Rosenfeld, Léon Jacques Henri Constant (1904-1974)

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Léon Rosenfeld à Copenhague 1963 source:Wikimedia commons

Physicien spécialisé dans le secteur nucléaire né à Charleroi, le 14 août 1904 et décédé à Copenhague, le 23 mars 1974.

Biographie

Léon Rosenfeld est né à Charleroi le 14 août 1904, fils d'un ingénieur. Il a fait ses études secondaires à l'Athénée de Charleroi. En 1922, il s'inscrit à l'Université de Liège. En 1926, il y obtient un doctorat en physique et en mathématiques.
Après avoir obtenu son doctorat, il est parti étudier à l'étranger. Il a étudié pendant un an à l'École normale supérieure de Paris. Il y rencontre Paul Langevin (1872-1946), Léon Brillouin (1889-1969) et Louis de Broglie (1875-1960). En 1927, il se rend à Göttingen, où il travaille pendant deux ans comme assistant de Max Born (1882-1970). Il s'installe ensuite à Zurich où il travaille pour Wolgang Pauli (1900-1958). En 1929, il rencontre Niels Bohr (1885-1962) lors d'un congrès à Copenhague. Par suite, il a effectué plusieurs visites à Copenhague. Il est devenu un proche collaborateur de Niels Bohr et les deux ont continué à travailler ensemble jusqu'à la mort de Niels Bohr.
En 1930, il retourne en Belgique et devient responsable du cours de physique des rayonnements à l'Université de Liège. En 1933, ses responsabilités ont été étendues avec la cours de mécanique statistique. En 1936, il est nommé professeur titulaire en éléments de physique théorique et mathématique. En 1937, il est promu professeur ordinaire. En 1940, il accepte la chaire de physique théorique à l'université d'Utrecht. Pendant un an, il a combiné ce poste avec sa chaire à l'Université de Liège. Malheureusement, les conditions de guerre l'obligent à abandonner ses fonctions à l'ULg en 1941. Pendant la guerre, il a vécu à Utrecht. En 1947, il accepte la proposition de devenir directeur du département de physique théorique de l'université de Manchester.

En 1958, il commence à travailler au Nordisk Institutet for Teoretisk Atomfysik (Nordita) à la demande de Niels Bohr. Il s'est installé définitivement à Copenhague. Il n'a cependant pas rompu tous les liens avec la Belgique. Par exemple, il a été nommé directeur du Laboratoire des hautes énergies de l'Institut interuniversitaire des Sciences nucléaires. Il retourne donc régulièrement en Belgique.
Dans les années 1970, il a commencé à travailler étroitement avec le groupe autour d'Ilya Prigogine.

Il a été élu le 6 juin 1959 membre correspondant de l'Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique. Il était membre de l'Académie royale du Danemark, de l'Académie septentrionale (Paris), membre étranger de l'Académie de la République fédérale d'Allemagne et membre correspondant de l'Académie brésilienne. Il a reçu des doctorats honorifiques de l'Université de Copenhague et de l'ULB. En 1926, il est lauréat du concours des bourses de voyage. En 1930, il a reçu le prix Agathon De Potter et en 1949 le prix Francqui.

Il est décédé à Copenhague le 23 mars 1974.[1]

Travaux

Léon Rosenfeld a apporté des contributions fondamentales dans plusieurs domaines de la physique.[2]
Pendant son temps à Paris, il s'initie aux aspects théoriques de la physique et acquiert une connaissance de base de la mécanique quantique. Avant de partir pour Zurich, Léon Rosenfeld a surtout fait des recherches sur la mécanique ondulatoire. À Göttingen, il a travaillé sur la physique moléculaire, où il s'est intéressé à la formation des molécules dans les galaxies plus froides que le soleil.
À Zurich, il a apporté une contribution importante au développement de la théorie de l'électrodynamique quantique.[3]
Il a travaillé avec Niels Bohr sur les fondements de la mécanique quantique.[4] Il a également travaillé sur les effets de la gravitation. Pendant son temps à Utrecht, il a fait des recherches sur la physique nucléaire et les mésons.
À Manchester, il a publié Nuclear Forces, un ouvrage de référence sur la physique nucléaire.[5] Il y poursuit ses recherches en physique atomique et nucléaire.[6]
Il a fondé la revue "Nuclear Physics" en 1956 et en a été le rédacteur en chef.[7]
À Copenhague, il a continué à travailler sur la théorie développée par Bohr, également après la mort de ce dernier.
Dans les années 70, il a travaillé avec Ilya Prigogine. Léon Rosenfeld a donné un nouveau sens à l'irréversibilité en thermodynamique.

Histoire des sciences

En 1927, il a fondé la History of Science Society. Il devient membre du Comité National de Logique, Histoire et Philosophie des Sciences en 1933. En 1928, il a publié l'article : Le premier conflit entre la théorie ondulatoire et la théorie corpusculaire de la lumière.

Philosophie des sciences

Il a réfléchi à l'impact philosophique de la mécanique quantique. Il a publié sur ce sujet : L'évolution de l'idée de causalité,Strife about complementarity, The Measuring Processing Quantum Mechanics, On the foundations of statistical thermodynamics, Le conflit épistémologique entre Einstein et Bohr and Questions of irreversibility an ergodicty.[8]


Publications

  • Une Liste de ses publications est publiée dans: Houziaux, Léo,"Léon Rosenfeld", In: Annuaire ARB, 2005, Brussel: ARB, p. 46-57.


Bibliographie

  • HOUZIAUX, Léo, "Léon Rosenfeld", in Annuaire de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, 2005, Bruxelles: ARB, p. 39-46.
  • MARAGE, Pierre, "La physique nucléaire et la physique des particules élémentaires", in Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000 sous la dir. De Robert Halleux, t. 2, Bruxelles, Dexia/La Renaissance du Livre, 2001, p. 86. (Seule la version de l’article néerlandaise est disponible en ligne).
  • SERPE, Jean, "Léon Rosenfeld", in Nouvelle Biographie Nationale, t. 2, Bruxelles, ARB, 1990, p. 317-321.


Notes

  1. Serpe, Jean, "Léon Rosenfeld", In: Nouvelle Biographie Nationale, vol. 2, Brussel, ARB, 1990, p. 317-321.
  2. Marage, Pierre,"De kernfysica en de deeltjesfyscia", In: Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000 sous la dir. De Robert Halleux, t. 2, Bruxelles, Dexia/La Renaissance du Livre, 2001, p. 86.
  3. Serpe, Jean, "Léon Rosenfeld", In: Florilège des Sciences en Belgique, vol. 2, Brussel, 1980, ARB, p. 390.
  4. Marage, Pierre, "De kernfysica en de deeltjesfyscia", In: Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000 sous la dir. De Robert Halleux, t. 2, Bruxelles, Dexia/La Renaissance du Livre, 2001, p. 86.
  5. Serpe, Jean, "Léon Rosenfeld", In: Nouvelle Biographie Nationale, vol. 2, Brussel, ARB, 1990, p. 317-321.
  6. Houziaux, Léo, "Léon Rosenfeld", In: Annuaire ARB, 2005, Brussel: ARB, p. 39-46.
  7. Marage, Pierre, "De kernfysica en de deeltjesfyscia", In: Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000 sous la dir. De Robert Halleux, t. 2, Bruxelles, Dexia/La Renaissance du Livre, 2001, p. 86.
  8. Houziaux, Léo,"Léon Rosenfeld", In: Annuaire ARB, 2005, Brussel: ARB, p. 39-46.