.000ème[17]
Partisan de la théorie de l'évolution, il essaya de montrer que cette dernière n'était pas contraire avec la doctrine catholique. À la fin de sa vie, cela constitua un de ces plus importants sujets de recherche[18]. À l'invitation de l'Université de Cambridge en 1909 à l'occasion du centenaire de la naissance de Charles Darwin et du congrès à son honneur, il fut envoyé comme représentant de l'Université de Louvain[19]. Il présenta plusieurs conférences sur les relations entre le darwinisme et la religion catholique pendant la Première Guerre mondiale, qu'il publia en 1921 sous le titre de Le Darwinisme au point de vue de l'orthodoxie catholique.[20].
Il a démontré, en accord avec la prédiction de Leo Errera, que la doctrine des Pères de l'Église, et particulièrement de Saint Augustin, avait toujours été positive envers l'évolution des espèces.
Par ailleurs, de Dorlodot associa Darwin ouvertement avec Newton, et alla jusqu'à les appeler les hérauts de Dieu. Mais en dépit de cette défaite apparente de la doctrine catholique, une c. Malgré le triomphe du Darwinisme en 1909, il n'a pas été considéré comme une doctrine exempte de problèmes, de l'intégration du progrès scientifique[21]
Publications
- Liste des publications dans : Thoreau, Jacques, "de Dorlodot Henry", in: Annuaire ARB, jaargang 1963, p. 42-49.
Bibliographie
- GROESSENS, Éric, GROESSENS-VAN DYCK, Marie-Claire, "LA géologie", in Robert Halleux, Geert Vanpaemel, Jan Vandersmissen en Andrée Despy-Meyer (éds.), Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000, Bruxelles : Dexia/La Renaissance du livre, 2001, vol. 1, p.269-288.
- GROESSENS, Éric, GROESSENS-VAN DYCK, Marie-Claire, "Les sciences de la terre", in Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000 sous la dir. De Robert Halleux, t. 2, Bruxelles, Dexia/La Renaissance du Livre, 2001, p. 225.
- THOREAU, Jacques, "Henry de Dorlodot ", in Annuaire de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, 1963, p. 22-41.
- THOREAU, Jacques, "Henry de Dorlodot", in Florilège des sciences en Belgique, 1968, p. 485-493.
- THOREAU, Jacques, "Dorlodot (Henry de)", in Biographie Nationale, vol. 33, col. 265-268.
- VANPAEMEL Geert, "La révolution darwinienne", in Robert Halleux, Geert Vanpaemel, Jan Vandersmissen en Andrée Despy-Meyer (éds.), Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000, Bruxelles : Dexia/La Renaissance du livre, 2001, vol. 1, p.257-268.
- WALSCHOT, L., "Dorlodot, Henry de", in Nationaal Biografisch Woordenboek, t. 9, col. 211-216.
Notes
- ↑ WALSCHOT, L., "de Dorlodot, Henry", in: Nationaal Biografisch Woordenboek, vol. 9, kol. 211-212.
- ↑ Thoreau, Jacques, "de Dorlodot Henry", in: Biographie Nationale, vol. 33, kol. 265.
- ↑ WALSCHOT, L., "de Dorlodot, Henry", in: Nationaal Biografisch Woordenboek, vol. 9, kol. 212.
- ↑ THOREAU, Jacques, "de Dorlodot Henry", in: Biographie Nationale, vol. 33, kol. 266.
- ↑ GROESSENS, Éric, GROESSENS-VAN DYCK, Marie-Claire, "De geologie", in Robert Halleux, Geert Vanpaemel, Jan Vandersmissen en Andrée Despy-Meyer (éds.), Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000, Bruxelles : Dexia/La Renaissance du livre, 2001, vol. 1,, p. 286.
- ↑ WALSCHOT, L., "de Dorlodot, Henry", in: Nationaal Biografisch Woordenboek, vol. 9, col. 213
- ↑ GROESSENS, Eric & GROESSENS-Van Dyck, Marie-Claire,"De aardwetenschappen", In:Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000 sous la dir. De Robert Halleux, t. 2, Bruxelles, Dexia/La Renaissance du Livre, 2001, p.219.
- ↑ WALSCHOT, L., "de Dorlodot, Henry", in: Nationaal Biografisch Woordenboek, vol. 9, col. 213.
- ↑ GROESSENS, Éric, GROESSENS-VAN DYCK, Marie-Claire, "De geologie", in Robert Halleux, Geert Vanpaemel, Jan Vandersmissen en Andrée Despy-Meyer (éds.), Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000, Bruxelles : Dexia/La Renaissance du livre, 2001, vol. 1,, p. 286.
- ↑ WALSCHOT, L., "de Dorlodot, Henry", in: Nationaal Biografisch Woordenboek, vol. 9, col. 213.
- ↑ Walschot, L., "de Dorlodot, Henry", in: Nationaal Biografisch Woordenboek, vol. 9, col. 214.
- ↑ WALSCHOT L., "de Dorlodot, Henry", in: Nationaal Biografisch Woordenboek, vol. 9, col. 213.
- ↑ GROESSENS, Eric & GROESSENS-VAN DYCK, Marie-Claire,"De aardwetenschappen", in :Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000 sous la dir. De Robert Halleux, t. 2, Bruxelles, Dexia/La Renaissance du Livre, 2001, p. 219.
- ↑ WALSCHOT, L., "Dorlodot, Henry", in: Nationaal Biografisch Woordenboek, vol. 9, col. 214.
- ↑ Walschot, L., "de Dorlodot, Henry", in: Nationaal Biografisch Woordenboek, vol. 9, col. 214.
- ↑ GROESSENS, Éric, GROESSENS-VAN DYCK, Marie-Claire, "De geologie", in Robert Halleux, Geert Vanpaemel, Jan Vandersmissen en Andrée Despy-Meyer (éds.), Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000, Bruxelles : Dexia/La Renaissance du livre, 2001, vol. 1,, p. 286.
- ↑ WALSCHOT, L., "de Dorlodot, Henry", in: Nationaal Biografisch Woordenboek, vol. 9, col. 215.
- ↑ Thoreau, Jacques, "Henry de Dorlodot", in: Florilège des sciences en Belgique, 1968, p.491.
- ↑ Thoreau, Jacques, "de Dorlodot Henry", in: Annuaire ARB, jaargang 1963, p. 37.
- ↑ WALSCHOT, L., "de Dorlodot, Henry", in: Nationaal Biografisch Woordenboek, vol. 9, col. 215.
- ↑ VANPAEMEL Geert, De darwinistische revolutie, in Robert Halleux, Geert Vanpaemel, Jan Vandersmissen en Andrée Despy-Meyer (éds.), Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000, Bruxelles : Dexia/La Renaissance du livre, 2001, vol. 1, p. 268.